Test : Super Monkey Ball : Banana Blitz (Wii)

Si on m'avait dit en 2001 que des singes enfermés dans des boules allaient être le filon d'un succès chez Sega, je me serais fait interné dans un asile de psychopathes en pyjama. Non pas que je sois de nature suicidaire, mais tout de même ! Un concept aussi débile avait-il la force et le courage de résister aux blockbusters du line-up Gamecube. Aujourd'hui, quelques cinq ans plus tard (si on prend en compte la date du lancement de la 128 bits de Nintendo), force est de constater que la série a fait son bonhomme de chemin et que nos chers poilus arrondis au sourire idiot ont réussi à conquérir la plupart des machines ludiques du moment. Aussi n'est-il pas étonnant que la dernière née de chez Nintendo voie à son tour débarquer son épisode prédestiné. Avant, je maniais des boules à l'aide d'une simple manette, maintenant j'en suis arrivé à gérer des boules et un plateau via une télécommande qui aurait presque tendance à me faire passer pour le pire délinquant sexuel qui soit. L'asile ne me semble décidément plus très loin?

Super Monkey Ball est une série, qui à l'instar de succès numériques comme Tetris, démontre qu'il ne faut pas forcément un background de folie, une réalisation à tomber à la renverse et une maniabilité riche en boutons pour que la recette Banana Split fonctionne. D'ailleurs, les développeurs de Sega ont eu le nez fin (et peuvent être dignes de leur estomac) en intitulant cette épisode "Banana Blitz", la faute peut être à une télécommande dont la longueur peut faire penser à ce fruit exotique si appétissant. Toujours est-il qu'on pouvait avoir quelques craintes concernant le gameplay de ce dernier opus, dans la mesure où la difficulté des autres épisodes ne fait décidément aucun doute. Les premières parties sont de ce fait terriblement stressantes. On tente de déambuler dangereusement sur le plateau prévu à cet effet, et quelques tentatives et chutes plus tard, on parvient à atteindre les premiers points d'arrivée. Pourtant, le pari était loin d'être gagné d'avance, surtout lorsqu'on se remémore le peu maniable volet estampillé "Adventure". Vaut mieux rendre à Cheeta ce qui est à Cheeta et les développeurs de Sega l'ont bien compris.

Retour aux sources avec un principe qui n'a pas bougé d'un iota. à travers une multitude de tableaux en 3 dimensions, vous allez devoir amener votre boule sphérique (contenant le macaque ne l'oublions pas) au point d'arrivée, tout en prenant soin d'éviter les obstacles, précipices et autres immondices visuels. Heureusement, des bananes par dizaines sont disséminées ça et là sur le sol et vous permettront de grappiller quelques vies, points et autres bonus de fortune. Pas de surprise donc au premier abord, avec un mode solo qui reprend exactement le même schéma que les anciens opus, à savoir plusieurs environnements constitués de dix tableaux prêts à vous en faire baver. Les sensations sont véritablement très marrantes. On saisit la Wiimote en tentant de la garder le plus droit possible (rassurez-vous, pas besoin de se tordre le bras et de rester debout pour jouer au titre de Sega? Après une cuite, les fesses dans un fauteuil ça peut s'avérer marrant. Pour le résultat, par contre et bougeant délicatement la télécommande blanche de gauche à droite, tout en tentant des inclinaisons vers le bas particulièrement osées (freinage) ou vers le haut (accélération, à vos risques et périls ^^). Comme je vous l'ai dit plus haut, les premières tentatives s'avèrent folkloriques mais deviennent rapidement concluantes. C'est alors que s'offre à vous un mode solo, relativement long, proposant 8 mondes principaux (donc autant d'environnements graphiques) disposant chacun de 8 sous-niveaux, d'un niveau bonus et d'un boss à l'attitude bien débile et terriblement rafraîchissant, quoique? En terme de gameplay, les développeurs ont eu la bonne idée de rajouter le saut via une simple pression sur la touche A. Toutefois, cette dernière est à utiliser à bon escient tant une mauvaise appréhension de l'environnement vous envoie directement à 20 000 lieux sous les bananes (j'me comprends !). Reste que cette ajout de la touche A a permis aux géniteurs de s'amuser encore plus avec les (nerfs des) joueurs puisque certains niveaux font la part belle à des plateformes quelque peu surélevées. Le mode solo est donc sacrément savoureux, et permet outre de prendre quelques bonnes séances de relaxation chez le kiné, de tester votre zennitude. Croyez-moi (et c'est pour ça que vous avez attendu un peu le test), je l'ai terminé de A à Z et les quelques hectolitres de cafés et les nombreux paquets de clopes s'en souviennent.

Face aux titres du lancement, les sbires de chez Sega ont bien sûr évalué la situation et ont dompté ce "Banana Blitz" de modes multijoueurs de folie. Sans doute pour lutter face à l'excellent Rayman et les Lapins Crétins ou le désormais culte Wii Sports. Tenez-vous bien! Ce ne sont pas moins de 50 mini-jeux débiles que les doigts habiles ont implanté dans cette version Wii, faisant de la Wiimote un véritable prolongement de votre bras. Ces derniers ont quasiment tous été pensés pour être jouables à 4 et promettent donc quelques parties remplies de fous rires narcissiques. D'autant plus que de nombreux paramètres sont présents, et ce pour chaque mini-jeu. Un régal ! Et l'inspiration ? Incroyable je pense que c'est le mot, on a le droit aux classiques du genre avec du bowling, de la boxe, des fléchettes mais on peut également parler du jeu "1, 2, 3 soleil", du squash ou encore des épreuves de course ou de vol. On rigole, même si certains mini-jeux manquent clairement d'intérêt. Malgré tout, ce concentré de délires ludiques est bienvenue et font de ce Super Monkey Ball : Banana Blitz un met de choix, que vous soyez seul ou vivant dans une famille nombreuse !

La réalisation, bien que lorgnant allégrement dans le style simple et efficace, est franchement bien foutue! Les couleurs illuminent la rétine, et j'ai beaucoup apprécié l'utilisation de l'effet de blur qui en fait ni trop ni pas assez. Les modélisations des singes n'amènent à aucune critique particulière, tant ces derniers restent visuellement soft. A ce propos, la présence de deux petits nouveaux, YanYan et le Docteur, satisfera les fans de la série. Ces derniers n'apportent rien de spécialement nouveau mais je me devais de souligner leur apparition. Le visuel de Banana Blitz est donc particulièrement agréable et ne vas pas chercher dans la surenchère graphique, tout en utilisant avec brio les capacités de la Wii. C'est joli, et on en redemande. Autre point sur lequel j'ai souhaité me pencher : les musiques. J'ai pu lire ça et là que ces dernières étaient banales mais pour être musicien à mes heures perdues, je trouve que les mélodies de ce soft sont vraiment magnifiques (j'adore le Ending Theme par exemple) et je n'ai pas vraiment trouvé de redondance en terme d'accords. C'est sûr, après il faut aimer un tant soit peu le style musical des îles. L'ambiance colle à ravir à son support et permet au joueur de prendre plaisir dans une harmonie visuelle et sonore indéniable.

En toute honnêteté, comme tout joueur con qui se respecte (j'assume ^^), j'avais de grands a priori sur ce Monkey Ball Wii et je peux vous dire que j'ai appris le sens du mot "humilité" ! Le soft est tout simplement hyper prenant, jouable et délirant. La série a trouvé pour moi son meilleur représentant. Et là, tout est dit. Phrase bateau mais ô combien indispensable pour refléter le fond de ma pensée. J'y retourne, y a Gongon qui fait encore des siennes à la boxe. J'aurais peut être pas du mettre Baby contre lui Oo.

Verdict

8

Points forts

  • Mode solo relativement long
  • Multijoueurs : 50 mini-jeux!

Points faibles

  • A évitez si vous n'avez pas la 'zen attitude' ;)
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Wii 6.7 3

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