Test : Last Survivor (Arcade)

Nous sommes en 1989. La Mega Drive a pointé le bout de son nez au Japon et de gros jeux arrivent également en arcade comme Final Fight ou Golden Axe. Une grosse année en terme de jeux vidéo, que ce soit sur console ou borne d'arcade. C'est donc durant ces quelques mois de folie que sort le jeu qui nous intéresse aujourd'hui : Last Survivor, issue du System X Board. Je pense ne pas me tromper en déclarant que personne, ou presque, ne connaît ce titre qui n'a jamais franchi les frontières du pays du soleil levant.

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Vous trouverez en photo le seul cliché que j'ai pu dénicher de cette borne, ici dans sa déclinaison « dual » permettant à 4 joueurs de participer en même temps (2 joueurs par borne). Sachez qu'il est possible de connecter « en ligne » une autre dual borne pour cumuler jusqu'à 8 joueurs simultanément. Cette connexion « online » était extrêmement rare à l'époque, complexe pour les opérateurs en salle et apparemment très (trop) onéreuse. Des quelques articles que j'ai pu lire, le prix hors norme de cette installation a contribué au fait que le jeu n'était présent que dans de rares salles d'arcade et encore plus rarement en mode 8 joueurs. Cela n'a pas du aider à la réussite du titre...

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Pour finir sur cette présentation, Last Survivor était prévu sur Mega Drive avant d'être annulé pour une raison inconnue. La seule conversion existante sera sur FM Town en 1991 avec une bande son séparée sur support CD. Cette conversion est largement moins aboutie que la version arcade, mise à part la bande son bien entendu.

Avant tout, quelques mots sur les conditions du test. J’ai fait le jeu sur une borne « maison » tournant sur émulateur Pandora. On se rapproche donc très fortement de la qualité d’origine même si bien entendu la version originale sur un écran arcade dédié sera autrement plus abouti visuellement.

Il ne peut en rester qu'un....

Nous allons gagner du temps sur le scénario vu qu'il n'y en a aucun. La seule chose à retenir c'est que pour gagner le jeu, au final, il faudra être le dernier survivant (d'où le titre du jeu qui est au moins parfaitement clair).

Lorsque l'écran d'accueil apparaît, pas de fioriture, on vous demande d'appuyer sur Start et si vous jouez avec des amis. On voit en fond d'écran une équipe d'une quinzaine de personnages mais, première mauvaise surprise vous ne pourrez pas choisir votre protagoniste. C'est le jeu qui vous attribue un avatar au hasard .

On aurait aimé pouvoir choisir son personnage, mais ce n'est pas possible. Vous vous rendrez également vite compte que cela n'a finalement aucune incidence sur le jeu, tous les persos ayant exactement le même gameplay. Vous allez me dire, tout le monde part sur un pied d'égalité pour l'aventure qui nous attend.

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Last Survivor est un jeu labyrinthique en vue TPS, donc vous voyez votre personnage de dos avec un effet de transparence. On pense tout de suite à d'autres jeux comme Super Spy (qui lui est en pure vue FPS) ou Crossed Swords sur Neo Geo par exemple. La grosse différence c'est qu'ici vous pouvez vous déplacer dans votre environnement comme bon vous semble. Un scrolling à 360° donc comme dans un jeu 3D actuel. En cela, Last Survivor était une petite prouesse technique pour l'époque mais j'y reviendrai dans le paragraphe purement technique.

Comme je vous l'indiquais plus haut, on commence le jeu dans un labyrinthe où le but est de trouver la sortie dont l'accès est bloqué par une énorme porte. Pour l'ouvrir, il vous faudra récolter un certain nombre de clés. Certaines sont cachées au sol dans les couloirs du labyrinthe, et les autres sont sur vos camarades. Il faudra donc obligatoirement tous les tuer pour avoir toutes les clés indispensables pour ouvrir la porte de sortie.

Dans ce dédale, vous croiserez aussi d'autres ennemis, principalement des guerriers squelettes, des chauves souris ou autres animaux, et parfois quelques pièges. Ces ennemis, une fois détruits, vous donneront des pièces qui vous permettront d'upgrader votre personnage dans un magasin.

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Question importante, comment tuer vos camarades et ennemis ? C'est très simple, vous disposez d'une sorte de pistolet qui envoie des boules d'énergie. Le bouton A sert à tirer et en magasin vous pourrez booster votre puissance si besoin, ou votre jauge de vie. Le bouton B sert à faire une rotation à droite et le C une rotation à gauche afin de pouvoir tourner dans le sens que l'on veut. C'est donc une petite gymnastique à trouver mais cela se fait assez naturellement.

Voilà, on a fait le tour du gameplay... Vous ne pouvez pas sauter, vous cacher derrière un arbre pour tirer à couvert, vous n'avez qu'une seule arme, aucun pouvoir spécial. Vous ne pouvez pas frapper au corps à corps, courir, etc... On avance, on tourne, on tire et on essaye de survivre...

Une petite carte vous aide à vous repérer (mais les labyrinthes ne sont pas bien grands) ainsi qu'à voir vos amis à tuer.

Techniquement en avance et pourtant raté...

Oui Last Survivor était en avance sur son temps. Le seul jeu qui proposait un déplacement en 360° avant lui était un titre d'Atari, Midi Maze et encore, à des années lumières graphiquement. Certes aujourd'hui, on pourrait ne pas le croire en regardant des vidéos de gameplay de Last Survivor, mais c'était bien la marque de fabrique de Sega : innover, tenter de nouveaux concepts, aller au bout du matériel dont ils disposaient et voir si ça passait.

Comment ont-ils fait ? Eh bien pour résumer de manière simplifiée, ils ont utilisé le moteur d'After Burner II qui proposait des sprites avec un défilement rapide, en lui demandant de faire le même boulot à 360°. Lorsque vous appuyez sur le bouton B ou C, le jeu fait une rotation du décor et vous repartez sur une ligne droite (ou en arrière) à la manière de Space Harrier ou After Burner. Je pense d'ailleurs que ces graphismes typiques de ces jeux vous auront frappé en regardant les screens de Last Survivor.

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Une fois qu'on a dit ça, un constat amer va rapidement vous submerger en jouant à ce jeu. Disons le clairement, ce titre est lent, archi lent. Alors que le but du jeu est d'offrir un TPS nerveux où il faut tuer ses camarades pour avancer, tout en tuant les ennemis de la carte ou éviter les pièges, on aurait espéré une animation rapide, si ce n'est fluide. Là c'est tout le contraire. On a l'impression de piloter un tank, et je suis gentil.

Heureusement les autres joueurs ou ennemis sont logés à la même enseigne, donc cela reste équilibré dans la difficulté, mais qu'est ce que c'est pénible... On s'ennuie ferme vu qu'on a le temps de tout voir avec 20 secondes d'avance, tout anticiper, etc... Bref, il n'y a aucun challenge. Ce ne sont pas la vingtaine de labyrinthes dispos qui changeront la donne, vu qu'à part les décors, ils n'ont rien de réellement différents. Le jeu n'a même pas de fin, vu qu'il reprend au début du jeu si vous avez fini le dernier dédale.

A cela s'ajoutent forcément, vu le moteur du jeu utilisé, des sprites de grande taille, certes, mais très pixellisés et manquant cruellement de détails, ainsi que des décors colorés mais un peu vides. Il nous reste enfin une bande son sommaire, mais des musiques qui se laissent par contre écouter et qui collent bien à l'ambiance.

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Last Survivor partait sur une excellente idée. Offrir un jeu multijoueur à 8 dont le but est de trouver ses camarades dans des labyrinthes, les tuer pour récupérer leur clé, et avancer vers le prochain dédale. Offrant l'un des premiers titres jouables à 360° de son temps, et utilisant le moteur de jeux cultes comme After Burner ou Space Harrier, il avait tout pour convaincre.

Malheureusement l'absence de choix de personnages, le gameplay minimaliste mais surtout la lenteur générale du jeu en font un titre poussif, lent, vraiment pas fun pour un sou. Il manque donc totalement ses objectifs et fait qu'on aura vite fait de l'oublier. A essayer pour la curiosité et la culture générale, mais ne vous attendez pas à de grands moments de bonheur entre amis. Peut être qu'à 8 joueurs en même temps, le jeu trouve son intérêt.