Test : Crazy Taxi (PSN, XBLA)


Crazy Taxi
10 ans tout juste après sa conversion de la Naomi vers la Dreamcast, le mythe Crazy Taxi perdure sur les plates-formes de téléchargement PSN et XLA. Après l'emblématique jeu du lancement, Sonic Adventure, c'est une autre fierté de la ludothèque DC qui revient en 2010 dans un domaine où Sega était, est et restera toujours le roi. L'arcade.

Faiseurs de hits

Qui ne connaît pas Crazy Taxi, au moins de nom ? Ce jeu emblématique du fun à la Sega vous met dans la peau d'un chauffeur de taxi. avec au choix 4 personnages ayant chacun une caisse et un style propres. Le principe est simple, il faut conduire des clients à des destinations plus ou moins éloignées. La conduite "sportive" sera souvent récompensée par des pourboires du client, qui arrondissent à la hausse les frais de base du trajet. Pour que l'action soit encore plus spectaculaire, Sega avait intelligemment choisi de reproduire un San Francisco fictif qui se prêtait parfaitement à l'exécution de virages serrées, et de sauts ahurissants grâce aux fameux dénivelés de la ville.

Développé par Hitmaker, une des équipes arcade les plus emblématiques de Sega, Crazy Taxi fut un gros hit en son temps, qui fut converti sur de nombreuses plates-formes lorsque la firme effectua une transition douloureuse du hardware vers le software. Ce studio a depuis perdu son nom pour revenir dans le giron des équipes de développement internes de Sega Japon. Connu sous le nom AM3 aujourd'hui, comme dans les années 90, on leur doit dernièrement la conversion Wii de Gunblade NY et de sa suite. Dans un futur proche, ils nous préparent Virtual-On Force sur Xbox 360 et Virtua Tennis 4 sur PS3. Oui, avec eux, on parle aussi du meilleur ou presque, du Sega d'aujourd'hui.

Ya ya ya ya ya ya ! ??

Avec ce Crazy Taxi PSN et XLA, on se retrouve en terrain plus que connu. Les modes Arcade et Original répondent évidemment présents pour effectuer ses courses dans deux villes différentes. La Crazy Box sert toujours d'apprentissage aux techniques avancées de conduite avec plusieurs épreuves très funs. Ce mode est toujours très motivant pour la conquête de records entre amis, et on retrouve aussi un classement en ligne qui est une nouvelle source de défis. En local, on peut sauvegarder 4 profils de joueurs pour mieux se comparer mais Crazy Taxi ne propose pas de vrai mode multi comme sur DC. Cette conversion propose également sa compatibilité trophées/succès qui se résument en gros à terminer le jeu dans tous les sens. Quelques épreuves plus conceptuelles n'aurait pas été de trop mais Sega ne s'est clairement pas creusé les méninges à ce niveau.

En lançant le jeu, le premier sentiment qui nous parcourt, est une énorme crainte. L'écran titre sur fond jaune avec le logo Crazy Taxi paraît tout pixélisé, tout comme les menus que l'on commence à parcourir. En branchant sa Dreamcast sur une TV 600 Hz, on doit à peu de chose près obtenir le même résultat. Pour quelque peu nous rassurer, il se trouve que le vrai jeu a lui une résolution correcte et une fluidité passable. Crazy Taxi peut se jouer en 16/9. Et comme Sonic Adventure, qui ne propose que ça, il est possible de tronquer son écran en 4/3 avec d'ailleurs une résolution qui paraît supérieure ... mais en contrepartie le confort visuel est largement moindre. La majorité des joueurs devraient donc opter pour le 16/9, même si le rendu n'est pas exempt de tout reproche. Le clipping n'a aussi pas disparu, la conversion est donc parfaitement fidèle.

Au final, avec ce Crazy Taxi a-t-on la conversion DC attendue ? Tout d'abord, il paraît difficile de parler de vraie conversion. Avec Sonic Adventure, Sega nous a déjà proposé l'épisode DX ce qui n'était sans doute pas un mal pour sa prise en main. Mais ce Crazy Taxi n'est lui pas fidèle au jeu DC avec les musiques d'origine et les enseignes commerciales qui ont disparu. L'absence des marques Pizza Hut, Levi's et autres n'est bien sûr pas excessivement grave mais à l'époque elles aidaient à mieux se repérer dans la ville. Mais on finit par s'en accommoder. Par contre, les musiques (notamment celles de Offspring et Bad Religion), sont irremplaçables, d'autant plus que les nouvelles sont insipides. Ces morceaux faisaient partie intégrante de l'expérience Crazy Taxi. On jouait en bougeant la tête avec ses longs cheveux et pas autrement ! Il n'y a bien sûr rien de nouveau depuis la compilation Crazy Taxi Fare Wars sur PSP. Sega n'a plus les droits (et les sous ?) pour nous offrir le meilleur de Crazy Taxi. Rien n'a bougé et c'est fort dommageable.

Si le rôle de cette Dreamcast Collection est de faire découvrir ou redécouvrir la grande époque de Sega, ce n'est pas pas avec ce Crazy Taxi que l'opération va réussir. Hormis la possibilité de jouer à un classique de l'arcade sur sa TV HD, avec une réalisation pas totalement irréprochable, la vraie expérience Crazy Taxi se trouve toujours sur Naomi et Dreamcast. Les seules conversions valables restent encore celles sur PS2 (...) mais surtout sur GC et PC. Sega aurait pu éviter cette conversion bâtarde qui ne s'imposait pas. Pour d'autres jeux, notamment pour les temps de chargement plus courts, ça s'annonce plus intéressant.

Verdict

5

Points forts

  • Arcade Instant Classic

Points faibles

  • Les musiques
  • Le rapport avec la Dreamcast ?
  • Tu me fais un prix d'ami ?
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Xbox Live Arcade 5.0 1
Playstation Network 5.0 1

Commentaires

un test parfaitement honnête qui marque bien l'importance d'une bande son dans un jeu vidéo, notamment dans des titres comme Crazy taxi ou la tracklist est un peu l'âme du jeu... Et puis ne pas proposer un lifting HD digne de ce nom, je trouve ça vraiment limite. Ce sera sans moi sur ce coup là
Pareil pour moi, j'aime les convertions de bonne qualité et ce n'est clairement pas le cas, alors ça sera sans moi.
yohko kurama, 22 nov 2010 - 7:21
Sega ne semble pas savoir ce qu'est un remake de nos jours. C'est refaire le jeu quasiment à l'identique mais en profitant des performances des nouvelles consoles. Ils gagneraient tellement à y mettre plus de convictions.
C'est dommage.

En tout cas pas intéressé par ce jeu.