Test : Picross S : Mega Drive & Master System Edition (Switch)
Popularisé dans les années 90, le Picross a fait les beaux jours des consoles portables Nintendo, notamment en profitant des écrans tactiles de la DS et de la 3DS. C’est donc en toute logique que la Switch continue cette tradition, avec un épisode consacré aux licences SEGA de la Mega Drive et de la Master System.
Si tu me piques, je te rosse !
Le principe du picross se situe quelque part entre le démineur et le sudoku : il faut trouver les cases à noircir dans une grille, à l’aide des indications situées sur chaque ligne et colonne, qui donnent le nombre de cases noires, et comment elles se succèdent. Pour augmenter l’aspect ludique des parties, les cases noires forment un motif. Dans le cas de Picross S, il s’agit de portraits ou d’items tirés de jeux SEGA 8 et 16 bits.
Cet épisode propose quatre modes de jeu :
- Les grilles de picross classiques, dont la taille va de 5x5 à 15x15 cases,
- Le Color Picross, dans lequel on a en plus le choix de la couleur des cases,
- Le Mega Picross, où les indications du nombre de cases noires peut regrouper plusieurs lignes ou colonnes à la fois,
- Le Clip Picross, qui consiste simplement à résoudre des petites grilles qui, une fois assemblées, forment une image plus grande.
Pur jeu de réflexion, le picross ne vous oppose que le chronomètre, et uniquement à titre indicatif. Vous pouvez prendre tout le temps que vous souhaitez pour résoudre une grille, ce qui nécessite entre 2 et 15 minutes, voire plus, selon sa taille et son degré de complexité. Si vous calez, plusieurs types d’aide s’offrent à vous : on peut par exemple mettre en avant les lignes et colonnes qui donnent suffisamment d’indications pour progresser, résoudre une ligne/colonne automatiquement en début de partie, et carrément corriger automatiquement les erreurs.
Évidemment, c’est plus gratifiant de réussir une grille sans aucune aide - et on nous octroie un petit badge pour la peine - mais les mises en surbrillance peuvent débloquer la situation, surtout pour les grilles avancées, qui sont assez coton. Attendez-vous à noircir les cases une par une, et seulement après avoir fait des projections ! Heureusement des tutoriels et des astuces sont présents pour chaque mode de jeu, donc vous trouverez vite vos marques même si vous débutez.
Petit problème : par défaut, l’activation de cette aide est placée sur la touche L, et plus d’une fois je l’ai activée involontairement en déplaçant mon curseur. Une fois activée, le petit badge “Sans aide” disparaît alors pour de bon, et il faut désactiver l’aide, abandonner la partie puis la relancer pour pouvoir y prétendre à nouveau. Au-delà du problème de prise en main inhérent à la console, il aurait été quand même plus pratique de pouvoir recommencer une partie directement sans devoir revenir au menu de choix de la grille.
On aurait également aimé avoir une fonction permettant de revenir en arrière pour annuler nos actions successives dans l’ordre chronologique. Même si on peut défaire ce qu’on a fait sans aucune limite, on a vite fait de décocher la mauvaise case, et de foutre en l’air une partie parce qu’on ne sait plus quelle a été notre dernière action. Même désactivable, une telle option aurait été la bienvenue pour les étourdis.
Des pixels plein la tête
Le jeu ne propose pas non plus de contrôles tactiles, qui se prêtent pourtant bien à ce type de jeu. Même si j’imagine mal qu’on ait pu en profiter autrement qu’en posant la console sur une table, en raison de son poids qui la rend difficile à porter d’une seule main, cela aurait représenté une bonne option d’accessibilité, qui se résume ici à un mode pour daltoniens.
Le jeu est riche en contenu, puisqu’il propose 150 grilles en mode Picross et Mega Picross (dont les motifs sont identiques à ceux du mode Picross, mais dans un ordre différent), 18 en mode Color Picross, et 150 au total en mode Clip Picross. Ce sont donc des heures et des heures de prise de tête qui vous attendent, et pour peu que vous accrochiez au concept, ça devient une véritable drogue. Combien de fois me suis-je dit “allez, une dernière grille”, avant d’en enchaîner 4 ou 5… ou plus. La petite dose de dopamine quand on résout un puzzle fait son effet, et si ce n’était la prise en main médiocre de la console en mode portable, on y passerait une éternité.
Petit bémol cependant pour le mode Clip Picross, dont les grilles sont petites et très simples pour la plupart, ce qui limite son intérêt.
Dommage du coup que le choix de musiques d’ambiance soit aussi pauvre : 5 morceaux tirés de titres emblématiques de SEGA, c’est trop peu, surtout quand l’un d’entre eux est celui d’Alex Kidd in Miracle World, qui est bien sympa, mais rend fou au bout de quelques boucles. Avec le vivier de jeux représentés dans ce Picross S, qu’on ne me dise pas qu’il était impossible de proposer davantage de morceaux, et surtout de les enchaîner dans une petite playlist, fut-elle aléatoire !
On en arrive à la raison pour laquelle ce Picross S fait l’objet d’une critique ici : la présence des licences SEGA de la Master System et la Mega Drive. Les illustrations révélées en complétant un puzzle sont en effet tirées de franchises bien connues, comme Altered Beast, Phantasy Star, Light Crusader, Quartet, Eternal Champions, et j’en passe. Il y a peu de surprises dans le choix des jeux représentés, qui sont peu ou prou ceux qui ont été réédités dans la plupart des compilations sorties à ce jour, et il ne faut pas espérer deviner les motifs pour compléter les puzzles : la taille des grilles, et le fait qu’une bonne partie soit en noir et blanc, avec une gestion de l’espace négatif, empêchent de feinter le système.
C’est quand même rigolo de voir apparaître des portraits en pixel-art de certains personnages, ou des icônes de bonus en 5x5 pixels impossibles à identifier. Mais au final, en dehors des fonds d’écran qui animent vos parties, l’apport des licences SEGA est complètement anecdotique.
La formule Picross est diablement addictive, et cet épisode consacré aux licences SEGA 8 et 16 bits ne fait pas exception : si vous adhérez au concept, préparez-vous à passer de nombreuses heures à compter, cocher et noircir des cases. Malgré quelques détails liés à la qualité de vie, ce Picross S : Mega Drive & Master System Edition remplit donc son rôle, et ne souffre finalement que des défauts de son hardware, trop lourd et mal pratique pour une utilisation nomade prolongée. Si vous jouez en docké, ou si vous êtes assez costaud et avec d’assez grandes mains pour supporter un jeu en nomade sans réserve, alors vous n’avez pas à hésiter.
Verdict
Points forts
- Les variations des modes de jeu
- Super addictif
- Riche en contenu
- Les licences SEGA qui font plaisir
- Bons tutoriels
Points faibles
- Pas de mode tactile
- Interface et ergonomie perfectibles
- Licences vues et revues
- Trop peu de musiques
- Mode Clip trop facile
Commentaires
Archives commentaires
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Par contre je ne comprends pas pourquoi il n'est pas en mode tactile, c'est juste une aberration.
Merci pour le test ;)
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Edit : je l'ai pris, je sais que je vais y jouer régulièrement.
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Par contre, les tableaux les plus difficiles c'est juste du 15x15 ???
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