Test : Psy-O-Blade (Mega Drive)

Sorti uniquement au Japon fin 1988 sur PC88 de NEC, Psy-O-Blade a aussi vu le jour sur Mega Drive (seule version console) en avril 1990.

Premier jeu du genre sur la console, ce soft d'aventure prend la forme d'un visual novel avec un soupçon de point'n click et propose même une phase de shoot ; le tout à 6 années-lumière de chez nous !
Sur le papier c'est prometteur mais dans les faits, est-ce que la formule est réussi ?

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Durant la seconde moitié du XXIeme siècle, un vaisseau interstellaire scientifique, le Septemius 2, part en direction de l'étoile de Barnard à 6 années-lumière d'ici, une broutille donc.
Après avoir effectué sa mission, un incident se produit au 247eme jours sur le chemin de retour.
L'ordinateur de bord Raccoon fait dévier le vaisseau de sa trajectoire et envoie un message incompréhensible.

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Ne pouvant pas rester sans rien faire, le ministère de l'espace fait décoller un vaisseau d’assistance avec 8 membres d’équipage dont Keith, le personnage principal de l'aventure (vu qu'on est qu'à 6 années-lumière on ne va pas se priver pour y faire un saut vite fait n'est-ce pas ?).
Une fois sur place, notre premier travail sera de remettre l'électricité en état et de vérifier une brèche dans la coque du Septemius 2 qui semble avoir été faite de l’intérieur…

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Mais à peine tout cela fait, l'alarme est déclenchée depuis le cockpit du vaisseau. Sur les deux personnes qui occupaient ce poste, une est évanouie et l’autre a disparu.
On va vite aller à sa recherche et tomber sur quelque chose de pas très... enthousiasmant on va dire.
Difficile d’être serein dans une telle situation mais on va bien être obligé de chercher le pourquoi du comment même si dans l'espace personne ne nous entendra crier.

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Si le jeu d'origine (PC88) se déroule aussi dans l'espace, on a en parallèle un scenario qui prend place sur terre mais malheureusement, dans la version qui nous intéresse on perd toute cette partie se passant sur le plancher des vaches.
Impossible pour moi d’évaluer la perte, vu que je n'ai pas testé l’épisode d'origine, reste que l'ensemble a visiblement été totalement retravaillé afin de s’accommoder de cette grosse coupe et tenir dans une cartouche de 5 mégas.
J’imagine qu'il vaut mieux l'aborder avec un regard totalement neuf bien que la sensation d'avoir un morceau en moins reste présente.

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Notre progression est des plus basiques pour ce visual novel mélangé avec du point'n click minimaliste.
Ici pas d’énigme ou d'action élaborés, on parle, on regarde, on examine et plus rarement, on prend un objet (aucun inventaire n’est disponible pour autant), mais surtout, on fait tout ce que le jeu veut qu'on fasse pour progresser.

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Si on bloque quelque part, c'est sûrement parce qu’on n’a pas exploré une ligne de dialogue, il faut donc bien discuter avec tous les personnages à plusieurs reprises et aussi parfois regarder chaque recoin sans pour autant que cela semble utile...
Notre avancée est donc des plus simples mais pourtant parfois laborieuse.
Pas de Game Over, on découvre l'histoire pleine de détails et de beaucoup de blabla avec la possibilité de sauvegarder n'importe quand ; C’est juste dommage de n'avoir qu'un unique emplacement pour se faire.

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Oh c'est vrai, juste plus haut je ne disais qu’il n’y a aucun Game Over, et si c'est effectivement le cas, vers 50/60% du jeu une petite (mais mauvaise ?) surprise nous attend, ce qui pourra en décourager plus d'un.
En lieu et place d'un mot de passe pour déverrouiller des données, on va devoir jouer à un jeu (dans le jeu :Inception:) afin d’accéder à des informations sur l'ordinateur de bord.
Il s'agit d'une sorte de Galaxy Force dans lequel on doit détruire 200 ennemis dans un seul et unique niveau.

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Et donc, bien que n'ayant pas de Game Over en cas d’échec (il n’y a pas de limites de tentatives), le problème réside dans le fait de réussir à passer ça...
En cherchant quelques informations sur le jeu j'ai pu lire différents commentaires de Japonais qualifiant ce passage de « méga dur ».
Autant dire que moi j'allais sûrement souffrir avec mon niveau proche du zéro concernant les shoots et vous savez quoi ? Pas du tout !


Au début j'ai voulu la jouer technique, mais après 5 essais infructueux, j'ai mis en place une stratégie imparable mûrement réfléchie :tousse: « je bouge tout le temps en tirant comme un bourrin », et j'ai finalement pu terminer ce stage assez facilement en détruisant les 200 ennemis comme exigé.
Mais si j'ai pu le faire sans trop de problème, il faut admettre que c'est un peu trop hard surtout que tout le reste ne demande aucun skill.
Une fois ce moment sorti de nulle part réussi, on reprend le jeu comme on le faisait jusqu'alors sans aucune difficulté si ce n'est de ne devoir impérativement rater aucun dialogue.
Et ce n'est de toute façon pas intéressant, autant dire qu'on s'en serait bien passé.
Bon c'est joli on ne peut pas lui enlever ça.

Un élément sur lequel la boite met l'accent est le terme « moving adventure ».
On a déjà vu des termes pompeux mais celui-là est pas mal, genre comparé aux jeux d'aventure vus jusqu'alors celui-ci nous fera vivre l'action tout en scènes d'animation.
Alors si effectivement on a un semblant de scènes animées minimalistes, c'est non seulement pas fréquent mais surtout pas incroyable pour autant.

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En même temps vous voulez mettre quoi comme passage du genre dans une cartouche de 5 mégas ?
Pour vous donner une idée, le générique de fin doit toutes les réutiliser il me semble, vous pouvez donc voir ça avec la vidéo ci-dessous.


Et pour en rajouter une couche sur les termes pompeux, on a aussi droit au fait de pouvoir scroller sur l'image, mais c'est juste pour une seule et unique image !
Après, on peut lui attribuer le fait d’être le premier du genre sur la console, d'avoir une bande son assez variée et qualitative et une durée de vie de peut-être cinq/six heures il me semble, pas facile de dire avec précision (si vous matraquez les boutons pour passer les dialogues ce sera forcément moins long).
L'ensemble est plutôt agréable visuellement (j'aime beaucoup la boite aussi) mais on peut constater de l’incohérence dans le character design, parfois on passe du classe au très moche...

Psy-O-Blade est un jeu correct avec des éléments intéressants c'est indéniable.
L'ambiance, la musique, quelques rares passages du « moving adventure » et le scenario assez poussé rendent Psy-O-Blade sympathique dans une certaine mesure.
Mais son passage shoot relativement difficile, l'obligation de cliquer sur tout, parler et reparler à chaque personnage pour avancer au point d'en devenir lourd rendent malheureusement l'aventure bien moins plaisante qu’espéré.
Ni super bon, ni super mauvais, Psy-O-Blade reste éventuellement une aventure intéressante à condition d’être japonisant, si ce n'est pas le cas vous pouvez sans regret vous lancer dans un autre jeu.

Connaissance du japonais recommandée pour progresser, obligatoire pour apprécier.


●Pile de sauvegarde avec un emplacement unique.
 

Verdict

5

Points forts

  • Une bande son qualitative
  • Quelques passages visuellement chouettes dont la phase de shoot
  • La pile de sauvegarde

Points faibles

  • La progression parfois pénible
  • Le shoot pas terrible et difficile
  • Un jeu réduit de 50% dans cette version console

Commentaires

 

Archives commentaires

Merci pour cet excellent test. Je me souviens avoir failli l'acheter à l'époque, mais le côté jeu à texte en japonais m'avait forcément rebuté.
Et nickel tes vidéos pour montrer les passages du jeu. Au top
Du coup tu avais bien fait de ne pas le prendre je pense^^

Content pour les vidéos, surtout qu'elles sont faites depuis la Méga Drive, pas un émulateur !
Ah noter : le jeu a une fantrad anglaise. Ça a l'air vraiment intéressant, je verrai à l'occasion pour le faire.

Infos sur le jeu


Psy-O-Blade
Aventure