Test : Phantasy Star Online 2 (Xbox One)

Tout vient à point à qui sait attendre. La patience infinie des fans de Phantasy Star Online est récompensée. Phantasy Star Online 2 est actuellement disponible sur Xbox One. Alors attention, il n'est sorti qu'aux Etats-Unis, il faut donc aller le télécharger en passant sa console en région US, pour ensuite y jouer avec sa console FR sans problème. Mais cette bidouille, pour le vrai fan de Phantasy Star, c'est de la rigolade. Après quelques dizaines d'heures passées en ligne je me sens désormais capable d'écrire un article digne de ce nom, voici donc mon avis sur ce titre que j'ai attendu si longtemps...

A whole new(er) world

Fort de ces 8 années d'existence au Japon, c'est une montagne de contenu qui s'offre au joueur. Cependant au petit jeu des comparaisons avec la version japonaise, j'aurai du mal à vous dire ce qu'il en est, ne l'ayant pas pratiquée, je préfère prévenir immédiatement. S'il existe des différences, je ne peux donc pas vous les lister aisément, cependant le jeu semble complet au niveau des classes, des régions et propose trois épisodes du mode Histoire. Il y a largement de quoi faire !

Notre aventure commence forcément par la création du personnage, et l'éditeur de Phantasy Star Online 2 est très riche. On choisit tout d'abord sa race et son sexe. On retrouve les trois races du premier jeu (humains, androïdes et les simili elfes orientés magie, nommés les Newman) et une classe supplémentaire est disponible : les Deuman. Ils ressemblent aux humains, et ont des petites cornes.

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Suite à cela, un panel de classes est disponible. Là aussi les incontournables répondent présentes : Hunter, Ranger et Force (mage). D'autres classes complètent la proposition, et il est possible de vraiment orienter son style de jeu. J'ai opté pour une androïde Braver, personnage se battant avec un katana et un arc, doué pour le corps à corps et la distance. D'autres choix sont possibles, notamment une classe qui peut élever un animal pour l'envoyer au combat. Il faudra bien penser à investir les points de classe dans l'arbre, et on peut aussi prendre une classe secondaire plus tard.

Ces choix étant effectués, la création commence réellement avec une tonne d'options, des curseurs pour ajuster la position et la taille de tous les éléments du visage et du corps. C'est un vrai régal de pouvoir créer avec un tel niveau de détail son personnage. Si j'avais opté pour un mec baraqué pendant la Beta, je suis revenu à une nana sexy au lancement du jeu, chacun ses préférences comme on dit !

Et bam, une montagne de contenu dans ta face !

Arrivé au lobby, qui est une grande ville en fait, on se retrouve complètement submergé de choses à faire. Le menu a des tonnes d'entrées, il y a des gens partout qui veulent nous dire des trucs. C'est relativement violent. On pourrait se dire "Qu'à cela ne tienne ! je vais jouer direct !", mais cela ne serait pas très productif pour bien progresser. Il va donc falloir prendre le temps de comprendre et maîtriser tous ces éléments, le plaisir est moins direct que dans le premier PSO, c'est évident. Notre personnage va prendre des tonnes de niveaux sans même aller visiter la moindre zone...

Plusieurs personnages offrent des quêtes, ces dernières sont le véritable moyen de monter de niveau. Il faut donc parler à Afin tout d'abord, mais aussi à tous les personnages alentours. Certains ont des quêtes dédiées à notre classe, d'autre des quêtes de chasse etc... Avoir toujours un bon panel de quêtes permettra de gagner beaucoup d'expérience rapidement. Il y a également un mode histoire avec trois épisodes disponibles, mais je l'ai trouvé assez mal réalisé. Les personnages sont tous plus moches les uns que les autres, et on passe de discours en discours peu passionnants avec des chargements à chaque fois. J'y ai passé un peu de temps pour débloquer des alliés contrôlés par la console, mais je n'y suis pas revenu ensuite tant j'ai trouvé ça peu engageant.

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Avec un beau panel de quêtes enregistrées, direction la réception pour choisir un lieu à visiter. On peut faire des expéditions (visiter un niveau et battre le boss) ou opter pour des missions plus spécifiques de chasse d'ennemis. Il y a également par moments des convocations pour battre des ennemis démoniaques, avec des boss à la clef. Ce sont des passages ultra bourrins, inutile de se le cacher. Le jeu nous mélange d'ailleurs avec d'autres joueurs dans la grande zone centrale, même si on choisit de faire une partie tout seul. En revanche le début de la zone le boss se font bien seul (avec les amis invités dans le groupe, ou avec les IA que l'on a pu inviter en soutien).

Retour aux bases : de grandes zones avec des mobs

Le level-design de Phantasy Star Online 2 ne m'a pas ébloui. Je l'ai trouvé monotone. En règle générale, on se retrouve dans des zones assez grandes, connectées par des carrefours, et c'est à peu près tout. Les régions sont nombreuses et variées cela dit, avec quelques belles réussites (notamment la région nippone, la plage ou le sanctuaire dans le ciel), mais aussi des régions moins bonnes (notamment la zone robotique avec ses pièges partout). La bande-son est de haute volée, comme d'habitude pour la série, même s'il faudra passer par la case Options pour augmenter un peu le volume des musiques afin d'en profiter pleinement.

Tandis que l'on explore, des ennemis apparaissent, on les affronte, un petit objectif spécial par-ci par-là avec un ennemi plus fort ou des trucs à ramasser. Il n'y a pas vraiment de temps mort, et les ennemis reviennent sans cesse, il faut donc aller de l'avant. Tout est fait pour permettre de bons gros massacres et avoir une tonne de personnages joueurs à la fois. Les personnages ont d'ailleurs gagné en souplesse. Ils sont sveltes, rapides, peuvent sauter, et tout est basé autour des combos et l'ajustement du timing pour l'attaque. L'ensemble est stimulant, bien que peu subtil.

Les boss sont assez réussis dans l'ensemble. Ils sont variés, nerveux et il y a une courbe d'apprentissage. J'aime beaucoup le dragon de cristal dans les ruines aériennes. Bien connaître leurs attaques offre un avantage. Le bestiaire en revanche n'a pas vraiment le temps de marquer les esprits : ce sont tous des sacs à taper, peu importe ce à quoi il ressemble. On a du mal à se souvenir des ennemis du coup, et même les boss n'échappent pas vraiment à ce phénomène de "sacs".

Ce constat, je l'avais déjà fait en partie sur PS Nova, qui cependant proposait des combats de boss vraiment excellents avec notamment les Gigantes (qui ne sont pas présents dans PSO2). En plus de cela, PSO2 a la fâcheuse habitude de faire apparaître les ennemis derrière nous, nous obligeant sans arrêt à revenir en arrière. C'est énervant au possible. On passe donc des heures à moissonner, mais on ne s'amuse pas autant que dans les ruines élaborées de PSU ou les régions immenses du premier PSO.

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Un autre souci c'est l'inventaire. Avec seulement 50 emplacements, il va falloir choisir quoi ramasser. En effet, les ennemis sont de vrais sapins de Noël. Dès que l'on en tue un moyennement gros, on se retrouve avec des cadeaux partout à ramasser. Et les boss, c'est encore pire. Evidemment cela est fait sciemment, afin d'inciter les joueurs à investir dans du contenu payant.

La qualité de vie, ça se paye !

La gestion de l'inventaire est fastidieuse, il est tout le temps plein, on passe son temps à transférer des choses dans le stockage, et après il faut aller en ville pour tout vider, vendre ou recycler d'une manière ou d'une autre. Et par dessus cela, on se retrouve exactement avec le même problème du côté des quêtes, qui sont l'élément permettant vraiment de progresser. Avec seulement 20 emplacements, on ne peut pas prendre tout ce qui est disponible, loin de là . Il faut aussi penser à valider les quêtes journalières régulièrement. Toute cette gestion est un frein au plaisir de jeu, en ce qui me concerne. Quand on passe 10 minutes à faire une quête, et que derrière on repasse 10 minutes à ranger tout son bazar, c'est qu'il y a un problème.

 

Et c'est là que le business model de PSO2 vient tranquillement se positionner : tu veux plus de place dans ton inventaire ? Il te suffit de payer. Plus d'espace de stockage ? Prends donc un abonnement mensuel. Tu veux modifier ton personnage car tu n'aimes plus sa tronche après 50 heures de jeu ? Aucun souci, à grand coup de CB, tout sera réglé. Ainsi le joueur voulant investir pas mal de temps dans le jeu n'aura pas vraiment d'autre choix que de dépenser de l'argent pour des améliorations de qualité de vie. Prendre un abonnement donne aussi accès au magasin personnel pour vendre etc... Dans le fond, cette approche n'est pas si mauvaise, même si c'est typiquement le genre de choses dans lesquelles je ne souhaite absolument pas investir. Les autres options pour qui veut donner de l'argent à SEGA afin de soutenir la démarche sont donc d'acheter les packs de DLC avec du contenu, je trouve ça mieux que de payer un abo mensuel pour des places d'inventaire ou de stockage. Par contre, carton rouge à Microsoft qui exige un abonnement Gold payant pour jouer à un Free 2 Play.

Enfin, il y a des à-côtés à voir, notamment le casino où je me suis bien amusé dans des mini-jeux certes un peu débiles, mais très défoulants. Il y a notamment un jeu où l'on peut shooter des sortes de ballons pour ramasser des diamants, et l'indémodable machine à sous, version Rappy, où j'ai gagné un paquet de pièces. Amusant le temps d'une récréation, tandis que tout le monde est convoqué pour essayer de battre Dark Falz pour la millième fois.

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Tout ce temps pour ça ?

A mes yeux, il est clair que Phantasy Star Online 2 est un bon titre, avec beaucoup de contenu, un bon éditeur de personnages et que l'on s'y amuse. J'ai à peine gratté la surface dans cet article, car de nombreux systèmes sont disponibles et doivent être exploités sur le court et le long terme dans le jeu, mais tout évoquer serait interminable. De plus, cette version Xbox (testée sur Xbox One X) est impeccable visuellement, très fine, parfaitement fluide. L'interface est un peu chargée, et la navigation à la manette parfois compliquée (notamment quand on veut accéder à des icônes dans les fenêtres). L'infrastructure réseau semble bonne, bien que j'ai eu quelques déconnexions ponctuelles, possiblement à cause de ma connexion de piètre qualité. Au global, vu tout le contenu, je pense que sortir ce jeu en occident a du être un sacré challenge pour SEGA of America. Je ne m'attends pas une traduction dans toutes les langues d'Europe (même si ça aurait été top), cela me parait compliqué.

Les joueurs cherchant avant tout une expérience sociale seront aux anges, surtout que le jeu propose des alliances, un bon système de communication avec des phrases préconstruites si on le souhaite etc... Et le mag est toujours présent, et cette fois-ci on peut même lui faire manger des armes !

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Cependant, pour les joueurs comme moi qui cherchent plutôt une expérience plus orientée solo, et plus travaillée, PS Nova de tri-Ace m'a paru largement meilleur. Il a une bande-son avec un vrai cachet signée Motoi Sakuraba, des boss plus intéressants, une direction artistique assumée, et une histoire narrée avec plus de moyens. Et surtout, toute la gestion est simple et rapide, puisque c'est un jeu offline, avec un inventaire illimité, des transferts automatiques des objets dans le stockage etc... Du coup, passer sur PSO2 après PS Nova met en avant tout ce qui a été volontairement retiré à ce niveau, et ça fait mal. Je trouve que la gestion super fastidieuse de l'inventaire et des quêtes n'est pas justifiée, et qu'elle dégrade le plaisir de jeu. C'est pour moi le plus gros défaut de PSO2, qui reste tout de même un bon titre globalement.

Depuis le temps que Phantasy Star Online 2 est sorti au Japon, on aurait pu penser que Dark Falz aurait été vaincu définitivement. Et pourtant, voilà que les chasseurs de l'occident (du moins de l'Amérique du Nord à l'heure ou j'écris cet article) sont appelés au combat. Phantasy Star Online 2 reprend la formule de la série, et la passe à l'échelle : zones plus grandes, plus d'ennemis, plus de joueurs. L'ensemble a quelque peu perdu en finesse, on se retrouve à taper dans le tas comme un bourrin (mais en rythme !), non sans y prendre un certain plaisir tout de même. Fruit de notre époque, en étant Free 2 Play, le jeu se retrouve à imposer au joueur des contraintes pénibles de gestion de quêtes et d'inventaire, qui nuisent au plaisir direct du jeu, afin d'y poser tranquillement son business model de "qualité de vie". Chacun a son niveau de tolérance pour ce genre de choses, mais en ce qui me concerne, j'ai horreur de ça. Les joueurs trouveront tout de même l'expérience sociale riche et accueillante qu'ils attendent, grâce à une communauté de qualité, au détriment d'une action plus raffinée et d'un level-design plus intelligent.

Verdict

7

Points forts

  • Editeur de personnage
  • Communauté en ligne
  • L'univers de PSO
  • De bons boss
  • Bande-son

Points faibles

  • Gestion de l'inventaire
  • Gestion des quêtes
  • Level-design quelconque
  • Bourrin au possible

Commentaires

Très bon test complet et précis. On sent que tu connais bien la licence et ton avis est donc très intéressant.
Perso je suis totalement joueur solo, ce n'est donc pas le genre de jeu qui m'emballe. Je rêve toujours à un Phantasy star RPG à l'ancienne...
Merci pour ce test Cireza ! Bien mais pas top donc, peut-être la raison pour laquelle Sega s'est jamais embêté à sortir le jeu chez nous, s'attendant déjà à devoir essuyer les critiques.
Dans tous les cas, je m'y essayerais quand l'occasion se présentera même si de nos jours je préfère également jouer tranquillement en solo.
Ce n'est que mon avis bien sûr, ça aurait pu être mieux mais ça reste un bon jeu à mes yeux.