Test : Doraemon : Nobita to Fukkatsu no Hoshi (Saturn)

Pas un japonais ne peut ignorer l'existence du chat robot Doraemon.
Plus de 50 ans après sa création, il est toujours aussi populaire chez les petits et les grands, et sa diffusion se poursuit chaque semaine à la télévision nippone.
Le dessin animé a été adapté dans de nombreux pays et est bien entendu arrivé en France mais sans rencontrer un succès équivalent à celui qu'il connaît sur ses terres d'origines.

Une telle licence ne peut que donner naissance à une tonne de jeux, et sans surprise c'est le cas avec des dizaines de softs (plus de 60) sur toutes sortes de plateformes, dont un sur Saturn (sorti un poil plus tôt sur Playstation).
Bien que personnellement, je n'ai aucune affinité avec cette licence, un jeu est un jeu, et s'il est bon c'est le principal, allez, on y croit mon minou !

 

En retard sur son Epoch ?

Je ne vais pas vous résumer tous les tenants et aboutissants de la série (en même temps je ne la connais presque pas), mais sachez que Doraemon est une sorte de chat robot venant du futur. Il possède une poche de laquelle il peut sortir toutes sortes d'objets souvent loufoques pour répondre au besoin de la situation du moment.
Bref, avec la bande de copains menée par un certain Nobita, ils vont vivre ensemble des aventures pleines de bons sentiments.
Dans le scénario du jeu édité par Epoch, ils embarquent dans un vaisseau spatial pour aller sur une planète inconnue, mais tout ne va pas bien se passer, notre engin va subir des dommages suite à une collision.


Pendant que Doraemon tente une réparation, la petite équipe va aller se balader pour découvrir les lieux.
Mais ils vont vite tomber sur un os, car cette planète est peuplée de robots hostiles : vite, fuyons !
Après ces quelques sueurs froides, ils reviennent au vaisseau enfin prêt au décollage mais Doraemon va leur présenter un petit robot.
Cette fois, pas d'inquiétude, celui-là est amical. Pretan, de son petit nom, et responsable de la gestion de la base spatiale de cette terre, nous explique la situation.


Suite à un terrible accident, survenu en manipulant une nouvelle source énergétique, ayant rendu la vie particulièrement difficile en souillant la planète entière, la population s'est plongée dans un profond sommeil cryogénique en attendant des jours meilleurs.
Mais la collision que nous avons subie a en fait endommagé le réacteur de la station spatial de la planète, le rendant incontrôlable ! Si nous n'agissons pas, son explosion provoquera une catastrophe phénoménale !

Sommes-nous félin pour l'autre ?

Le jeu se présente comme un plateformes/aventure avec un gameplay 2D dans un environnement intégralement en 3D.
La maniabilité, sans être parfaite, est correcte dans l'ensemble, et ne pose pas de gros soucis.
On contrôle les 5 personnages les uns après les autres, chacun représente 1 vie sans choix de leur ordre d'entrée. Quand bien même on venait à tous les perdre, on a les continus infinis.
Tous ont à disposition les 4 mêmes armes de bases qu'on peut interchanger à tout moment, tête chercheuse, paralysante etc... le choix n'est pas super stratégique mais on peut varier un peu le style.

Chaque personnage possède sa propre super technique sur 3 niveaux.
La barre en bas se remplit en continue, il faut juste attendre donc, rien à voir avec sa façon de jouer.
Reste que le temps nécessaire pour qu'elle soit pleine donne rarement l'occasion de s'en servir, et de toutes façons ces techniques sont rarement utiles, les armes de bases sont largement suffisantes.
La grosse spécificité de ce jeu réside dans son système de multi-plans, entre 2 et 3. Malheureusement, une bonne idée n'est rien sans une bonne utilisation, et ici, cela n'apporte pas grand-chose... C'est même l'inverse par moment, car n'ayant pas toujours une bonne vision des plates-formes, on peut parfois ne pas savoir où sauter, et ce, malgré la possibilité d'éloigner la camera un court instant pour avoir une vue plus globale.


Il faut attendre le dernier stage pour avoir une utilisation sympa de ce système de profondeur...
En parlant des stages, ils sont au nombre de 11. Toutefois, un run nous en fera traverser 9 maximum.
C'est une autre petite bonne idée du jeu, il est possible de bifurquer par 2 fois afin d'avoir un peu de changement. Les second et quatrième stages existent chacun en deux versions bien distinctes.
Et autre petit bon point, afin de varier les séquences entre certains niveaux, par moment on choisit un accessoire que nous propose Doraemon, ce qui influe sur les dialogues intégralement doublés (plus de 60 minutes !).
Pour rester dans le domaine sonore, c'est musicalement pas mal du tout dans l'ensemble, et on bénéficie même d'une chanson à l'écran titre.


Le chat machine lessivé

Alors ok, il y 2/3 idées sympa, mais que les choses soient claires, elles ne font pas le poids face à la mauvaise qualité générale du jeu.
Déjà, visuellement on va du presque tolérable au très moche, mais à la rigueur, on passe sur ce souci.
Par contre, ça rame, mais ça rame ! Parfois c'est fluide et plutôt agréable, et parfois on se tape des ralentissements insupportables durant presque toute la durée du stage. Pas la peine d'attendre bien longtemps pour subir cela, le second niveau est atroce.
Et ne comptez pas sur des stages passionnants : certains se terminent sans avoir eu grand-chose à y faire, tandis que parfois on arrive à un endroit où on ne sait pas quoi faire, et il faut crever plusieurs fois avant de piger tellement c'est mal conçu.


Reste que les stages 6 et 8 se basent sur de bonnes idées, pas forcément bien exploitées mais bon, on termine sur un niveau plaisant au moins (alors je précise pour ceux qui suivent bien, j'ai bien dit 9 niveaux par run, et si le stage 8 est le dernier, c'est parce qu'on commence à partir du stage 0).
Il faudra donc deux parties pour voir tous les stages et encore plus pour voir tous les dialogues. Toutefois, malgré le fait qu'il ne faille même pas 1h30 pour le finir, je doute que vous ayez la motivation pour.
Alors oui, on peut me dire que le jeu se destine aux plus jeunes, mais il est peu probable que les gosses y trouvent leur compte et surtout qu'ils trouvent comment passer certains passages vraiment mal conçus.


Il n'y a rien à faire, même s'il possède quelques bonnes idées, un doublage intégral et une OST sympa, sa réalisation médiocre et son game/level design catastrophique en font un des jeux de plateformes les plus dispensables de la Saturn.
Il y a tellement mieux sur la 32 bits qu'il serait dommage de gâcher votre temps dessus.

Compréhension du japonais : inutile pour progresser, conseillé pour apprécier les dialogues.

●1 bloc pour la sauvegarde composée de 3 slots

Verdict

2

Points forts

  • Doublage intégral
  • Une bande son pas mal
  • Quelques bonnes idées...

Points faibles

  • ...mais tellement mal exploitées
  • Parfois c'est n'importe quoi
  • Ça rame méchamment
  • On n'y prend aucun plaisir

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