Test : Daytona USA (Saturn)


Daytona USA
Titre inoubliable à la sortie de la Saturn, Daytona USA était véritablement l'un des tous premiers jeux pouvant se targuer d'apporter des sensations arcade au coeur du salon. Ce transfuge 32 bits, sans égaler la version machine de café, s'en sortait avec les honneurs. SEGA et ses développeurs ont tout donné dans cette conversion pour offrir aux joueurs la perception d'être à l'intérieur d'une vraie bagnole de course typée stock-car. Bien des années après sa sortie, OS refait le point sur ce qui sera certainement l'un des jeux Saturn les plus appréciés qui soient.

Once upon a time...

Remontons dans le temps ! Peu après la sortie japonaise (22 novembre 1994) de la console à l'anneau, SEGA développait dans ses labos le titre qui viendrait contrecarrer le désir de domination d'une certaine firme appelée NAMCO. Son premier titre Playstation, Ridge Racer, faisait grand bruit, et il n'en fallu pas plus pour agacer le big boss de l'époque. Ce titre, développé par l'AM2, est attendu comme le Virtua Fighter de la course automobile. Autant dire que dans les chaumières, les joueurs bavent littéralement devant les pages de leurs magazines fétiches. Daytona USA fut un tel succès en arcade, que voir débarquer le même jeu sur sa pauvre TV 55 cm tient du prodige et pourtant... C'est donc en 1995, soit quelques mois après le lancement de la Saturn, que débarque le concurrent direct au très sérieux Ridge Racer de Namco. Prédisposé à sortir en même temps que la console, les développeurs se sont finalement donné un peu plus de temps que prévu pour peaufiner leur bébé. Ces quelques mois ont-ils été suffisants ?

Day of Thunder/Daytona même combat !

Ceux qui ont vu le film, avec Tom Cruise, y repenseront certainement en découvrant Daytona. Après avoir allumé la Saturn, on est accueilli par une séquence utilisant le moteur du jeu. Dans cette dernière, on peut y découvrir une horde de voitures se battre pour obtenir la première place. Ce qui frappe irrémédiablement, outre son aspect graphique respirant la caducité, c'est le thème musical qui entoure cette intro. Teintée de musique rock/électro et de voix scandant "Daytonaaaaa aaaa", peu nombreux sont les joueurs à l'avoir oubliée ! Mine de rien, cette intro était assez représentative de la Saturn à l'époque, car on pouvait y observer de nombreux mouvements de caméra, des effets imitant l'environnement mapping (effet de réfléchissement des décors sur une paroi vitrée ou lustrée) sur les vitres des bagnoles et une vitesse d'animation plus qu'honorable (surtout en version japonaise avec ses 60 Hz embarqués). Pourtant, les graphismes laissent une impression de mal fini, très rapidement ! Les véhicules semblent en effet modélisés à la hache, le clipping (affichage tardif des décors) est omniprésent, les textures sont d'une grossièreté outrageuse et pour couronner le tout elles ne sont pas d'une beauté fatale. En bref, l'aspect visuel de Daytona USA sur Saturn est donc bien en deçà de ce que la machine est capable. Mais il ne faut pas oublier que cette adaptation fait partie des tous premiers jeux de la machine 32 bits de SEGA. Inutile de vous dire donc que ce premier jet Saturn (car il y en aura un second) de Daytona ressemble à s'y méprendre à un Greendog de bon matin (pas taper boss, pas taper !).

En arrivant dans les menus, on apprécie de découvrir, outre le mode ARCADE, un mode SATURN, un autre menu permettant de voir ses meilleurs scores et enfin les inoubliables OPTIONS permettant ainsi au joueur de choisir le type de jeu (Normal, Grand Prix, Endurance) et de modifier le niveau de difficulté (parmi 5, de Very Easy à Very Hard), le niveau de l'IA des voitures (parmi 5 également), le standard sonore (à savoir Stéréo ou Mono) ou encore de configurer ses touches et d'écouter les bruitages et musiques du jeu. En somme, ces possibilités restent très classiques mais cela suffisait largement à l'époque !

Le mode ARCADE est identique à la version "salles obscures". Il est ici demandé au joueur de terminer premier sur le circuit de son choix (parmi 3). Ici, le chrono est votre principal ennemi et il faudra vous défaire des adversaires les plus coriaces, avec pour seul choix une voiture avec le passage de vitesses manuel ou automatique. Autant vous dire qu'avant de maîtriser, vous allez en écouler de la monnaie virtuelle ! Le mode SATURN quant à lui est un peu plus complet. Vous avez le choix parmi 8 caisses (4 en auto, 4 en manuel), et toujours 3 circuits (Beginner, Advanced, Expert). Lors de la sélection du circuit, en appuyant sur START, vous pouvez effectuer le circuit en mode miroir. Une bonne idée pour les affamés qui terminent toujours dans le peloton de tête !

Il manque le jeu multijoueurs qui sera rajouté dans la version CCE (US et EURO) et Circuit Edition (Japon). Cette dernière est en effet arrivée plus tard, mais permettait (aux States et au Japon) de jouer en réseau via deux Saturn ou plus simplement de se connecter via le Netlink pour trouver des joueurs à distance. Evidemment, l'Europe n'a jamais connu ça ! Cette version "boostée" propose des graphismes un peu améliorés, et une meilleure qualité des textures. L'ajout le plus significatif vient surtout du mode deux joueurs en écran splitté !

Speedy Gonzalesssss !

En terme d'accessibilité, Daytona USA est un must ! Tout d'abord, la maniabilité est réglée au poil si bien que la marge de progression est énorme ! Ensuite, les 4 vues disponibles sont toutes jouables sans aucun souci, ce qui permet à tous les joueurs de s'essayer avec brio au titre de SEGA. Que ce soit dans les dépassements, les têtes à queues (oui ça arrive), les contre-braquages, les dérapages et autres demi-tour, Daytona USA est un régal sur le plan de la jouabilité. Les développeurs ont en plus poussé le vice du fun, en implantant des circuits aux dénivelés très marqués. Le premier circuit est un simple ovale, histoire de se mettre en jambes, mais les deux suivants sont truffés de descentes, de montées, de virages et autres chicanes bien difficiles à passer. Comme si cela ne suffisait pas, il n'est pas rare lors des premières parties de se retrouver en face d'une barrière ou d'un mur, avec aucun autre choix que faire demi-tour ! Si votre voiture subit des dégâts, il faudra faire avec une inertie beaucoup plus marquée durant les dérapages, et s'habituer à une maniabilité un peu moins précise. La vitesse d'animation est remarquable, mais il faudra faire attention au clipping vraiment prononcé. Dans la pratique, cela se matérialise de façon suivante : on est lancé à plus de 300 Km/h et d'un coup un énorme bloc 3D se dresse devant vous, si bien qu'il faudra être très concentré pour ne pas se planter ! Daytona USA dispose de quelques clins d'?il. Dans le premier circuit, avant la ligne d'arrivée, on peut découvrir un beau Sonic argenté façonné dans la paroi d'une roche. Jeffry, l'un des combattants de Virtua Fighter est également représenté dans le circuit numéro 3. Ces deux petits "coucou" aux autres productions de SEGA ne manqueront pas d'interpeller les fans de la marque.

Blue, blue skyyyyyyy...

La bande son de Daytona fut très controversée à sa sortie, mais aussi très remarquée. Remarquée car ces musiques rock/électro étaient chantées, ce qui n'était pas le cas de beaucoup de jeux à l'époque ! Maintenant, le style est très particulier et là c'est on aime ou pas.. Personnellement, je n'accroche pas. Oops, j'aurai jamais du dire ça ! Greendog arrive pour me flageller !

Quoiqu'il en soit, Daytona USA est resté un excellent titre, très sympa à jouer mais dont l'aspect visuel fait un peu mal aux yeux aujourd'hui. Heureusement, dans le feu de l'action, on oublie vite les graphismes pour se concentrer sur la vitesse tonitruante du titre !

Verdict

7

Points forts

  • Fun

Points faibles

  • 3 circuits uniquement
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Saturn 8.3 21

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