Test : Panzer Dragoon II Zwei (Saturn)

Sorti peu après le lancement de la Saturn en Europe, Panzer Dragoon faisait office de vitrine technologique, prouvant ce dont la Saturn était capable en termes de 3D, mais pas seulement. Son originalité, son atmosphère onirique et son gameplay finalement classique, mais efficace, en ont fait un des must-have de la console.

Sorti seulement un an après, Panzer Dragoon Zwei se doit de transformer l'essai, comme Sega Rally et Virtua Fighter 2 l'ont fait, pour prouver que la Saturn n'a pas grand chose à envier à la Playstation en matière de 3D.

L'histoire se déroule avant les évènements du premier épisode : dans un petit village, Lundi, un jeune garçon, découvre qu'un des bébés Coolias de son élevage, émet une lueur verte. Plus étonnant encore, l'animal possède des ailes. Ces particularités en font un mutant, que les habitants du village tueront s'ils le découvrent. Lundi cache donc le dragon, qu'il nomme Lagi, jusqu'à ce qu'il assiste à la destruction de son village par un immense vaisseau blanc. Sous l'impulsion de Lagi, Lundi décide d'attaquer le vaisseau et de venger les habitants de son village.

Le jeu commence dans les ruines fumantes du village, et ce premier stage fait office à la fois de tutoriel déguisé et d'une prolongation de l'introduction, puisqu'on y aperçoit des ennemis que l'on affrontera dans les niveaux ultérieurs. Le gameplay est sensiblement identique à celui du premier épisode : on dispose d'un tir en rafale au pistolet, et d'un tir laser que l'on utilise après avoir locké des ennemis. On dirige en même temps le dragon et la caméra, qu'on peut faire pivoter d'un arc de 90° avec les gâchettes du pad. L'évolution principale du gameplay réside dans l'ajout de la barre de Berserk, qui se remplit en abattant des ennemis, et qui, une fois suffisamment remplie, permet de lâcher une attaque à 360° qui locke automatiquement les ennemis et nous rend invincible.

Les autres modifications ne relèvent pas du gameplay pur, mais davantage du game-design : les 3 premiers stages (à l'exception du prologue) possèdent plusieurs chemins (deux pour les deux premiers, trois pour le troisième), que le joueur choisit en se positionnant correctement au moment de l'embranchement. Le level design et les ennemis changent du tout au tout en fonction de ce choix. Par exemple, dans le premier niveau, on pourra soit rester au sol, et affronter une forteresse, soit s'envoler et mener le combat dans les airs.

Petit dragon deviendra badass

Autre ajout de taille : si on débute le jeu avec un petit dragon, incapable de voler et assez faiblard, il évoluera au fil du jeu. A la fin de chaque stage, on obtient en effet un certain nombre de points en fonction du nombre d'ennemis abattus, et du chemin emprunté. Le dragon peut connaître plusieurs évolutions au fil du jeu, devenant plus résistant, obtenant une barre de berserk plus grande, et pouvant locker de plus en plus d'ennemis à chaque fois. En se débrouillant très mal, on peut arriver à la fin du jeu avec un dragon relativement faible, ce qui complique énormément la tâche dans le dernier stage et contre le dernier boss. Mais en obtenant 100% des points, on débloque la forme la plus puissante de Lagi, celle qui fait le lien avec le premier épisode et permet d'obtenir la fin canon du jeu.

Le gameplay de Panzer Dragoon Zwei est très efficace : les ennemis virevoltent autour de nous, nous obligeant à tourner constamment la caméra (l'usage du radar complet, indiquant l'imminence du danger n'est d'ailleurs pas du luxe), à prioriser nos attaques, à esquiver leurs tirs et à bien gérer la barre de berserk.

Mais ce qui fait le génie de PDZ, c'est bien sa direction artistique et son atmosphère, très différentes de celles du premier épisode. On traverse certes peu de niveaux, mais ils sont tous uniques : du village en ruines aux montagnes désertiques, de la forêt vierge aux ruines antiques baignées d'une rivière souterraine, on est à chaque fois ébahi par l'imagination et les trouvailles esthétiques des développeurs. Chaque niveau offre au moins un moment de grâce, comme le premier envol de Lagi sur la route 2 du premier niveau, où la musique s'efface pour ne laisser place qu'au souffle des ailes du dragon ; les rayons de lumière transperçant la canopée de la forêt du stage 3, ou encore, la course poursuite folle de la route 3 du troisième niveau.

Quand la forme rejoint le fond

Surtout, le rythme de l'aventure est parfaitement maîtrisé. Les moments intenses, voire épiques, alternent avec d'autre plus calmes, sans qu'une séquence ne traine jamais en longueur. La narration ne repose pas seulement sur les courtes cut scenes entre les niveaux, mais est distillée tout au long du jeu, par de courtes séquences contemplatives, ou des apparitions furtives d'ennemis. Chaque stage, loin de n'être qu'une succession d'affrontements, possède même son propre mini arc narratif, qui se manifeste uniquement par la mise en scène.

Les combats contre les boss, s'ils sont plutôt faciles si on a pris la peine de sauver sa barre de Berserk, n'en restent pas moins épiques, nous confrontant à des adversaires d'une taille ahurissante, sur un thème musical non moins grandiloquent. Car c'est là un autre tour de force de PZD : offrir des musiques très différentes de l'esprit de celles du premier volet, mais tout aussi géniales. Elles contribuent autant que les décors à nous immerger dans ce monde, que ce soit grâce aux nappes de synthé de la forêt, ou le piano discret du cinquième stage sous la neige. Le thème du jeu, que l'on peut apprécier durant le staffroll, est un chef d'œuvre à lui seul.

Le dernier stage, digne de la séquence de l'attaque de l'Etoile Noire dans Star Wars, et surtout la première rencontre avec le dernier boss du jeu, font partie des moments les plus marquants de ma vie de joueuse.

Un peu court (mais quand c'est bien c'est toujours trop court), et assez facile (bien plus que le premier Panzer Dragoon), PDZ recèle pourtant un autre trésor : la Pandora's Box, qui se débloque une fois le jeu terminé, contient une liste impressionnante d'options déblocables sous certaines conditions, comme la possibilité de choisir le forme de son dragon et de son tir, plusieurs modificateurs de difficulté, et même une espèce de mode Survival. Même si on prend plaisir à refaire le jeu encore et encore, c'est un bonus non négligeable.

Panzer Dragoon Zwei reprend avec brio, et en l'améliorant, la formule du premier épisode. Mieux maîtrisé techniquement, et doté d'une atmosphère radicalement différente malgré quelques similitudes, il fait partie des titres les plus aboutis de la Saturn, aussi bien techniquement qu'artistiquement, sans sacrifier le gameplay pour autant. Un grand jeu à tous points de vue.

Verdict

10

Points forts

  • Magnifique techniquement et artistiquement
  • Gameplay amélioré
  • Bonne replay value
  • Les musiques superbes
  • Entièrement configurable avec la Pandora's Box

Points faibles

  • Un des dragons est vraiment trop moche.
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Saturn 9.8 8

Commentaires

En accord avec l'article. Ce n'est pas précisé, mais le jeu est aussi BEAUCOUP plus fluide que le premier.

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