Test : Demons Of Asteborg (Mega Drive, PC, Switch)
La Mega Drive, bien que sa production se soit arrêtée il y a plus de trente ans, marque toujours autant le milieu du rétrogaming car depuis plusieurs années, nous assistons à la sortie de différents titres – dont un qui a fait beaucoup parler de lui et pas toujours en bien (Paprium) – et très souvent, il est possible d’y contribuer via Kickstarter. Pour le test qui va suivre, j'ai contribué « dans une certaine mesure » (vous comprendrez vite pourquoi plus loin dans le test) à un projet faisant office de premier jeu réalisé par un tout nouveau studio français : Neofid Studios, avec Demons Of Asteborg sur Megadrive.
Alors Cocorico ou pas Cocorico ? C'est parti.
Avant de commencer sur le jeu en lui-même, je tiens à faire un petit rappel sur ses créateurs que sont Neofid Studios. La société existe depuis le tout début de l'année 2021 et est située en France, à Manosque (04), bien que le projet de Demons Of Asteborg ait débuté avant (notamment sur Kickstarter en Septembre 2019 avec comme associés Christophe Reboul, Simon Reboul ainsi que Christopher Rollin).
Le projet a nécessité la somme de 35 000 euros et à la fin de la campagne, celle-ci a dépassé son objectif pour presque atteindre les 45 000 euros (44 835 euros pour 663 contributeurs : il en manquait trois de plus pour vraiment marquer le coup, surtout avec ce que le jeu propose comme univers).
Je ne vais pas vous mentir : j'avais un ou deux autres projets en cours sur cette plateforme et il est vrai qu'un jeu de plus sur Mega Drive, à ce moment-là, ne me faisait ni chaud, ni froid. Cela dit, ça ne m'a pas empêché de continuer à garder un œil dessus au fur et à mesure des annonces faites, jusqu'au jour où j’ai décidé d'y investir « une certaine somme ».
Cette « certaine somme » m’a permis d'obtenir une apparition dans le niveau du cimetière sur une pierre tombale (avec avatar et cause de la mort) car après tout, c'était une occasion unique qui ne se renouvellerait probablement jamais par la suite et ça fait plaisir, surtout pour les gros contributeurs qui avaient choisi cette option.
Le temps passe, les annonces se suivent, ce qui est très bien, surtout après l'affaire Paprium (affaire au sujet de laquelle les développeurs ont dû faire un communiqué pour que les gens arrêtent de les « importuner » - le mot est faible pour ce test - avec cet autre projet indépendant du leur). En tant que contributeur parmi tant d'autres et ayant atteint un certain palier de la campagne Kickstarter, j'ai pu assister à l'évolution du projet que ce soit pour le choix du design d'un personnage, la sortie de démos et j'en passe. Grâce aux retours effectués par toute la communauté de Demons Of Asteborg, le studio annonce une date avant qu’elle soit repoussée de quelques temps pour améliorer le jeu.
Qu'à cela ne tienne, car suite à l'évolution du projet et de ses annonces, les développeurs avaient toute notre confiance pour nous promettre un très bon jeu. Je suis passé d’une personne qui voyait un nouveau jeu « sans plus » au départ, à quelqu'un qui attendait avec impatience sa sortie, c'est pour dire.
RETOUR VERS LE PASSE.
Alors, Démons Of Asteborg, qu'est-ce que c'est ? Eh bien, c'est un jeu d'action et de plateforme sorti le 1er août 2021 sur Mega Drive à la base, mais aussi sur Steam et Nintendo Switch. L'action se passe dans un univers Heroic-Fantasy et les développeurs ne se sont pas cachés sur le fait qu'il y a des références à d'anciens titres, que ce soit sur la console SEGA ou pas. Certaines de ces références sont largement évidentes, tandis que d'autres sont plus subtiles pour les plus « anciens ». Mais ce que verra un jeune joueur, c’est avant tout un jeu qui proposera une expérience singulière.
L'histoire résume une alliance entre les humains et les démons pour conquérir un nouveau territoire qui deviendra Asteborg. Après cette conquête, la cohabitation est devenue impossible, et des règles ainsi que des territoires propres à chacune des deux races sont définies avec la signature d'un traité qu'il faudra respecter à tout prix. Mais il ne faudra pas bien longtemps pour que des tensions commencent à apparaître au point de déclencher une guerre.
Durant cette guerre, deux héros côté humains se distinguent : une sorcière et un puissant guerrier aux origines mystérieuses. Les humains remporteront la guerre avec le sacrifice du puissant guerrier qui fermera le portail des démons en s'enfermant avec eux (comme le DoomGuy de DOOM à la différence qu'il n'a pas le fusil à pompe, la tronçonneuse et le Big Fucking Gun).
La sorcière se retirera par la suite et donnera naissance à un enfant.Après la mort de sa mère, l'enfant sera recueilli par le chef de la garde royale et formé comme chevalier.
Un démon bleu qui avait réussi à éviter d'être enfermé dans son propre monde durant la guerre, est toujours resté dans celui des humains, préparant sa revanche et tentant d'ouvrir à nouveau le portail démoniaque. Le jeune enfant recueilli deviendra un chevalier de la garde royale plusieurs années après, et partira à la recherche du démon bleu pour le vaincre et sauver Asteborg.
Voilà l'histoire telle qu'elle nous est présentée à travers son défilement de texte, les images fixes de couleur jaune et ses personnages clairement identifiés. Le joueur va incarner le jeune garçon devenu chevalier du nom de Gareth, et tenter d'empêcher un démon bleu d'accomplir son plan. Il est important de préciser que l'histoire ne s'arrête pas à l'introduction et reste présente tout au long du jeu, que ce soit via des flashsbacks ou bien par un personnage non jouable en particulier que l'on reverra du début à la fin. On n’est pas dans un jeu bête et méchant où il faut avancer, taper, avancer, taper de nouveau jusqu'au boss de fin de niveau, et recommencer une nouvelle fois aux niveaux suivants sans aucune explication.
EN AVANT TOUTE.
Comme dit plus haut, Demons Of Asteborg est un jeu d'action et de plateforme uniquement à un joueur. Les commandes se veulent assez simple dans la mesure où via une manette 3 boutons de la Mega Drive (on la voit dans les paramètres des commandes du jeu), il y a une touche pour utiliser de la magie, une autre pour frapper (en faisant une série de trois coups) et la dernière pour sauter, et sans oublier la capacité de faire une roulade avant.
Gareth aura la possibilité d'obtenir une attaque magique unique qui élimine tous les ennemis présents à l'écran, mais aussi de faire un coup vers le bas lors des sauts ou bien de faire une série de quatre coups d'affilée (si vous les trouvez en tant qu'items dans les niveaux ou bien en les achetant à la boutique).
Le chevalier ne rencontre aucun problème de maniement durant toute la partie, mis à part lorsqu'il doit sauter depuis un mur pour atteindre une surface inaccessible avec un saut de base. A peine sera-t-il sur le mur qu'il se mettra à glisser très rapidement : de l’entraînement est recommandé, surtout si vous voulez découvrir des petits secrets ici et là.
Le jeu se déroule sur une grande carte découpée en deux parties, représentant le monde d'Asteborg d'un côté et un lieu très particulier dans la seconde partie. Il y a en tout dix niveaux, et les trois quarts du jeu vont se dérouler de la même manière.
Dans un niveau, vous commencez votre exploration, en ramassant les pièces pour la boutique, jusqu'à trouver le personnage non jouable qui vous demandera de retrouver un objet pour lui. Durant cette recherche, vous allez plus ou moins découvrir un élément magique qui vous permettra de progresser dans le niveau après avoir trouvé l'objet de recherche pour le PNJ.
Il arrive que ce soit ce même PNJ qui vous récompense à la fin dans certains niveaux, sinon ce sera une clé par défaut pour continuer jusqu'au Boss. Certains passages se révèlent un peu difficiles à traverser, comme pour certains Boss qui demandent de la réflexion pour être battus.
Une fois le Boss vaincu, vous arriverez automatiquement à la boutique avec la possibilité d'obtenir de nouvelles compétences (si vous n'avez pas pu les récupérer dans un niveau), d'améliorer sa barre de santé ou bien de recharger plus rapidement la barre de mana, nécessaire pour activer vos sorts sans oublier l’achat de vies.
Alors dit comme ça, cela peut sembler redondant mais pas vraiment, car en plus d’en apprendre un peu sur l'histoire d'Asteborg, les niveaux sont tous différents avec la possibilité d'apprendre une nouvelle magie à chaque fois.
Vous pourrez avoir comme magie un sort de barrière, un sort de feu à travers vos mains, un arrêt du temps, ou encore une possession d'ennemis. Bien entendu, cela consommera du mana qui se remplira avec le temps ou bien avec des petites fioles trouvées dans les torches ou sur les ennemis. Les sorts ne pas là pour faire joli et sont indispensables pour terminer le niveau en cours, combat de Boss inclus : vous ne pouvez pas aller plus loin, si vous ne pensez pas à utiliser cette magie.
Grâce à ce principe, le gameplay se renouvelle constamment, et on peut continuer à explorer le niveau avec la magie en question.
Attention car une fois un niveau terminé, vous ne pourrez pas le refaire ni même choisir un niveau terminé précédemment.
Étant donné que le jeu se passe dans un univers Heroic Fantasy, on retrouve certains endroits devenus habituels pour le genre comme le village, la forêt, le château ou bien le cimetière. Les niveaux ne sont pas extrêmement longs et peuvent se terminer assez rapidement.
Un système de sauvegarde est présent, comme la possibilité aussi d'effacer une sauvegarde.
Le jeu est ponctué de scènes cinématiques avec un texte qui défile, ce qui veut dire que l'on n’entend presque pas de voix. Mis à part celle de Gareth lorsqu'il fait une attaque et un ou deux personnages, le jeu se déroule sans voix. La bande-son est bonne dans l’ensemble et correspond bien à l'ambiance des niveaux sélectionnés, il peut arriver qu'une musique devienne forte d'un coup sans prévenir mais c'est tout.
Le jeu est beau visuellement : les personnages détaillés ainsi que les décors gardent un contour pixélisé, ce qui n'empêche pas d'avoir une animation fluide. On est loin des gros sprites à la Streets of Rage 2 pour vous donner une idée, mais cela permet d'avoir une identité visuelle spécifique au titre.
Les décors sont jolis et détaillés avec quelques petites animations. Certains arrières-plans bénéficient d’un scrolling parallaxe, comme la console sait si bien le faire. Ce sont des petits détails vous me direz, mais c'est toujours un petit plaisir de voir cela.
MAIS ENSUITE ?
Jusqu'à maintenant, il est tout à fait possible de penser que Demons Of Asteborg est un jeu parfait MAIS le jeu parfait n'existe pas. J'ai pu constater trois choses comme par exemple, le jeu qui se met à geler lorsque je veux quitter la boutique ce qui m'a obligé à éteindre puis rallumer la Mega Drive ; mais bizarrement, ma sauvegarde a considéré quand même que l'action a été faite et plutôt que de refaire le niveau, elle m'a envoyé vers le niveau suivant.
L'autre situation a été constatée par un confrère qui avait fait un live du jeu sur la console de SEGA et qui a eu un écran avec un message d'erreur lors du niveau 2, l'obligeant à redémarrer et à refaire le niveau en question. Ce message d'erreur peut aussi arriver sur Steam, puisque je l'ai eu sur cette version dans le niveau 8 par exemple : je ne serais point surpris si cela devait arriver sur la version Switch (comme j'ai pas la Switch, la question est vite réglée).
Tous ces retours, au moment de la rédaction du test, ont été envoyés auprès des développeurs et ils travaillent sur les problèmes en question.
Sur la douzaine de parties faites jusque-là sur Steam et Mega Drive, je n’ai eu ces problèmes de gel d'écran et de message d'erreur qu'une seule fois. Je tiens quand même à rassurer sur le fait que ce sont des situations qui restent rarissimes mais qui ne sont pas négligeables, notamment si vous voulez faire des speedruns.
Attention également si vous comptez jouer à la rom sur une flashcart de type Everdrive ou tout simplement sur un émulateur : la taille de la rom la rend incompatible avec un certain nombre d’entre eux. Si vous n’avez pas acheté l’édition physique, il n’est donc pas sûr que vous puissiez y jouer sur votre console. Pour savoir quel matériel est compatible, nous vous conseillons de vous rendre sur le Twitter officiel du jeu.
Ensuite on peut reprocher au jeu de ne pas offrir la possibilité d'obtenir de nouvelles armes, des armes secondaires en projectiles comme dans les Castlevania, un mode 2 joueurs, des niveaux cachés et j'en passe....
Il ne faut pas oublier que nous parlons d'un jeu qui a débuté en tant que projet Kickstarter et que le seul palier à avoir été atteint - en dehors du but initial - est la présence d'un mode Difficile.
En regardant de plus près la campagne Kickstarter, on peut constater que certaines idées proposées en tant que paliers ont été plus ou moins mises en œuvre dans la version finale, que ce soit pour le temps d'un niveau ou bien lors d'un court passage. Le premier exemple que je peux vous donner est la possession d'ennemis que l'on obtient dans un niveau spécifique, ou bien de jouer d'autres personnages en plus de Gareth : c'est possible mais sur un court passage, et un des autres personnages jouable affronte même un boss, c'est quand même déjà pas mal.
Que penser de Demons Of Asteborg ? Que pour un projet Kickstarter et premier jeu d'un studio qui vient de naître, le jeu est plutôt réussi dans son ensemble. Il est agréable à jouer, accessible à tous, le personnage est facile à manier, l'univers d'Asteborg est intéressant pour ceux qui veulent s'y attarder un peu (j'aime bien m'intéresser à l'univers d'un jeu), la bande-son est bonne, les niveaux sont variés, le gameplay se renouvelle vers la fin et les nombreuses références à différents titres feront toujours sourire celles et ceux qui ont connus les jeux référencés.
L'univers du jeu, pour qu'il soit travaillé à ce point, montre que Demons Of Asteborg pourrait ne pas être un simple jeu, et proposer un nouvel univers à décliner. Si une suite est prévue, nul doute que je suivrai le projet.
Un jeu bien sympathique que je conseille d'avoir dans sa ludothèque.
Verdict
Points forts
- Les références à d'anciens titres
- La bande-son
- Les personnages jouables
- Variété des niveaux
- Sa durée de vie
- Son univers
- Ses derniers niveaux
- Les caméos des gros contributeurs
Points faibles
- Les très très rares bugs d'erreurs.
- Pas de mode 2 joueurs
- Les problèmes de la comptabilité de la rom
Commentaires
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Y en a une sur Shinobi 3 aussi.
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Sinon pour l’hommage à Mickey Mania, c'est limite un copié-collé lol. J'avais déjà vu ça dans un vieux trailer. D'ailleurs il y avait une porte de château qui était aussi strictement identique à ce qu'il y avait dans Mickey Mania...
Peut-être un bon jeu au demeurant, je ne peux pas y jouer sur mon Everdrive... Quel bazar !
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https://www.kickstarter.com/projects/487194305/demons-of-asteborg-for-the-sega-mega-drive-genesis/posts/3282259?ref=activity
Il y aura la mise à jour sur les versions Steam et Switch d'une part et d'après ce qui est écrit:
"Depuis quelques jours maintenant, nous avons fait une pause dans les expéditions et c'est pour une bonne cause. Après avoir reçu de nombreux retours sur la v1.0, nous avons décidé de proposer une nouvelle mise à jour du jeu afin de corriger certains problèmes et de répondre aux besoins de chacun.
En conséquence, la version 1.1 de DOA est désormais terminée mais les expéditions de cartouches, incluant cette nouvelle version, reprendront plus massivement le 3 septembre.
Les versions Steam/Switch seront mises à jour dans quelques jours après la publication de cette actu.
Les clients déjà livrés recevront une nouvelle cartouche, mise à jour."
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C'est terrible de devoir faire ça, c'est une perte de fric énorme. Quelle urgence y avait-il à envoyer maintenant, plutôt que d'approfondir la phase de debug ?
Si j'étais eux, je demanderai sur la base du volontariat si les gens veulent renvoyer leur cartouche V1.0, histoire de pouvoir les flasher à nouveau, et les reproposer à la vente en mode "occasion" ou que sais-je.
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ça change des créateurs de the texorcist et arcade racing legend qui ne t'envoi même pas une rom corrigée pour ta dreamcast.
Pouvoir renvoyer sa cartouche est également une bonne idée.
Le jeu est très bon, l'équipe super sympa.
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