Alien : Isolation : première prise en main

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C'est au bar e-sport Le Meltdown qu'avait lieu la présentation de Alien : Isolation. Situé en sous-sol, sans fenêtre et baigné pour l'occasion d'une lumière verdâtre, l'endroit semble en effet idéal pour ce nouvel épisode de la franchise Alien. A côté du bar, derrière un rideau, 8 postes de jeu : 3 PS4, 3 Xbox One et 2 PC. Mon voisin opte pour le PC, avant de se rendre compte qu'on ne peut jouer qu'à la manette. "Ça ira ?" lui demande le community manager. "On est gamer ou on l'est pas ! " lui répond-il en souriant. Je mets mon casque en souriant moi aussi. Ça ne va pas durer.

Le jeu commence avec un écran nous présentant le radar portatif qui sera notre meilleur ami pendant le jeu, puis on peut enfin naviguer dans les décors entraperçus dans les vidéos de présentation du jeu dévoilées il y a quelques semaines. Premier constat : c'est beau. Pas beau "Waouh", beau détaillé, cohérent, fin, respectueux du matériau d'origine. Il y a une sorte de patine old school sur les murs de la station, un filtre 70's élégant, qui réussit à éviter un rendu trop "jeu-vidéo" tout en ne paraissant pas artificiel. CA a souhaité respecter le côté (je cite) "Lo-Fi Sci-Fi" du premier Alien, et de films comme 2001 ou Solaris, où seule une fraction des progrès technologiques à venir avait été anticipée ; ce discours, le staff d'A:I le tient depuis que le jeu a été révélé, il est bien rôdé. Mais force est de constater que CA a réussi à concrétiser ses intentions : le vaisseau ne dégage pas l'atmosphère aseptisée d'un environnement ultra high-tech, mais plutôt une ambiance presque cosy, même s'il reste encore du travail, au niveau de la gestion de la lumière par exemple, pour qu'on puisse s'y croire pleinement.

Je m'engage dans un couloir, mais une coupure de courant me prive de lumière. Peu m'en chaud, j'ai ma lampe torche à disposition, dont je peux régler la largeur du faisceau. Un indicateur de batterie en bas à gauche de l'écran dissuade d'en abuser, tout comme le petit message qui nous dit que la lumière nous rend visible, et que l'utiliser est à nos risques et périls. No shit, Sherlock.

Mon contact radio me donne des consignes : trouver une torche à plasma pour ouvrir une porte manuellement, remettre le courant, bref, je fais un peu le larbin : va là Cendrillon, pousse ce bouton Cendrillon, bref, on se balade dans le vaisseau, en repérant au passage ici une tasse à café négligemment abandonnée, là une figurine rigolote ou une photo de vacances, par terre la moitié d'un corps mutilé... Bon, de toute évidence, on n'est pas tous seuls. Un petit coup de détecteur de mouvement : rien. Je continue mon exploration, raflant dans les boîtes à outils et les tiroirs du scotch, de la colle, deux trois âneries. D'après CA, ils serviront à faire du crafting, afin de bricoler des outils et des armes rudimentaires. Pas question cependant de trouver un lance-roquettes ou de bricoler un canon à plasma avec une torche et deux élastiques : les développeurs ont été clairs, on ne trouvera sur le vaisseau aucun objet qui n'aurait rien à y faire, et Miranda n'est pas la fille cachée de Mc Gyver (ou Bear Grylls, pour les plus jeunes d'entre vous).

Alors que je pirate un terminal, une grille d'aération tombe du plafond, suivie d'une tête familière ; suivent un bras, un corps longiligne, et une queue qui n'en finit pas. Amanda se jette sous un bureau, et je vois la queue de l'Alien passer entre ses jambes. Impossible de bouger, la séquence étant entièrement scriptée, mais ce n'est pas comme si j'en avais envie, je regarde la bête s'éloigner. Un œil sur le radar : plus rien, je reprends ma progression.

Toujours rien à l'horizon, je dois traverser un long couloir pour la 3è fois, je presse le pas, le jeu me dit que ça fait du bruit, que c'est dangereux, mais j'ai pas tout à fait que ça à faire, hein. Un coup d'œil à droite, un coup d'œil à gauche, c'est bon, je suis en sécuri…

BIP !

De quoi Bip ? Je sors le radar, un point clignote à ma gauche. Je ne vois rien, la bestiole est sûrement derrière un mur. J'arrête tout de même de courir, hein, c'est plus sûr. Je contourne un obstacle, j'arrive près de la porte...

BIP BIP BIP

Je hein quoi ? Je vois le point qui se rapproche, se rapproche, je me retourne, et l'Alien me fonce dessus : je pousse un petit cri (dans le jeu et en vrai), et je me fais bouffer. Bon, retour au check point.

C'est ma faute, je n'ai pas été assez prudente, à sautiller comme ça partout. Cette fois, je ne me ferai pas avoir : le radar à la main en permanence, j'avance à pas de loups, accroupie, en longeant systématiquement les meubles. Je n'ose même pas me pencher.

BIP !

Nan, c'est bon, la bête est loin. Je la vois dans l'entrebâillement de la porte : elle regarde de l'autre côté, et hop ! Elle est partie. Enfin, après tout, ce n'est qu'une bête, hein. Hop, je sors de mon couvert et me dirige vers le labo central où...

BIPBIPBIPBIP

Le radar, le radar ! Le point clignote au centre, il est au-dessus de moi, il est au-dessus de moi, il est...

OK, retour au chekpoint.

Je refuse de me faire avoir à nouveau. Je ne bougerai pas un cil tant que j'aurai ne serait-ce qu'un poil de début de soupçon de la présence éventuelle de l'Alien dans un périmètre d'une taille raisonnable. Et ça marche : me voila près de mon objectif... quand l'Alien y rentre aussi. Par chance, il ne m'a pas vu, il est juste là par hasard apparemment, il explore le vaisseau tout comme moi. Je me jette sous un bureau, bien collée contre la paroi. Je vois ses jambes et sa queue passer à quelques dizaines de centimètres. Il est là , attentif, il hume l'air ambiant, bien dressé sur ses jambes alors que Miranda est accroupie sous un meuble et que je me ratatine dans mon fauteuil. Quelques dizaines de secondes plus tard, je suis toujours sous le bureau, tentant de repérer le bon moment pour bouger. Je tente un mouvement alors qu'il a le dos tourné, en prenant des précautions infinies, je réussis à contourner le bureau, je devrais réussir à sortir du côté opposé, ni vu ni connu, je m'élance...

Et je sursaute : on me tape sur l'épaule, c'est l'heure de l'interview avec Alistair Hope. Je sors de la salle, et on me regarde en ricanant : apparemment j'ai été très expressive durant la démo, et mes sursauts, interjections et autre lâchers de manettes ont bien fait rigoler mes petits camarades. Et moi, malgré le peu que j'ai pu voir, j'ai grave envie de continuer.

Commentaires

SLAINE, 14 fév 2014 - 12:48
Excellent ce petit reportage. Ca donne vraiment envie d'y jouer ... Et techniquement ça allait ?
Comme je l'ai écrit, il y a encore du travail de fignolage, mais c'est déjà très bien, oui. Je suis incapable de dire si le jeu est déjà en 60FPS, et de toutes façons ce n'est qu'une pré-alpha, mais c'est vraiment bien. Il suffit de voir les vidéos pour s'en convaincre.
Rage, 15 fév 2014 - 7:03
Avis positif un peu de partout ... Enfin un Aliens qui va être apprécié à sa juste valeur.
Si le Vs Predator était excellent c'est vrai que Colonial était bien en deçà .
Puis là c'est du Survival Horror !!!
Ah enfin, un titre qui semble plus qu'excellent ! J'ai hâte d'en savoir plus. Merci Shenron.:mrgreen: