Test : Motherbase (32X)


Motherbase
Motherbase
Shoot'em up
Motherbase est un shoot'em up en 3D isométrique sorti sur la défunte 32X. Cette machine n'aura certainement pas été un coup de maître de la part de Sega, mais elle aura accueilli de très bons jeux typés Arcade essentiellement, et Motherbase en fait partie. Suite d'un très vieux jeu de Sega en arcade nommé Zaxxon (et qui pour l'anecdote semble avoir été le premier jeu en 3D isométrique), Motherbase (également connu sous le nom de Zaxxon's Motherbase aux USA) reprend le principe de son aîné, mais le tout saupoudré de la puissance de la 32X. Ennemis imposants, écran surchargé d'ennemis, et piratage des vaisseaux adverses en options sont autant d'ingrédients de ce shoot'em up définitivement "différent".

Une vague de futuriste


Je ne sais pas si c'était le palier franchi par les nouvelles machines de l'époque qui nous a amené à cela (et l'avènement de la 3D), mais une grande partie des jeux 32X sont très futuristes. Je pense notamment à Cosmic Carnage ou encore Star Wars. Motherbase s'illustre évidemment dans ce même style de jeu, et nous amènera à parcourir l'espace à bord d'un vaisseau spatial. Et d'ailleurs parlons en de ce vaisseau spatial dont la mission "Motherbase" n'est autre que d'infiltrer les bases ennemies afin d'y effectuer une purification en bonne et due forme. Pour cette mission, le Stinger est le vaisseau idéal : léger, rapide, et pas résistant pour un sou. Heureusement pour nous, ce vaisseau possède la capacité de pirater les vaisseaux ennemis dotés d'un marqueur rouge sur eux, ce qui offre immédiatement une grande variété d'actions. En plus de cela, des vaisseaux alliés envoyés par la confédération pourront porter secours à notre cher petit vaisseau. Tout un programme.

Hacking, Learning


Motherbase est un shoot'em up qui propose donc comme principale innovation ce mécanisme de piratage. Le vaisseau initial possède effectivement un tir de base et une touche lui permettant de sauter. Ce saut permet non seulement d'éviter un projectile ou un obstacle, ce qui est déjà très intéressant, mais surtout et à condition de retomber sur un vaisseau adverse, de le pirater. Une fois le Stinger fixé sur le vaisseau adverse, une première phase dite de "Hacking" débute. Pendant cette première phase de quelques secondes on contrôle le vaisseau adverse, et une fois ces quelques secondes passées, on atteint alors le "Learning". à partir de ce moment, si le Stinger saute à nouveau pour abandonner son vaisseau hôte (car ce dernier est sur le point d'exploser par exemple), il conservera comme tir secondaire l'un des deux tirs du vaisseau qu'il a piraté. Mais il est bien évidemment possible de rester sur le vaisseau tout juste piraté pour en profiter un maximum.

Tout l'intérêt du soft réside donc dans le bon choix des vaisseaux à pirater. Les opportunités sont nombreuses, mais tous les vaisseaux de se valent pas. Le choix s'avère d'autant plus stratégique que les situations sont variées : à l'approche d'un boss, j'opterai pour un vaisseau avec une forte puissance de tir pour le vaincre rapidement, dans un passage rapide je choisirai plutôt un vaisseau léger pour slalomer entre les obstacles et enfin pour un passage blindé d'ennemis, rien de tel qu'un vaisseau extrêmement résistant qui pourra encaisser quelques tirs avant d'exploser.

Pas rapide mais ultra dynamique


Le jeu en lui même n'est pas un modèle de rapidité. Le défilement de l'écran ( scrolling ) n'est jamais très rapide, même s'il lui arrive d'accélérer dans des moments particulièrement appropriés. En revanche, l'écran est très souvent surchargé : vaisseaux ennemis, obstacles et éléments de décors. Pour résumer, on est sans cesse en train d'agir, il n'y a pas de temps mort et c'est un très bon point.

Les niveaux, au nombre de neuf, sont particulièrement réussis. En plus d'être très variés, ils sont plutôt longs et présentent presque systématiquement un boss de fin. Le premier stage constitue une mise en jambes très efficace. Tout débute dans une sorte de base futuriste remplie d'ennemis. Les vaisseaux alliés sont nombreux tout au long du trajet et un énorme boss fait son apparition à la moitié du stage. Il s'agit d'un immense robot vert. Pas question de le détruire, vos tirs semblent ne lui faire aucun effet. On se retrouve donc à progresser tant bien que mal jusqu'au bout du niveau tout en esquivant les multiples attaques, toutes très variées de l'énorme boss jusqu'au point final du stage où il sera possible de détruire le sol se trouvant sous ses pieds, le renvoyant par la même occasion en orbite au beau milieu de l'espace.

Suite à cela, les niveaux s'enchaînent avec un rythme agréable, la variété des environnements étant vraiment un point fort du jeu. Le second stage débute dans une sorte de base spatiale qu'il faudra traverser jusqu'à une piste de décollage tout simplement bondée d'ennemis et d'obstacles. Objectif ? Décoller pour poursuivre la mission dans l'espace. Une phase d'accélération débute tandis qu'une musique rythmée remplace la précédente. Le jeu continue ensuite dans l'espace, avec un affrontement contre un robot capable de se transformer en soucoupe volante. On retiendra encore le stage dans la campagne qui est tout simplement magnifique avec sa musique d'ambiance vraiment réussie, le boss du stage 8 qui compte parmi les plus gros jamais vu dans un jeu et enfin le stage final, dans la ville, tout simplement magnifique par sa palette graphique.

Du côté de la réalisation


Motherbase profite d'une 3D isométrique très basique. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'un fond qui défile en diagonale, rien de plus. Pas de volume donc. On pourrait avancer dans un couloir, cela en reviendrait strictement au même. La 3D quant à elle est digne de la 32X : pas belle, avec une absence totale de textures qui sont remplacées par des dégradés de couleurs. Mais soyons indulgent, c'était déjà très beau pour l'époque, et on pouvait avoir cela dans notre salon. De plus les boss sont bien souvent imposants par leur taille et certains décors s'effondrent sous votre passage (un pont entier s'effondre dans le niveau de la rivière, tandis que de multiples obstacles vous tombent dessus un peu partout dans le jeu). Du côté des musiques, le jeu propose des thèmes assez variés. Certains étant franchement techno, et d'autres tout simplement grandioses avec leurs sonorités qui sentent bon le "midi". Les bruitages sont une franche réussite : effets d'accélération, voix digitalisées par moments, et explosions diverses. Le tout à été fait avec soin.

Le jeu n'est pas très difficile une fois qu'on le connaît par coeur et que l'on sait quels vaisseaux on peut pirater. Ces derniers sont faciles à repérer puisqu'ils possèdent tous le marqueur rouge bien voyant, cependant il est souvent nécessaire de les tester tous, pour savoir lesquels sont les plus utiles. Le jeu propose également un mode deux joueurs, mais en V ersus pas du tout intéressant selon moi. On peut également débloquer un mode "Animation" une fois le jeu terminé. Il permet d'observer tous les vaisseaux du jeu, de les faire tourner, de zoomer etc... Un petit plus sympathique.

Motherbase est un shoot'em up efficace, avec un style bien particulier. Il se différencie énormément des autres jeux de son genre par ses mécanismes : 3D isométrique, pas vraiment rapide, un peu stratégique : le jeu ne plaira pas à tout le monde. Il n'est pourtant pas très difficile pour peu que l'on soit persévérant. Sa réalisation graphique et musicale est vraiment bonne, avec des niveaux très variés et tous réussis, des boss de fin gigantesques et une bande son accrocheuse. Au final, Motherbase est tout simplement un bon shoot'em up qui mérite que l'on s'y attarde quelques parties.

Verdict

7

Points forts

  • Ambiance générale
  • Le Hacking
  • Très captivant

Points faibles

  • Pas top fluide
  • Plutot difficile

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