Test : Utawarerumono : Mask of Deception (PS4, PS Vita)

Utawarerumono Itsuwari no Kamen ou Utawarerumono Mask of Deception est un jeu vidéo mélangeant du Visual Novel et du RPG Tactique. Il est l'oeuvre du développeur Sting et de l'éditeur Aquaplus. Il est sorti le 24 septembre 2015 au Japon sur PS4, PS3 et PS Vita et Atlus USA le localise en anglais chez nous sur PS4 et PS Vita à compter du 23 mai 2017.

Pourquoi avons-nous droit à cette localisation peu attendue ? Atlus et Aquaplus ont semble-t-il des liens, des affinités voire des accords commerciaux depuis longtemps. Atlus USA a localisé ces dernières années des jeux comme Dungeon Travelers 2 ou Aquapazza Aquaplus Dream Match. Alors pourquoi pas Utawarerumono Mask of Deception.

L'histoire jamais vue d'un héros amnésique

Utawarerumono Mask of Deception conte l'histoire d'un protagoniste amnésique. Celui-ci se réveille au sommet d'une montagne enneigée sans que l'on sache comment et pourquoi. Alors qu'il est en danger de mort lors du prologue, il est secouru par Kuon, une jeune femme qui possède une queue et des oreilles d'animal.

Kuon baptise rapidement le protagoniste, Haku, et le prend totalement en charge. Tous les deux vont mener une belle aventure au coeur de l'Empire de Yamato.

L'histoire de Mask of Deception trouvera son épilogue dans Futari no Hakuoro, alias Mask of Truth, qui sortira en Occident le 5 septembre sur PS4 et PS Vita.

Un Visual Novel avant toute chose

Utawarerumono Mask of Deception est un Visual Novel RPG Tactique. Mais en fait, les combats tactiques ne sont qu'une partie infime du jeu. De l'ordre de 10 à 20%.

Dans les faits, on passe énormément de temps à lire des textes accompagnés d'artworks plus ou moins fixes. On a donc droit aux dialogues des différents personnages et aux moindres pensées du protagoniste. Le tout est doublé en japonais. Disons-le clairement, la partie Visual Novel est chiante et énervante. Les textes sont non seulement interminables mais en plus la trame n'est guère passionnante et accessoirement elle peine à décoller.

Pour nous réveiller quelque peu, Mask of Deception joue la carte du sexe et du graveleux avec quelques artworks légèrement dénudés et des dialogues assez sulfureux. On est parfois à la limite du jeu 18+ mais ça ne réveille pas le joueur pour autant.

A vrai dire, j'ai d'abord essayé de suivre le scénario et tous les dialogues, mais ça devient très vite insupportable. On ne peut de plus absolument pas zapper les scènes optionnelles et se concentrer sur la trame principale. Le jeu te fait aussi croire que tu peux faire des choix mais ce n'est pas le cas. Tu dois subir toutes les scènes sans exception.

La partie RPG Tactique très classique en mode PS2

Une fois que tu as fini de subir l'histoire, tu peux tout de même jouer un peu à un jeu vidéo avec les combats tactiques. Il y en a une vingtaine en tout. Au début, ils sont assez basiques puis ils prennent de l'ampleur sans qu'on atteigne non plus des sommets.

Ces combats sont très classiques pour le genre, au tour par tour, et affichent un rendu digne de la PS2. Nous avons droit à une carte, alias un damier, des déplacements qui varient selon les personnages, des attaques au corps au corps ou à distance, des attaques sur un seul personnage ou de zone. Les cartes offrent parfois du relief et quelques rebondissements. On peut aussi réaliser des coups critiques, des combos, des parades et des esquives via des QTE ou profiter d'une fonction rewind qui permet de revenir quelques tours en arrière.

Ces combats sont plaisants sans plus et n'offrent rien qu'on ait pas vu ailleurs. Ils font globalement le job et ont le mérite de ne pas nous endormir contrairement à l'histoire.

Il y a également un aspect RPG dans la gestion de ses personnages. On peut par exemple booster les PV, l'attaque, la défense et les déplacements via des Bonus Points au fil de la montée des niveaux. On gagne aussi quelques équipements à chaque fois qu'on complète un stage. Ces derniers permettront de faire face à toutes les situations ou presque.

Il ne faut pas masquer sa déception

Utawarerumono Mask of Deception est un jeu médiocre, qui penche assez souvent vers le mauvais. La faute en revient à toute la partie scénario et Visual Novel. Quand le Visual Novel représente la majorité de l'expérience de jeu, tu as intérêt à assurer côté rythme, trame, rebondissements ou chara design. Malheureusement, ce n'est pas le cas.

Il reste donc à Utawarerumono Mask of Deception ses combats tactiques pliés entre 5 et 10 heures. Ils sont sympathiques mais pas inoubliables, ils ne sont donc pas suffisants pour faire pencher la balance totalement du bon côté.

On prend au final plus de plaisir à refaire les combats tactiques dans le mode Free Battle. Et surtout, en New Game Plus, le mode Dream Arena permet de découvrir de nouveaux combats tactiques plus difficiles. C'est quasiment ce que le jeu offre de plus excitant.

Il y a environ un mois, Atlus USA sortait Persona 5, l'un des prétendants au titre de GOTY 2017. Forcément, Utawarerumono Mask of Deception fait de la peine à côté.

J'ai souvent "souffert" en faisant cette review et je suis assez pessimiste pour la suite Utawarerumono Mask of Truth prévue le 5 septembre en Occident. Il y a peu de chances qu'elle transcende la formule en profondeur mais on vérifiera ça en temps voulu.

Verdict

4

Points forts

  • Combats tactiques très passables
  • Musiques discrètes mais agréables
  • Dream Arena en New Game Plus

Points faibles

  • Une tonne de textes ennuyants
  • Une trame guère passionnante
  • Personnages peu ou pas attachants
  • Vivement Mask of Truth

Commentaires

Faut toujours se méfier un peu de ces jeux "de niche" qui viennent du Japon et sont localisés avec des gros efforts niveau packaging/com. Les boites genre Atlus, NISA etc... sont très fortes pour donner envie avec leurs visuels de packaging et les 4000 bonus qui sont dedans.

Des fois on tombe sur des trucs vraiment bien, mais ça reste assez rare.