Test : Puyo Puyo Tetris 2 (Switch, PS4, PS5, Xbox)
Test réalisé sur la version Switch.
Comme toujours, une très belle histoire d'amour, car impossible, entre deux puzzles que tout sépare: l'un étant fait de briques carrées, l'autre composé de globules rondouillards. Deux écoles de gameplay, deux visions du rangement vont se retrouver dans le même univers et apprendre à s'apprécier à travers un comportement primitif mais universel : empiler des trucs.
Empiler pour régler des comptes et s'aimer
Les joutes sont justifiées en utilisant une mécanique narrative simple, efficace et éprouvée par le porno : un personnage A rencontre un personnage B, ils papotent quelques secondes, le temps suffisant pour se glisser dans un quiproquo conduisant à de bruyants emboîtements répétitifs... parfois même explosifs.
Vous l'aurez donc compris, le développement narratif de PPT2 ne repose pas sur des enjeux shakespeariens. Le seul aspect shakespearien reste les voix des personnages mais qui peuvent aussi être entendues dans la langue de Son Goku.
En anglais comme en japonais, les personnages sont touchants de naïveté, pleins de bonnes intentions, bigarrés et expressifs et résolvent tous leurs problèmes et questionnements par des joutes puzzlesques.
Et elles sont nombreuses et variées... Comptez une 80aine de combats répartis sur huit chapitres/environnements que vous arpenterez sur un beau plateau de jeu plein de couleurs.
La navigation dans ce nouvel espace d'aventure est moins lisible (car moins linéaire) que dans l'épisode précédent mais si on est trop pressé, un raccourci est proposé pour lancer l'épreuve de son choix sans avoir à déplacer son pion.
C'est au cours de cette aventure que vous débloquerez personnages jouables, décors et musiques, items et points d'XP pour vos équipes du nouveau mode « skill battle».
Les joutes obéissent aux règles des modes présents dans la partie «solo»: versus, swap, fever, party, fusion et skill battle.
Le CPU n'est pas un foudre de guerre en dehors des derniers chapitres du jeu, et obtenir trois étoiles à la fin d'une réussite d'épreuve est loin d'être un calvaire. Pour cet épisode une quatrième étoile a été ajoutée pour la forme mais là encore, c'est une petite carotte pour conserver le joueur confirmé un peu plus longtemps dans le mode aventure.
Le véritable trésor pour les goinfres du puzzle-game
Il repose dans les modes «solo», «multijoueur» et «online» qui partagent le même contenu. Seule la nature de l'adversaire change : respectivement le CPU, le.s pote.s, le Japon.
On y retrouve donc :
- Versus, et ses combats asymétriques avec les règles classiques de Puyo/Tetris.
- Swap, qui permet de jouer aux deux règles en basculant de l'une à l'autre au bout d'un temps défini.
- Party avec des items qui pourrissent le jeu adverse... c'est la version « Mario Kart» du jeu.
- Fusion qui mélange le gameplay des deux jeux et que l'on réservera pour le spécialiste blasé ou le débutant alcoolisé par un apéro.
- Big Bang qui propose des puzzles de rapidité à compléter de quelques pièces seulement.
- Skill Battle est le nouveau mode de jeu qui intègre des éléments stratégiques et statistiques un peu complexes, sur lesquels on reviendra plus bas.
Les modes propres au solo sont les «Challenges» :
- Endless Puyo, Endless Fever et Tiny Puyo pour empiler du globule, sans fin.
- Sprint, Marathon et Ultra pour faire de même avec les Tetriminos dans des contraintes de temps ou de lignes à réaliser.
La grosse nouveauté c'est que ces modes sont présents dans le mode «online» afin de frimer devant le monde entier grâce à ses brillants scores réalisés dans la solitude de nuits sans amour. Mais encore faut-il avoir internet : les scores réalisés «offline» ne sont pas pris en compte, il faut jouer connecté.
Ouais mais moi j'sais pas jouer !
Pour apprendre il y a toujours le mode «Lessons» qui contient des explications vidéos illustrées qui expliquent en détail les règles et mécaniques de tous les modes de jeu. Le gros ajout, qui pourrait presque être une raison d'achat pour le joueur en quête d'apprentissage, est la possibilité de se frotter à une centaine de problèmes tetrissiens et puyoesques de plus en plus durs.
Avec en option, une aide visuelle pour les résoudre et apprendre les «set-up» et «schémas» propres aux deux jeux. C'est pas le plus fun mais ça permet de mieux comprendre les combinaisons les plus complexes.
Le combat des compétants
Le «Skill Battle» donc... Il se rapproche d'un Marvel Vs Capcom 2 (ou 3) avec des composantes RPG. Il s'agit de composer une équipe de trois personnages avec leurs statistiques de combat et techniques spéciales propres. Votre équipe est au service d'un style de jeu (Puyo ou Tetris). Attention donc à ne pas mettre un puyotien dans une équipe tetrissienne, sa compétence spéciale ne sera pas activable.
Chaque équipe peut être améliorée par des points d'XP ou des items récoltés dans les épreuves «Skill Battle» du mode Aventure.
Au cours d'un match, l'équipe possède une jauge de vie qui diminuera à chaque attaque adverse et une jauge de... disons «magie» qui permet l'utilisation des compétences spéciales. Il y en a trois aux effets divers mais qu'on peut classifier comme suit : attaque, défense, soin.
Cela va des effets indirects qui boostent vos statistiques, aux effets directs qui nettoient votre aire de jeu ou redonnent de la santé.
Ces compétences spéciales ont leurs propres statistiques d'efficacité et de durée/cooldown qui s'améliorent avec l'expérience des personnages et les items équipés. Les compétences peuvent être activées en même temps si la jauge dédiée le permet, pour la recharger il faut attaquer.
Il y a donc une phase de gestion dans la composition de son équipe (dix profils d'équipes au total) et du choix de ses items pour appuyer une stratégie de combat : bourrer, tanker...
Les affrontements vont très vite car les jauges de vie ne sont pas immenses, et même renforcées, elles ne résistent pas longtemps aux items d'améliorations de dégâts. Mais si malgré tout vous restez debout après un blitzkrieg adverse, le champ est libre pour une contre-attaque dévastatrice.
Gestion d'équipe, gestion de ressources en combat, les buts de ce mode sont clairs : séduire le joueur de jeux de baston et pousser le joueur stratège à «grinder» ses équipes pour les éprouver dans le casse-pipe mondial qu'est le web.
L'idée est aussi bonne pour conserver le joueur qui n'arrive pas à progresser dans ses propres compétences de jeu, il pourra cette fois s'appuyer sur les statistiques de ses personnages... Même si au final, c'est toujours lecture du jeu et rapidité d'exécution qui priment.
Pour le futur du «Skill Battle», reste à savoir si les combats seront équilibrés ou bien vampirisés par la même équipe pétée et dopée aux mêmes items. Des tiers-lists vont donc sûrement apparaître.
Les derniers détails ergonomiques
La navigation dans les menus est compréhensible par des mômes de six ans et plus, en dehors des écrans d'options qui sont toujours très fournis lorsqu'il s'agit de personnaliser certaines règles.
Le choix de son mode de jeu a aussi été simplifié dans l'accueil de la «Puzzle League» lorsque l'on s'aventure en ligne : on tombe directement sur les modes de son choix si l'on aime pas être un torchon mélangé avec les serviettes.
Le mode online étant encore désert, je n'ai pu juger la qualité du matchmaking mais compte tenu de l'ultra-spécialisation de ce type de jeu, le débutant n'aura que quelques jours après la sortie pour tenter d'escroquer des points de classements.
La mise en scène des attaques est plus dynamique et récompense bien les gros combos envoyés à l'adversaire (soit 5+ puyo-chains ou 10+ hits à Tetris). Bien sûr si l'émerveillement laisse place à l'agacement, ces animations sont désactivables.
Les musiques et les voix accompagnent parfaitement les combats et sont suffisamment nombreuses pour que vous puissiez y faire votre petit marché.
On retrouve la possibilité de se constituer une banque de replays provenant de son jeu offline comme online. C'est très utile pour apprendre de ses erreurs (ou de celles des autres) pour progresser ou bien encore pour alimenter sa chaîne Youtube.
Du contenu de personnalisation sous forme d'icônes a été aussi ajouté pour se donner un style lorsqu'on affronte les autres joueurs du monde.
Puis vient la question fatidique du : «oui mais si j'ai déjà le 1 à la maison ?»
A ceci je répondrai que tout dépend de la couche de poussière sur votre boîte.
Ce deuxième épisode n'est certes pas indispensable pour la compréhension des enjeux dramatiques qui guident la destinée des personnages du jeu... mais rien n'empêche de donner le premier PPT à un.e pote pour lui donner le goût et le niveau requis pour des joutes endiablées chez vous, sur le deuxième épisode que vous aurez acquis. #lesbonnesastucesdejipélemalin.
Bref, SEGA a gardé ce qui marchait avant... c'est à dire à peu près tout et ajoute juste ce qu'il faut pour accueillir les nouveaux joueurs et intéresser les briscards du genre. Ce nouveau «Skill Battle» mode pourrait bien(il est encore trop tôt pour l'affirmer) relancer la pratique de PPT ou mettre en scène de nouveaux types d'affrontements en tournoi.
Verdict
Points forts
- Jeu aux règles longtemps éprouvées et solides.
- Contenu généreux et pensé pour tous les niveaux.
- Visuellement attachant et joyeux.
- Apéro/family/warrior friendly.
Points faibles
- La cruauté des écarts de niveaux que rien ne pourra faire disparaître.
- Compte tenu de la situation sanitaire, un cross-over avec Dr Mario aurait été plus judicieux.
Commentaires
Archives commentaires
J'adorerais être bon à Puyo, je gère à peine Tetris. Tout ça va trop vite pour mon cerveau de FMiste, euh FMiste
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Et si on a un niveau "débutant", Puyo est plus simple et fort que Tetris. Le rapport s'inverse lorsque l'on touche le hautes sphères du jeu.
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Elle va vous étonner ! :lol3:
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