Test : Persona 5 (PS4, PS3)

Sorti le 15 septembre 2016 au Japon sur PS4 et PS3, Persona 5 est finalement paru chez nous le 4 avril 2017. A la base, il devait voir le jour le 14 février pour la Saint-Valentin mais il a été repoussé. Est-ce pour des raisons purement commerciales ou pour implanter les voix japonaises en day one ? On ne le saura sans doute jamais, toujours est-il qu'il a fallu se montrer patient pour toucher enfin le précieux, le RPG bien plus puissant que FF XV.

Persona est une série ancienne mine de rien, elle affiche 20 ans d'âge comme on peut le constater dès le générique. Elle a été longtemps une série de niche puis Persona 3 a changé la donne et Persona 4 a appuyé le phénomène. Aujourd'hui, Persona 5 s'écoule à plus de 1.5 million d'exemplaires mondialement et c'est tout simplement le fleuron d'Atlus et une véritable marque forte au Japon. On attend déjà avec impatience les films, mangas, animes, les jeux spin-offs et autres produits qui finiront par arriver à court et moyen terme.

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Les voleurs fantômes prennent ton coeur

Fini Inaba et les lycéens de Persona 4, cet épisode prend place dans un Tokyo contemporain. Le joueur incarne les voleurs fantômes, des Arsène Lupin en herbe capables de changer des vilains en personnages très gentils et tout doux. Comment ça se passe ? En fait, les voleurs fantômes peuvent se rendre dans un univers parallèle, le Metaverse, et plus précisément dans les Palaces de ces personnages déviants. En récupérant leur trésor, et au prix de quelques combats et énigmes, ils seront capables de chambouler leur cœur.

Dès l'introduction du jeu, on connaît le destin qui attend le protagoniste et ses amis. Il reste à savoir comment tout ceci va finir par arriver.

Persona 5 reste un jeu fondamentalement proche de ces prédécesseurs. Il propose une simulation de vie de lycéen au cœur de Tokyo et de l'exploration de donjons. La trame se déroule sur plusieurs mois et il faut choisir ses occupations chaque jour avec réflexion.

Durant une journée, on peut choisir de mener une vraie vie, c'est-à-dire d'étudier, de lire, de faire du sport, ect. afin d'augmenter ses stats personnelles. On peut aussi faire connaissance avec plusieurs personnages. Grâce à eux, on obtiendra à la fois de nouvelles compétences mais aussi la possibilité de faire des fusions de Persona plus performantes. On ne peut en aucun cas négliger ses stats car ces dernières permettent souvent de "briser la glace" et de se rapprocher de certains personnages, qui sont sans ça inaccessibles.

On peut également aller dans les Palaces pour progresser dans la trame principale. Ils font appel à des combats au tour par tour dans la pure tradition Atlus. On retrouve les compétences habituelles de SMT avec les Dia et autres Garu et le système classique de force et de faiblesse face à certaines magies ou attaques. Si on profite des faiblesses de l'adversaire, on obtient un 1 More et si on fait tomber tous les ennemis, on peut lancer un All Out Attack, une attaque de groupe, les fans de Persona ne seront pas dépaysés. Le protagoniste a la possibilité de changer de Persona très facilement et donc de faire face à quasiment toutes les situations, ce qui n'est pas le cas des autres membres du groupe.

Il existe également un donjon aléatoire Mementos, qui semble faire écho aux précédents épisodes de la série. A la différence des Palaces principaux qui sont fixes, qui profitent d'énigmes, d'un design délirant et de bonnes idées et qui finissent par disparaitre, le Mementos est plat, sombre et toujours accessible. C'est le lieu désigné pour remplir des sous-quêtes voire pour leveler ou récupérer des Personas, si on a des soucis de ce côté.

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La continuité comme mot d'ordre avec des donjons renouvelés

Avec Persona 5, Atlus n'a vraiment que très peu chamboulé sa série fétiche. Les Social Links deviennent les Confidants par exemple mais ça ne change rien au gameplay.

Plus haut, j'ai évoqué les donjons fixes Palaces. Avec eux, Atlus nous offre des donjons superbes et plein de bonnes idées, ce qu'on avait pas forcément dans les derniers Persona. Ces donjons font penser au travail réalisé sur Tokyo Mirage Sessions #FE sur Wii U mais en plus abouti encore. Atlus instaure en particulier de la furtivité, on peut désormais se cacher derrière des obstacles avec la touche X et sauter sur ses adversaires pour avoir l'avantage au combat. C'est en fait obligatoire de se cacher, car si on se fait trop souvent repérer, une jauge de danger se remplit et les donjons deviennent peu à peu des zones de non-droit.

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Une direction artistique inattaquable et irrésistible

En fait, Persona 5 fait surtout la différence sur toute sa dimension artistique et sur le soin apporté aux menus et à l'interface. Côté musique, le jeu fait mouche avec son acid-jazz signé Shoji Meguro. Le jeu offre des chansons entêtantes et la bande-originale restera certainement dans les mémoires. Certains préfèreront cependant la B.O. de Persona 4, le débat est ouvert. La chara design est également superbe aussi bien du côté des protagonistes que des ennemis. Et de plus le moteur de jeu, qui semble être un dérivé de celui de Catherine, permet d'avoir un rendu très convaincant. Le jeu offre également quelques cut scenes animées de bonne facture à la manière de Tokyo Mirage Sessions #FE.

Pour ne rien gâcher, tous les menus respirent la classe. Les temps de chargement sont camouflés avantageusement dans les donjons avec des écrans stylisés. Les artisans d'Atlus sont des artistes de génie, c'est sûr et certain, et ils ne programment pas avec leur pied.

Toshihiro Nagoshi ne doit pas regretter de les avoir à ses côtés depuis 2013.

 
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Un Persona incontournable tout comme ses prédécesseurs

Persona 5 est sans l'ombre d'un doute, un très grand jeu. On se laisse totalement happer par son univers. Il aborde en plus certains thèmes graves, non sans finesse.

Lors des 10, 15 premières heures, le jeu a tout de même un peu de mal à décoller, la faute à des didacticiels envahissants mais ensuite c'est réellement le pied.

Tous les aspects du jeu sont en fait plaisants. On adore s'y perdre pendant de longues heures et on a envie de mener une superbe vie sociale pleine de réussite et de rencontre. Les donjons Palaces sont également tous très intéressants en terme visuel et de mécanique, certainement davantage que pas mal de jeux Atlus et les Persona précédents.

Finalement, mon seul bémol est qu'il ne change que très peu la formule Persona et cet épisode est d'abord fantastique grâce à sa direction artistique et son souci du détail. Est-il un jeu réellement plus puissant et majeur que Persona 4 ou Persona 3 ? Je n'en suis pas encore sûr, il faudra quelques semaines pour le digérer et pour en avoir le cœur net.

Malgré quelques réserves très minces, c'est certain, Persona 5 est le RPG à posséder sur cette génération. Alors que FF XV a plutôt déçu, et que DQ XI n'a pas encore triomphé, Persona 5 se pose simplement là en empereur du genre.

En s'offrant Atlus en 2013, SEGA a mis la main sur un développeur de talent, on le savait. La firme a même récupéré, de mon point de vue, le nouveau roi du RPG japonais.

Verdict

9

Points forts

  • Direction artistique fantastique
  • Les donjons principaux plaisants
  • Respire la classe
  • Tout simplement hypnotisant

Points faibles

  • Débuts tout de même laborieux
  • Didacticiels envahissants
  • Mieux vaut avoir du temps devant soi
  • L'attente a été tellement longue
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Playstation 4 9.0 2
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Commentaires

J'ai toujours des réserves vis-à -vis de la stagnation par rapport aux deux précédents opus. A voir, je le ferai surement un jour.