Test : Appleseed EX (Playstation 2)
Action
Quelques mois avant le film d'animation Appleseed EX Machina, sortait sur Playstation 2 Appleseed EX, sans le Machina donc.
Cette différence n'est pas anodine puisque nous sommes loin d'une adaptation du film mais plutôt d'une inspiration.
Je ne sais pas le pourquoi du comment et en fait ça n'a pas vraiment d'importance, si au final le monde de Masamune Shirow (l'auteur du manga d'origine) prend vie dans un jeu réussi c'est le principal, sauf que...
Chef, on a un pépin
Mauvais présage, je ne sais pas (spoile: vu le résultat, oui), mais il faut savoir que ce soft est sorti avec presque cinq mois de retard par rapport au planning d'origine et est resté exclusif au Japon alors que le film, lui, a eu une carrière internationale.
SEGA n'a pas réalisé le jeu en interne mais avait confié le taf aux gens de Dream Factory, qui étaient loin d’être des débutants.
Sans faire tout le listing, je peux vous citer les excellents Tobal sur PS1 ou encore le beaucoup mois excellent The Bouncer sur PS2, c'est d'ailleurs avec ce dernier qu'Appleseed EX partage le plus de points négatifs (gameplay, durée de vie etc.).
Pourtant tout semble bien démarrer avec un clip survitaminé composé de passages du film sur le morceau Dive For You de Boom Boom Satellites qui, encore aujourd'hui fait son petit effet.
Mais voilà, ces quelques minutes particulièrement appétissantes resteront sans suite, en gros on commence avec une cuillère de caviar et on enchaîne sur une gamelle de pâtée pour chien, ça coupe toute envie de continuer (J'aime pas le caviar mais vous avez l’idée).
Qu’est-ce qui ne va pas dans ce jeu ? Tout ou presque, voilà, merci au revoir.
Bon je vais aller un peu plus loin dans l'analyse mais je vais être honnête, j'ai eu du mal à me motiver pour faire ce test tellement il ne mérite pas qu'on lui consacre du temps (oui carrément).
Alors ça adapte le film, mais pas trop en fait...
Comme J'ai pu le dire plus haut, si vous espérez retrouver le scenario et le déroulement du film ici vous allez être déçu (quoique, vous serez déçu même si ce n'est pas le cas).
D'ailleurs, hormis l'intro et une vidéo bonus, plus aucune cinématique du film, il y a tout au plus quelques séquences de quelques petites (vraiment petites) secondes en CG inédites souvent sans intérêts (genre un personnage qui se lève du canapé...).
Le scenario relève-t-il le niveau ? Absolument pas, il n'y au final rien de développé ici, en gros on a un briefing avant chaque mission et basta.
D'ailleurs, celui qui ne connaît pas l'univers ne va absolument rien y piger, on démarre avec des explications minimalistes qui ne donnent absolument pas de quoi comprendre l'univers.
Que ça soit l’héroïne Deunan ou son compère Briareos, leurs présentations respectives sont ridicules, mais c'est de toute façon la même chose jusqu'à la fin.
Dream Factory semble n’en avoir rien eu à faire du scénario, du coup je ne vais pas me compliquer la tâche plus qu'eux pour développer ce point (en fait, même en le voulant ce serait difficile...).
Mais ok, pourquoi pas, ici c'est un jeu d'action, on peut bien se passer d'un scénario quand bien même on s'offre une licence avec son univers qui doit coûter les yeux de la tête.
Pour commencer, on se fait la main sur un tutoriel en moins d'une minute (mais vraiment), et en même temps, on n’a pas franchement besoin d’y passer beaucoup de temps vu comment l'ensemble est basique et sans aucune évolution en cours de jeu.
Par la suite on peut enfin lancer l'aventure... à partir du second stage ? Oui, le tutoriel est compté comme un niveau visiblement, belle arnaque vous allez me dire mais ce n'est clairement pas la pire de toute façon, bref, on a officiellement un total de sept niveaux mais en réalité c'est plutôt six donc.
Le jeu peut se faire avec Deunan ou Briareos ; au corps à corps leurs combos sont un poil différents mais ont comme point commun un manque flagrant de fun et de variété, on tourne rapidement en rond et de toute façon cette technique de combat n'est clairement pas efficace, surtout avec plusieurs adversaires, par contre les combos permettent de leur faire lâcher plus de bonus.
Pas de garde ou d'esquive et encore moins de contre évidemment, on encaisse ou on court quoi.
Il est toutefois possible d'utiliser un couteau plutôt que ses poings et ça, c'est drôlement plus efficace bien qu'il faille prendre en compte son usure.
Niveau armes on est assez bien fourni : pistolet, fusil, fusil à pompe, mitraillettes ou l'incontournable et très discret bazooka etc. Sans oublier les grenades qui se lancent avec une touche spécifique.
En pleine partie on peut, en fonction de sa manière de jouer, être amené à changer souvent d'armes et pour cela il faut forcément repasser par le menu : pas de raccourci mais on n’allait pas non plus espérer autant de luxe à la vue du reste.
Si l'ensemble est jouable et facile à prendre en main, difficile d'y prendre du plaisir tellement c'est basique et sans subtilité, et l'IA est sans surprise, au niveau du reste.
De plus, parfois on se déplace sans voir nos adversaires et on a un peu de mal à prendre avec le sourire une mort due à une roquette venue de nulle part.
Pour revenir aux armes elles sont toutes upgradables moyennant finances, et d'ailleurs, le côté « économique » du jeu est probablement l’élément qui influe le plus sur la difficulté.
Un peu de contexte pour comprendre ; lorsqu'on se lance dans l'aventure, n'ayant aucune connaissance du soft il est bien difficile de savoir comment mettre à profit les deniers à disposition au départ.
Et rapidement on se retrouve sans munitions, voire sans arme efficace permettant de terrasser les ennemis en exosquelettes, obligeant à y aller avec ses petits poings, et autant dire que ça rend le soft bien difficile même en Easy (première fois que je passe un jeu en Easy je crois bien) ...
On comprend assez vite comment investir ses sous au mieux et en reprenant une énième fois le jeu depuis le début, en se prenant (par exemple) un fusil et le max de munitions, miracle, on progresse bien plus facilement.
Et avec les trucs que laissent nos victimes derrières elles et les différentes caisses un peu partout, on se constitue un arsenal de malade qui fait que la progression devient de plus en plus facile !
Oui oui, jusqu'au milieu du second niveau on peut galérer mais par la suite ça devient limite une ballade de santé, ici aussi ce n'est clairement pas au point.
Par contre, gros stress au dernier stage qui est un peu différent avec un système de visée étrange.
Une fois fini en Easy (3 fois, je suis fou...) j'ai testé le Normal ; bien entendu les ennemis sont plus coriaces et laissent en plus parfois derrière eux des explosifs obligeant à un peu plus de vigilance.
Mais ça, ça va encore, le plus gros problème réside dans l'argent de départ qui diminue et on se retrouve face au problème cité plus haut qu'est le manque de munitions.
Le pire est le mode Hard : on n’a quasiment pas un rond et c'est juste abominable, je ne suis pas allé au bout du premier niveau, plus aucune munition en un rien de temps, ce n'est pas du challenge mais de la frustration.
D'ailleurs, continuons sur l’économie du jeu
On a plein de modifications d'armes, de nouvelles combinaisons, etc., mais on récolte très peu de fric, ce qui nous empêche d'investir comme on le voudrait. De plus, on n’a pas moyen de refaire les missions, cela nous met tout simplement dans une impasse financière !
Il est presque impossible de profiter des choses disponibles, on peut certes revendre les objets en trop mais c'est loin d’être suffisant.
Mais le pire arrive, accrochez-vous.
Des bonus comme des croquis et fiches des personnages sont déblocables :tousse: mais bien entendu l'argent manque cruellement et il est impossible de tout obtenir en un run, sauf que...roulement de tambours, une fois le jeu bouclé, qu'arrive t'il lorsqu'on relance une partie avec la sauvegarde « Clear data » ?
Allez faites un petit effort, vous avez trouvé ?
Et bien les bonus sont de nouveau tous bloqués !!! Elle est pas belle la vie avec ces jeux qui se foutent de notre tronche !
Et autre détail qui prouve le manque de finition, il est impossible de choisir la difficulté lorsqu'on prend sa sauvegarde « clear data », vous avez terminé une fois en Easy et voulez recommencer en Normal ? Et bien non, impossible !
Donc cette sauvegarde du jeu fini n'apporte absolument rien, c'est même le contraire...
Niveau technique on ne vas pas se mentir, c'est assez médiocre surtout en comparaison de ce qui se faisait en 2007 sur PS2. Dans mon stock j'ai trouvé un seul jeu de cette même année avec God of War 2 et comment dire, que ce ne soit pas comparable pour de nombreuses raisons d'accord, mais on a l'impression d'avoir une grosse génération de consoles d’écart.
On peut aussi ressortir The Bouncer (bon je ne l'ai pas retrouvé pour être honnête) du même studio et les six ans de différence seraient acceptables si Appleseed était l’aîné sauf que c'est l'inverse, et The Bouncer le tabasse d'une violence insoutenable (le budget et le temps de développement y sont sûrement pour quelque chose, mais ça, ce n'est pas notre problème).
De plus la durée de vie est relativement courte, la vidéo en bas d'article dure deux heures et c'est une partie complète.
Bon en Easy et en connaissant le jeu donc bien entendu, il faut un peu plus autrement mais ça reste court.
On va toutefois finir sur une bonne note avec la soundtrack qui est incomparablement meilleur que le reste, elle ne va pas forcement vous marquer mais c'est du tout bon. Et la chara design aussi, il est plutôt classe.
Avec tout le background et le character design disponibles de base, 50% du travail était fait pour réaliser un très bon jeu, mais SEGA et Dream Factory ont réussi l'exploit de tout foutre en l'air.
Après plusieurs runs, je dois admettre qu'en connaissant les limites et défauts du jeu, je trouvais le moyen de m'en accommoder et sans aller jusqu'à dire que j'y prenais du plaisir, c’était déjà bien moins pénible en comparaison de ma première partie.
Mais cela n'en fait pas un bon jeu pour autant et si vous avez du temps libre, le passer sur Applesseed EX reviendra à le gaspiller, vu que je l'ai déjà fait pour vous aller donc voir ailleurs.
●Existe en version collector avec entre autres une figurine « Appleseed EX Limited Box »
●Existe aussi dans une version collector SEGA Direct avec une figurine d'une autre couleur
●Compréhension du japonais : Utile pour apprécier les quelques dialogues et pratique dans les boutiques
Verdict
Points forts
- Aucune obligation d'y jouer
- Le clip d'ouverture
- Chara design et bande son
Points faibles
- Aucune bonne exploitation de l’œuvre d'origine
- Difficulté dosée n'importe comment
- Réalisation au rabais
- Super court (mais c'est presque positif du coup...)
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