Test : Etrian Odyssey 2 Untold : The Fafnir Knight (Nintendo 3DS)

Etrian Odyssey Untold réussissait à donner un coup de jeune à un jeu vieux de 7 ans, tout en permettant aux nouveaux venus d'entrer sans trop de dommages dans une série réputée difficile. Après Mystery Dungeon et avant Etrian Odyssey V, la série continue son bonhomme de chemin avec ce remake du deuxième épisode.

Comme le premier opus, EO2U propose de lancer soit le mode Classic qui, conforme à la série originale, permet de choisir la classe de ses 5 personnages sans s'embarrasser d'un scénario, ou le mode Story, avec 5 protagonistes dont la classe de départ est imposée. Dans ce mode, il est question d'accompagner la princesse Arianna qui doit accomplir un rituel qui a lieu tous les cent ans. L'exploration du donjon se passe mal, et notre petite équipe doit explorer le labyrinthe d'Yggdrasil pour progresser.

Le fil d'ariane c'est pour les chiens ?
 

Si on a terminé le premier EOU, on est en terrain connu, car la structure du jeu est la même : il s'agit d'explorer les différents étages d'un labyrinthe, de les cartographier à l'aide de l'écran tactile et du stylet de la 3DS, en abattant des ennemis pour gagner en XP et amasser du loot pour confectionner armes et armures chez l'armurier du village. On peut aussi accepter des quêtes annexes au bar, et se soigner et se reposer à l'auberge. Comme dans le premier épisode, à chaque étage se trouvent des FOE, des ennemis bien trop puissants pour être affrontés dès votre première rencontre, et qu'il faut soigneusement éviter au moins jusqu'à ce qu'on ait atteint une strate supérieure du labyrinthe, qui en compte six au total.

Comme dans le premier EOU, les combats ne sont pas aléatoires mais interviennent environ tous les 10 pas, et leur proximité est indiquée par un radar de couleur. Il est donc possible de se préparer ou se soigner avant un affrontement sans être pris au dépourvu.

Nouvel atout pour votre équipe : la Force. Symbolisé par une jauge, elle permet d'obtenir un boost de puissance ou de nouvelles capacités pendant 3 tours (le Force Boost), ainsi qu'une super skill (le Force Break) très puissante, mais qui détruit votre jauge et l'empêche de se régénérer une fois les 3 tours passés.

Le système de jeu est donc largement inchangé. La principale différence réside dans votre café : il s'agit du quartier général de votre guilde, là où la fille du Duc stockera votre matériel excédentaire, vous préparera de bons petits plats aux vertus diverses, et où vous gérerez vos grimoires.

Dans EOU, des plats apparaissaient automatiquement au menu au fil de votre progression dans le labyrinthe. Ce n'est plus le cas dans EO2U : avant de gagner de nouveaux plats, il faudra en découvrir la recette. Chaque plat est composé de différentes viandes et garnitures, qu'on récolte respectivement sur les ennemis déchus et aux points de collecte dans la forêt. Après avoir obtenu un livre de recettes, il faut donc les déchiffrer et fournir les bons ingrédients à la cuisinière. Les effets des plats sont très variés, et ils peuvent aussi bien redonner des HP après chaque tour qu'augmenter la résistance au poison.

Les nouveaux explorateurs (sont des businessmen)

Notre guilde est également chargée du développement économique de la ville. En investissant dans la rénovation de ses différents quartiers, on augmente son potentiel. Pour quoi faire ? Essentiellement pour fournir des clients au restaurant, en faisant de la publicité pour les plats en fonction des goûts des résidents. Par exemple, si les habitants du quartier Nord disent aimer le poisson ou les plats à la vapeur, il faudra choisir un plat correspondant à ces critères pour qu'ils l'achètent. On touche un pourcentage sur les ventes, qui devient vite assez important : cet aspect n'est donc pas à négliger, car on roule jamais sur l'or.


Développer sa ville permet également d'accueillir des visiteurs de renom, avec qui échanger des grimoires. Ceux-ci, une fois équipés, permettent de booster vos skills. Dans EOU, ils pouvaient avoir plusieurs propriétés, on ne pouvait en équiper qu'un, et il fallait les fusionner pour en avoir de nouveaux - un procédé un peu aléatoire et même superflu.

Désormais, chaque grimoire n'a plus qu'un seul rôle + éventuellement un effet bonus (par exemple augmenter les effets des sorts de glace), et on peut les échanger avec les visiteurs logeant en ville. On peut également en équiper jusqu'à six (selon notre niveau). Cela simplifie grandement leur gestion, puisque les effets des grimoires et de leur bonus est clairement affiché. Seul regret : on ne peut pas enregistrer plusieurs sets de grimoires pour en changer facilement selon les circonstances. Cette simplicité n'est pas de trop, car votre salut peut dépendre du bon usage des grimoires et de la nourriture. En effet, la difficulté a fait un sacré bond depuis EOU.

La progression y était en effet plus simple : on avançait tranquillement à travers les différents niveaux, et si on bloquait sur un boss, un chouia de grind pour se mettre au niveau suffisait. On pouvait même se permettre d'être un peu en retard sur les quêtes annexes, pourtant fortement pourvoyeuses d'XP.

Dans EO2U, c'est fini, et un peu de perspicacité suffit pour s'en rendre compte dès le premier combat : sur 5 persos, 3 ont essentiellement des skills de support et de soin, et on s'en sert constamment. Le protagoniste, le Fafnir, est puissant et habile en magie. Arianna a des sorts de buff et de débuff, Bertrand est un tank, Flavio un explorateur doué à l'arc, et Chloé fait dans les soins. Et autant dans EOU, les sorts de buff étaient utiles sans plus, autant dans EO2U vous allez passer votre temps à jouer avec car les ennemis, eux, s'en servent constamment. Ils tapent plus fort, utilisent peu d'attaques élémentaires mais plus d'affections (poisons, paralysie, etc.), et surtout leur pattern d'attaques est plus complexe que dans le premier épisode. Bourrinez sans essayer de les déchiffrer, et vous vous ferez démonter votre équipe en 3 petits tours. Pire, certains boss sont de vrais sacs à PV, et il faudra résoudre des puzzles pour gratter leur barre de vie avant de les affronter pour espérer les vaincre.


Man VS Wild

De plus, globalement l'architecture des labyrinthes est moins complexe que dans EOU (plus de téléporteurs ou de sables mouvants à sens unique), mais dès la deuxième strate, il faudra résoudre des puzzles pour pouvoir progresser, parfois en évitant les FOE, parfois en les utilisant pour libérer le passage. Ces séquences sont extrêmement éprouvantes, car le moindre échec se solde par un affrontement avec le FOE, qui se solde dans le meilleur des cas par la fuite, dans le pire par un Game Over. C'est super frustrant, surtout vers la fin du jeu, où en plus de devoir gérer au poil de fesse les skills et l'usage de la Force pendant les combats, on doit compter ses pas et respecter des patterns de déplacement précis entre deux affrontements.

Total, la difficulté est beaucoup, beaucoup plus élevée que dans EOU, et on a intérêt à accomplir les quêtes annexes dès qu'elles sont disponibles pour gratter le max d'XP. Pour vous donner une idée, j'avais terminé le premier épisode en 55 heures, en dessinant l'intégralité de la carte à la main et en vitesse normale. Au bout de 55 heures dans EO2U, avec le dessin automatique de la carte et en vitesse rapide, j'en étais environ à 80% de progression. Il faut à peu près autant de temps pour parcourir les 4 premières strates que les deux dernières : c'est un mur de difficulté auquel il fait très mal de se cogner, bien qu'il ait le mérite d'éviter au jeu de ronronner sur la fin. Et si vous avez vraiment trop de temps libre, vous pourrez vous atteler au contenu Post-Game, ou carrément refaire une partie en mode Classic et en Expert. A l'année prochaine !

Techniquement le jeu est quasiment identique à son grand frère. Le chara-design des illustrations a changé, et a plus de personnalité, mais le style ingame est le même, jusqu'à certains monstres qui ont été transposés tels quels du premier épisode. Les musiques sont toujours aussi réussies, tout comme la 3D, et le doublage partiel des dialogues égaie un peu l'exploration. C'est très propre, plutôt joli, mais pas de quoi se relever la nuit. En revanche, si l'histoire reste basique, les dialogues, la caractérisation des personnages et de leur relation, et le background des quêtes annexes ont fait l'objet d'un bel effort.

Si vous avez aimé Etrian Odyssey Untold : The Millenium Girl, et que vous n'avez pas été rebuté par sa difficulté, Etrian odyssey 2 Untold : The Fafnir Knight est pour vous, car il reprend la même formule et en garde les qualités tout en musclant le challenge et en améliorant quelques mécanismes. Si vous avez eu du mal à en voir le bout, passez votre chemin, car ce sont les mêmes ingrédients qui provoquent plaisir et frustration.

Verdict

8

Points forts

  • Le plaisir de parcourir et cartographier les labyrinthes
  • Exigeant tactiquement
  • Pas besoin de - trop - grinder
  • Dialogues sympa
  • Les musiques
  • Quelques amélioration du système bienvenues

Points faibles

  • Très peu de changements par rapport à EOU
  • Derniers labyrinthes bien relou
  • Seulement en anglais

Commentaires