Test : Phantasy Star Online 2 : New Genesis (Xbox One, PC)

Test réalisé sur Xbox Series X avec une version Xbox One.

Il y a tout juste un an, SEGA nous accordait le privilège d'une sortie occidentale de Phantasy Star Online 2, son MMORPG qui avait déjà plus de huit années d'activité au Japon. Cet évènement a été rendu possible grâce à l'implication de Microsoft sur la partie infrastructure, et c'est très logiquement que nous retrouvons le nouvel opus, intitulé Phantasy Star Online 2 : New Genesis, sur Xbox et Windows PC. Que se cache-t-il réellement derrière ce nommage quelque peu vague ? Nous allons analyser cela dans les lignes qui suivent...

Phantasy Star Online plus que 2 mais pas tout à fait 3

Je me souviens très bien de mon premier contact avec Phantasy Star Online 2 (PSO2) il y a un an : j'ai passé mes premières heures complètement perdu, dans des dizaines de menus, et il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre comment bien naviguer dans ces derniers. C'était aussi la découverte d'un contenu incroyablement riche. Un véritable raz-de-marée même, et en jouant par sessions occasionnelles (une ou deux fois par semaine), il m'a fallu l'année entière pour voir le bout de toutes ces régions.

Phantasy Star Online 2 : New Genesis (PSO2NG) s'appuie sur les fondations de son prédécesseur en termes de fonctionnalités et interface, et propose une remise à zéro du contenu. Dites au revoir aux comptoirs pour prendre des missions avant d'être téléportés dans des zones délimitées : ici, tout est ouvert. Le monde, d'une taille raisonnable pour un début, est découpé en une dizaine de zones avec une bonne verticalité, et des éléments ont été introduits pour faciliter l'exploration : le fait de pouvoir planer ainsi que des ascenseurs. On peut également se téléporter de n'importe quel endroit vers des Ryukers (bâtiments fixes), à condition d'avoir découvert ces derniers.

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L'histoire est également bien mieux réalisée, avec une phase de tutoriel scénarisé obligatoire jusqu'à arriver dans la grande ville. Suite à cela, les missions sont un prétexte à explorer le monde, et augmenter les caractéristiques de son personnage. Tout y est mieux expliqué, et de manière plus progressive. L'amélioration par rapport à PSO2 à ce niveau est indiscutable, et l'expérience bien meilleure pour le joueur.

Au niveau de l'action, les bases bien connues répondent présentes, avec des combats nerveux et des impacts puissants. Le panel de coups et d'objets est limité, le jeu vivant ses premières semaines d'existence, mais il y a déjà de quoi bien s'amuser. Un autre point d'amélioration par rapport à PSO2 est le fait que l'on aille au contact des ennemis (en général indiqués par des marqueurs d'objectifs), plutôt que d'attendre que ces derniers apparaissent vers nous (ils apparaissaient souvent derrière en plus, ce qui était assez énervant !).

Une autre amélioration qui transforme l'expérience, c'est la gestion de l'inventaire. On passe de 50 à 100 places, et surtout, on récupère beaucoup moins d'objets sans intérêt. A tel point qu'après une session entière d'une soirée, l'inventaire est loin d'être plein. Pour rappel, sur PSO2, il fallait le vider quasiment tous les quarts d'heure : un cauchemar. On peut dire que le plaisir de jeu est totalement au rendez-vous ! De toute évidence, les critiques faites envers l'épisode précédent ont été prises très au sérieux.

Mais très chère, cette perruque vous va à ravir !

L'éditeur de personnage est évidemment de retour, et il est possible d'importer son avatar de PSO2. On ne récupère évidemment que l'apparence, la progression étant remise à zéro. On peut ainsi avoir avec un seul personnage une progression dans PSO2, et une autre dans PSO2NG (le jeu laissant le choix au menu principal). Les éléments de personnalisation ont été conservés pour la compatibilité, mais de nouveaux bien plus beaux ont fait leur apparition. Là encore, ils sont assez peu nombreux, mais ils m'ont décidé à faire un nouveau personnage plutôt que de réutiliser l'ancien. Je trouve tout de même que les cheveux ont un côté perruque pas fantastique, ils paraissent trop volumineux.

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D'une manière générale, le menu de personnalisation est excellent et permet de laisser libre court à son imagination. Il faut en revanche être bien sûr de ses choix, car passées les 6 premières heures de jeu, il devient impossible de modifier gratuitement son avatar. N'oublions pas que PSO2NG est un jeu gratuit, et que le business model tourne autour de services payants de ce type... (car oui, des gens payent pour ça).

Si les personnages ont profité d'une belle mise à niveau, il en est de même pour l'univers qui est réellement très beau pour un jeu online en monde ouvert. Les décors sont superbes, avec un cycle jour/nuit et même des évènements météo, comme des orages. Pour l'instant, la Xbox Series X fait tourner la version One et ne profite d'aucune optimisation. Cela étant dit, SEGA a bien fait les choses, et de nombreux paramètres restent disponibles, comme le fait de passer le framerate à 60fps. Dans tous les cas, une optimisation Series sera la bienvenue, car bien que fort joli, le jeu affiche pas mal de déchets visuels au loin, avec de gros pâtés bien visibles par moment.

Le bestiaire quant à lui est nouveau aussi, avec deux grandes catégories : les ennemis natifs de la planète (des animaux et créatures) et les DOLLS, qui reprennent un design assez proche des ennemis de type “alien” vu dans les jeux précédents. A savoir pas mal de noir, et des zones lumineuses de couleur bleue ou rouge. Les codes de la série sont respectés. Des ennemis plus imposants sont bien-sûr présents, on les trouve à diverses occasions en explorant le monde, ou encore durant l'histoire. D'une manière générale, ce bestiaire est un peu léger, et il sera important de l'élargir régulièrement pour ne pas lasser les joueurs. Il en est de même des régions, qui bien que très belles, sont encore un peu vides.

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For all players !* (* with Battle Power 1184 or greater)

Vous l'aurez compris, PSO2NG a tous les composants d'un très bon jeu qui démarre tout juste sa vie, avec un contenu qui va à l'essentiel. L'apport de nouvelles régions, objets et monstres sera la clef pour pérenniser le titre, un point sur lequel j'ai entièrement confiance en SEGA vu le passif sur PSO2. Il faudra aussi faire preuve d'un peu de vigilance sur les publications d'images ingame (par des joueurs donc), car j'ai vu passer quelques trucs pas très nets...

S'il y a bien une chose à retenir, c'est que les efforts pour rationaliser l'expérience font un bien fou. On n'est plus submergé d'infos, de menus, de missions, d'objets inutiles. Au contraire, avec un contenu plus réduit et mieux défini, le joueur est parfaitement intégré et comprend aisément tout ce qu'il se passe, et ce qu'il peut faire. Il n'y a certes que 6 classes, pas des tonnes d'objets etc... Mais tout ce que l'on trouve a du sens, et le jeu nous oblige à comprendre ses systèmes pour progresser (et il le fait bien, avec des pages de tutoriel bien faites, qu'il faudra prendre le temps de lire).

Un indicateur appelé Battle Power définit d'une manière générale notre personnage, et les zones sont restreintes selon cette valeur. Pour pouvoir avancer, il faudra bien visiter les Cocons et les Tours, dispersés sur la carte (les découvrir est très amusant d'ailleurs !), afin de débloquer des points de compétences. Il faudra aussi faire évoluer son arme, et y ajouter des Affixes, qui permettent de conférer des petits bonus additionnels. Une fois cela bien maîtrisé et optimisé, on pourra atteindre (aux alentours du niveau 15) le dernier palier de Battle Power (le fameux 1184) permettant de faire les quêtes urgentes qui apparaissent de temps en temps (notamment le soir à 23h). L'une propose un boss inédit, tandis que l'autre nous fait affronter des salves d'ennemis puis le dragon de la fin de l'histoire. Des versions plus difficiles de quelques régions se débloquent également.

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Pour terminer, je dirai que l'environnement de jeu est devenu tellement amusant et peu contraignant (et je félicite SEGA sur cet aspect) que j'en viens même à imaginer un business model plus sain. En d'autres mots, plutôt que d'assommer le joueur d'objets dans l'espoir de lui faire acheter des places d'inventaire en plus, créer un cercle vertueux où, le joueur se sentant bien dans le jeu, ira de sa propre initiative acheter du contenu qui lui apporte quelque chose, plutôt que des options servant à rendre l'expérience correcte. PSO2NG part sur la bonne voie à ce niveau, et j'espère sincèrement que la formule marchera de cette façon-là sur du long terme, plutôt que de voir revenir ces pratiques discutables...

Créer un environnement qui donne envie de jouer, telle est la grande réussite de Phantasy Star Online 2 : New Genesis. Finies les dizaines d'objets et de quêtes dont on ne sait plus quoi faire. Finis les inventaires pleins et les interminables sessions de transfert ou de vente. Dans ce nouvel opus, tout est plus simple et en quantité maîtrisée, pour une expérience de jeu vraiment plaisante. En plus de cela, le nouveau monde ouvert permet une exploration agréable et sans transition, simplifiant là encore de nombreux aspects du jeu précédent. Alors oui, on repart de zéro, avec un contenu encore limité, mais c'est le prix à payer pour un nouveau départ. Et ça reste bien là le seul prix applicable, Phantasy Star Online 2 New Genesis étant gratuit à jouer.

Verdict

8

Points forts

  • Objets et quêtes en nombre raisonnable, un soulagement
  • Plutôt joli pour un MMO
  • Gameplay toujours aussi efficace
  • Monde ouvert plaisant à parcourir

Points faibles

  • Contenu un peu chiche
  • Des défauts visuels au loin

Commentaires

Limité les zones/missions à un BP mini m'a quand même frustré, le jeu proposant un gameplay où le skill a une bonne place, j'aurais apprécié pouvoir tenter des missions supposément trop difficile (un peu à la Monster Hunter au final où l'on nous demande juste d'avoir validé certaines quêtes mais sans restrictions sur la qualité de l'équipement)
Ça ne m'a pas dérangé, mais je vois ton point. Tu peux tout de même faire tous les cocons et les tours tout seul, même sans être au niveau requis. Et tu peux aussi te faire en solo tous les gros ennemis qui se promènent (ce que j'ai fait), donc il y a du challenge à disposition si tu veux.