Test : Initial D : Arcade Stage Zero (Arcade)

En 2002 a vu le jour le premier Initial D en arcade sur Naomi 2.
Depuis, la série n'a jamais cessé de tracer sa route sans jamais connaître une seule panne sèche.
Le neuvième épisode dont je me charge aujourd'hui du contrôle technique se nomme ZERO et occupe sa place de parking dans tout bon game center depuis mars 2017, en attendant de se faire remplacer par le suivant durant l'hiver 2020 (sauf retard bien entendu).
Toutefois, petite précision, en avril 2019 il est passé en version 2, c'est d'ailleurs sur celle-ci que se base le test.

Une borne toute option

Alors avant de parler du jeu en lui-même, un petit mot sur la machine.
Elle est complètement nouvelle et n'est donc pas une simple mise à jour de la version précédente.
On passe d'un écran 32 à 42 pouces et autant dire qu'on n'a jamais eu autant l'impression d'y être, niveau immersion ça le fait bien, très bien.
La taille du volant est différente, il est plus petit, alors qu'avant son diamètre était proche des vrais modèles.
La boite de vitesse aussi déroute un peu, d'un système à la OutRun 2 avec juste un système haut et bas (séquentielle), cette fois c'est une boite classique à 6 rapports qui demande un petit temps d'adaptation.

La carte de sauvegarde spécifique au jeu sous forme de permis de conduire sur laquelle s'imprimait les informations a disparu, c'est dorénavant la classique et universelle Aime, plus pratique mais moins classe il faut l'avouer.
Et pour finir, d'un board RINGEDGE on passe à un NU2.

Premier contact

Si vous devez être nombreux à le savoir, un petit rappel ne fait pas de mal.
Initial D, avant d'être un jeu, est surtout un manga à succès mettant en scène un jeune garçon qui va se lancer dans des courses face à divers protagonistes sur les routes sinueuses des montagnes japonaises.
Je ne vais pas vous en faire un résumé puisque si vous voulez en savoir plus sur le scénario je vous laisse chercher.
Moi-même je n'ai jamais lu le manga ni vu les animes (j'en vois déjà certains préparer des boulons) et ça n'a de toute façon aucune importance pour prendre son pied sur ce jeu.

Un bon coup de volant fait de belles traces de pneus

On commence par créer son avatar, choisir sa voiture parmi un choix de plus de 50 modèles (on trouve toutefois souvent les mêmes déclinés en plusieurs versions) des grandes marques japonaises.
On peut choisir sa couleur, sa plaque, la tuner physiquement (sauf certains modèles particuliers) et améliorer ses performances en utilisant les points récoltés après chaque course ou en accomplissant des objectifs pour lui faire atteindre le rang de full spec afin d'exploser les chronos.

Même en lui attribuant une boite manuelle, le jeu propose une idée particulièrement intéressante puisqu'en pleine course, il est possible de repasser en automatique en plaçant le levier sur le neutre.
Il est de toute façon possible de retourner dans le factory mode afin d'apporter les modifications qu'on souhaite sous condition d'avoir assez de points.

Le menu des options est lui aussi complet et permet par exemple de :
●Choisir la stabilité de l'auto parmi 3 types ; mild, stability, peaky (ce dernier se débloque lorsqu'on atteint le niveau 30).
●Ajuster la dureté du volant sur un niveau de 1 à 10.
●Sélectionner la musique par défaut parmi une playlist qui s'agrandit au fil du jeu ainsi qu'ajuster la balance sonore.
●Changer l'aspect du compteur.
Je ne vais pas tout lister, mais voilà pour les choses les plus marquantes.

Je le précise tout de suite, les courses c'est soit seul, soit du 1 contre 1 (humain ou CPU), pas de course en groupe.
Si le jeu ne prend pas en compte les dégâts physiques, notre voiture ainsi que les pneus peuvent s'abîmer impactant légèrement la performance, bien que je n'ai jamais eu l'impression d'avoir besoin de m'en préoccuper.

Petit bémol, le jeu propose juste 2 vues, intérieure et extérieure, rien de plus. Une version cockpit serait pourtant vraiment la bienvenue.
La vue extérieure n'est pas terrible, on perd toutes les sensations, heureusement que la vue intérieure ultra grisante rattrape ça.

D'un point de vue technique, rien à dire sur la fluidité qui est exemplaire.
Visuellement on est sur un rendu particulièrement propre mais en aucun cas impressionnant, le budget des jeux d'arcade ne permet plus de faire la course aux graphismes depuis un bail de toute façon.
Mais je vous rassure, l'ensemble est parfaitement maîtrisé et est largement suffisant pour prendre son pied, j'aime beaucoup le rendu des couleurs d'ailleurs.
Niveau sonore on a le choix entre en grand nombre de musiques (dont la liste s'allonge au fil des parties) qu'on peut changer comme bon nous semble avant chaque course.

Une fois prêt, il ne reste plus qu'à faire rugir les chevaux dans pas moins de 6 modes

[2on2]
Un mode un peu particulier, 2 joueurs en affrontent 2 autres soit sur place, soit online chacun leur tour (ceux d'une même équipe doivent être ensemble par contre et s'échangent le baquet lorsque c'est leur tour).

[Story mode]
Il porte bien son nom, et va nous faire rouler sur toutes les pistes disponibles en affrontant les personnages de la série.
Le déroulement est classique, on commence souvent un chapitre avec une course en time attack histoire de faire ses preuves, puis on devra affronter les adversaires du moment.
Parfois, on a aussi des courses un peu spéciales avec un passager, genre une fille qu'on doit impressionner en dérapant comme un dieu.
Si ce mode n'est pas vraiment difficile, il est particulièrement long, il faut y passer un bon nombre d'heures pour en voir le bout.
Déception concernant la mise en scène des dialogues puisqu'il n'y en a plus ! Avant on se retrouvait avec des cinématiques plutôt sympas pour l'ambiance, mais ici, juste 2/3 lignes de texte et pis c'est tout !
Alors bon, c'est positif pour celui qui ne veut que du jeu certes, mais c'est un peu tristounet.
Le point noir reste l'IA qui est vraiment discutable. Elle est sans surprise, durant 90% de la course, notre adversaire est à notre contact en permanence, mais lorsqu'il ne reste plus que quelques hectomètres, il décroche complètement...
Bref, on sait d'avance comment il va réagir.
La vidéo ci-dessous contient 2 courses, et ce schéma se répète à chaque fois :

[Time Attack]
Bah c'est du time attack hein, parfait afin d'optimiser ses temps. C'est mon mode de prédilection mais on s'en moque je sais.

[Course online]
Une fois bien préparé, défier les joueurs du Japon entier est possible !
C'est très classique, le CPU nous cherche un adversaire avec un niveau dans la même fenêtre que le nôtre.
Si la machine ne nous trouve pas de partenaire de course, on rebascule en mode un joueur mais c'est juste histoire de patienter car aussitôt qu'un concurrent est disponible pour prendre la piste, on retourne dans le mode online.
Une fois trouvé, l'un des 2 joueurs reçoit les pleins pouvoir pour décider de la piste, du moment de la journée (après-midi ou nuit), et du sens de la course.

Ensuite on arrive sur l'écran permettant de faire quelques petites salutations d'usage via des messages attribués au pavé directionnel sur la droite de la machine (d'ailleurs, on ne navigue pas dans les menus avec le volant mais avec ce même pavé), et on peut choisir de désactiver le mode boost (permettant de rester au contact) mais pour cela, les 2 joueurs doivent se mettre d'accord. Dans le cas contraire il sera obligatoirement activé, c'est un peu pénible.
La course se déroule sans soucis de connexion, c'est agréable (sur plus de 50 confrontations dans ce mode je n'ai pas eu de problème).
Mais lorsqu'on joue sur une piste très sinueuse, les collisions d'un autre âge entre les voitures rendent l'ensemble un peu pénible (le souci de collisions est valable dans les autres modes).
Et quand je dis d'un autre âge je n'abuse pas, c'est particulièrement moche à voir bien que supportable niveau gameplay.
Par contre sur des pistes assez larges (la majorité), c'est bien plus agréable.
Si dans tous les modes de jeu, une course nécessite un crédit, les modes 2 joueurs (online ou non) donnent au vainqueur un crédit supplémentaire pour continuer mais une seule fois ; N'espérez pas jouer gratuitement 5h en enchaînent les victoires, non, c'est juste une fois sauf dans le cas de figure ci-dessous.
Le perdant a aussi la possibilité de prendre sa revanche face à son adversaire. D'ailleurs, petite subtilité, si un joueur gagne en permanence et que son adversaire prend toujours sa revanche alors oui, le joueur victorieux enchaîne les parties gratuites (dans quelle limite je ne sais pas).

[Mode 2 joueurs offline]
Le classique mode 2 joueurs, les règles sont globalement les mêmes que le mode online, avec toutefois la possibilité d'ajouter des petites conditions de jeu en plus.

[Dfes]
Je vais être honnête, je ne l'ai pas essayé, il s'agit d'un mode dans lequel on doit s'inscrire sur un site communautaire afin de faire du time attack dans des événements spécifiques.
Un plus toujours bon à prendre pour ceux qui souhaitent s'investir un maximum.
Pour continuer dans le domaine communautaire, il y a moyen de se créer une équipe avec d'autres vrais joueurs. Cela permet par exemple de participer ensemble aux défis time attack régulièrement mis à jour. Environ 1 fois par mois, 3 circuits sont choisis pour cela, et le meilleur temps de chaque circuit est pris pour le total de l'équipe, encore une bonne manière pour se motiver.

Conduite en état d'ivresse de plaisir

Il y a en tout 18 tracés dont 3 circuits et 15 sous forme d'étapes (du point A au point B donc).
Chacun peut se jouer dans un sens ou dans l'autre et pour 17 d'entre eux on peut aussi choisir le jour ou la nuit. Il n'y a plus de pluie par contre et ça c'est dommage.
La seule piste qui ne permet pas cela est celle d'Akina dans sa version enneigée. Petite précision, c'est le seul doublon qui existe. Mais Akina classique et Akina sous la neige nous changent tellement nos points de repères qu'on ne va pas le lui reprocher.
Niveau difficulté on a absolument les 2 extrêmes, celles de base c'est presque une balade, mais certaines demandent un entraînement vraiment intensif avant de se laisser dompter, mais croyez-moi, cela devient totalement jouissif une fois fait.
La piste qui a ma préférence se trouve d'ailleurs dans celles plutôt hard avec Iroha Zaka, je vous embarque avec moi pour vous montrer du pays ?

Mon cœur fait vroum vroum

Si le gameplay est très facile à prendre en main, ultra arcade avec ses dérapages complètement abusés, il ne faut toutefois pas trop sous-estimer la marge de progression qui s'avère particulièrement importante.
C'est un des points fort du jeu, concilier accessibilité et profondeur. J'ai moi-même naïvement pensé que j'allais vite le lâcher alors qu'au final, la machine engloutit goulûment encore et toujours mes pièces plusieurs fois par semaine au point de me rapprocher des 2000 kilomètres parcourus.
Plus j'y joue et plus je l'aime, c'est du fun comme SEGA sait le faire et ça c'est l'élément le plus important.

Comme vous pouvez le comprendre, c'est particulièrement riche et long, et après y avoir dépensé une somme déraisonnable que je ne regrette absolument pas, je continue encore et toujours de m'y amuser.
Je peux dire qu'Initial D ZERO est un vrai grand bon jeu au contenu conséquent et de qualité, comme les précédents d'ailleurs, mais puisqu'ils ne sont quasiment plus trouvables, je me garde bien de faire une comparaison en me basant sur de vagues souvenirs.
Le mode story est très long, le mode online donne de quoi se mesurer à plus fort que soi, les options et détails sont nombreux (je n'ai même pas tout évoqué pour ne pas faire un test de 10 pages c'est dire !) et les sensations particulièrement excellentes.
On peut lui reprocher ses collisions d'une autre époque, l'IA prévisible, son manque de variation des conditions climatiques, sa vue extérieure et les dialogues entre les personnages ultra minimalistes, et peut-être 2/3 autres détails, mais même avec ces défauts, le fun que dégage cet épisode est un vrai bonheur.
Pour la note finale mon cœur balance entre un 8 et un 9, il a des défauts c'est vrai, mais la dose de plaisir qu'il me procure est telle que je ne peux que lui attribuer une note d'amour !

Compréhension du japonais : pratique pour les nombreux menus/options

Verdict

9

Points forts

  • Conduite très fun
  • Grosse marge de progression
  • Belle borne et grand écran
  • Super fluide et rapide
  • Un contenu conséquent

Points faibles

  • Les collisions
  • Une IA trop prévisible
  • La vue extérieure
  • Les dialogues minimalistes

Commentaires

merci pour ce test d'une série dont j'ai fait uniquement l'opus saturn (si je dis pas de bêtise). La borne est vraiment belle, par contre passer les vitesses de la main gauche, faut prendre l'habitude...
J'ai eu du mal avec le levier justement^^"
Mais on s'y fait je te rassure.

Oui, il y a un épisode Saturn mais ce n'est pas SEGA (Genki), par contre, sur PS3 et PSP c'est SEGA.
Merci beaucoup VirtuaHunter pour le test!

Je possède les versions PS3 et PSP d'Initial D, et je dois dire que je les ai beaucoup aimées, extrêmement amusantes. Par conséquent, une conversion d'un des derniers chapitres me plairait, même si je le vois très improbable.
Rage, 17 mai 2019 - 1:54
Merci pour ce test !!! C'est vraiment super rare en plus de lire un test de qualité sur une borne assez récente :love::good:
@Rage : tu vas avoir le test d'un autre titre arcade encore plus récent à te mettre sous la dent prochainement.
Bon par contre, ça ne va pas être le même genre, mais alors pas du tout:mrgreen: