Avis de Nicomacdo sur Yakuza 5 Remastered


Yakuza 5 Remastered
Yakuza 5 Remastered
Aventure
Windows

Toujours plus fort, Y5 offre 5 persos jouables, dont 4 déjà connus...si tant est que vous soyez familier de la licence. Les 5 héros sont réellement attachants, et nombre de pnj vraiment marquants. L'intrigue est intéressante et très longue, il se passe tellement de choses, là où Y4 prenait des raccourcis Y5 détaille tout. Et bonne nouvelle la fin est à la hauteur, l'émotion est bien présente. Il faut dire que la thématique du jeu, réaliser ses rêves, est très belle et fait écho à de nombreuses reprises dans l'aventure, et à partir de là d'autres thèmes sont abordés, l'émancipation, la famille, les convictions...

S'étalant sur 5 maps dont 3 inédites, Y5 est un soft monstrueux, chaque arc de personnage constitue un jeu à lui-seul, c'est un truc de fou. On a donc le charismatique Kiryu Kazuma, mélancolique et désabusé cette fois. A présent chauffeur de taxi, conduire de façon responsable divers clients (n'oublions pas qu'au Japon on roule à gauche!) et faire la causette est le lot quotidien du dragon de Dojima. Par le truchement du scénar, Kiryu se retrouve à faire des courses de bagnole contre des gangs, très typées arcade. Blindée de surprises, une side story bien sympa. Vient Taiga Saejima, yakuza dur à cuire spécialiste de la patate de forain à la force de caractère admirable. Son histoire est intéressante mais globalement trop dirigiste. Il sera amené à chasser en montagne avec un gameplay spécifique...vraiment pas ce que le jeu propose de mieux.

Haruka Sawamura, fille adoptive de Kiryu présente depuis le 1er opus. Âgée de 15 ans, elle est ici un perso à part entière, se lançant dans le show-biz, avec un gameplay différent et remarquablement bien conçu, c'est un déluge de nouvelles idées de mécaniques de jeu. En toute logique sa side story est liée à son activité: rencontres avec les fans, pub, promo, passage télé, interviews, tout y passe. Le scénar en profite pour aborder des thèmes impossibles à voir avec un autre perso. Le passage le plus controversé, et pourtant le plus original...et parfaitement réussi. Vient l'excellent Shun Akiyama, perso attachant dont la décontraction fait du bien au jeu. Son style repose sur des coups de pieds dévastateurs que ne renierait pas Kenshiro. Enfin, Tatsuo Shinada, le petit nouveau. Joueur de baseball pro déchu, un brin fantasque, criblé de dettes et éternellement fauché. En tant que batteur, il sera amené à rencontrer des lanceurs parfois extravagants!

La durée de vie tient du RPG, j'ai mis 130h pour le finir. Il faut dire que Y5 est un ogre en matière de contenu varié, on a l'impression qu'il n'y en a jamais assez, cela lui a été reproché: forcément tout n'est pas maitrisé (le combat de boules de neige en fps, injouable), ça parait inégal en terme de contenu ou de rythme. C'est vrai que c'est bavard (par contre beaucoup plus de dialogues sont doublés), la série n'a que faire d'avoir un rythme effréné et cet épisode est un des pires en la matière.

Globalement Y5 est fignolé: fléchettes (jouables, enfin!), photomaton (seul ou à 2), Taiko no Tatsujin, mini-golf, Air Hockey (remplaçant avantageusement le ping-pong de Y4), bowling (physique enfin crédible), karaoké (tous les persos chantent!), etc... le contenu de Y5 est hors-du-commun, je ne peux tout citer, sans compter les à-côtés spécifiques à chaque perso, surprenant en permanence. Les bars à hôtesse sont de la partie (le système a encore été amélioré), les courses poursuites enfin réussies, le craft des armes simplifié (c'était si pénible avant). Les quêtes annexes s'avèrent plus variées et originales. Le pachinko est encore supprimé, chez Sega prendre des décisions absurdes a été érigé au rang d'art.

Le système de combat est peaufiné par une multitude de petits ajouts: jouabilité plus souple, ennemis plus réactifs (fuite, appel de renforts). Le challenge en normal est très faible, heat actions évolutives, climax heat, double barre de vie, nos héros sont balèzes. Il faut attendre l’arène pour trouver du challenge, et là c'est l'excès inverse, quasi-infaisable avec Shun ou Tatsuo.

Point agaçant: Y5 a la malheureuse idée de bloquer les persos level 20, limite qu'on peut briser très tard dans le jeu jusqu’au lvl 25 (même là, impossible d'upgrader un perso à fond). Ça n'a pas de sens, d'un côté on a un jeu fourmillant de contenu, et de l'autre les persos sont bridés à un niveau rapidement atteignable, l'xp gagnée ensuite est irrémédiablement perdue.

Malgré l'aliasing violent et un clipping grossier, techniquement un cap a été franchi, Y5 est très honnête pour 2012, la team Ryû Ga Gotoku a fait des miracles avec un budget sans doute loin de crever le plafond. Les cinématiques sont toujours aussi impressionnantes, le jeu a une ambiance terriblement immersive variant en plus en fonction du lieu. Une bonne ost, les chansons d'Haruka sont catchy et sucrées comme il se doit.

Là où Y4 restait dans sa zone de confort, Y5 prend des risques, tente des choses qu'on ne voit pas ailleurs et sublime les qualités habituelles de la série. Le souci avec les grands jeux c'est qu'on a moins d'indulgence pour leurs défauts. Car en vérité, mis à part quelques faiblesses techniques et choix de game design discutables, Y5 est un jeu exceptionnel, du genre qu'on ne voit que trop rarement. Un des meilleurs de la licence, et de ce que j'ai pu lire le plus sous-évalué.

Verdict

8

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