Test : The Alliance Alive (Nintendo 3DS)

Celà faisait un moment que l'on n'avait pas entendu parler du studio FuRyu, en fait depuis le navrant The Legend of Legacy me concernant, autant dire que j'attendais son petit frère dans une froide indifférence. Pire en fait, il a fallu que l'on m'attribue le test de ce dernier pour que je me souvienne de son existence.

A la recherche d'un ciel bleu

Au casting, on retrouve peu ou prou la même équipe que pour LoL. Masataka Matsuura dirige toujours le jeu, Ryo Hirao et Masayo Asano rempilent au charadesign, et en jeu on peut pas dire que le résultat soit des plus enthousiasmants. Bon, il y a bien quelques personnages qui relèveront le niveau sur le tard (généralement des méchants), mais graphiquement ça tire la tronche avec des textures assez moches et un design général plutôt quelconque. L'avantage au moins c'est que tout ça tourne bien et que c'est lisible : les combats qui ramaient dans son prédécesseur dès qu'il y avait plus de 4 ennemis à l'écran, merci bien.
Masashi Hamauzu (FFX notamment), lui, ne livre pas sa meilleure OST, me rappelant les pires moment de 7th Dragon III Code : VFD. En jeu, les boucles lassent vite, et certains morceaux tapent carrément sur les nerfs, d'autres sont plus sympa, mais ce ne sont pas nécessairement ceux que l'on entend le plus, dommage. Côté artistique, on ne peut pas dire que ce soit très glorieux, mais si on ne jugeait un jeu qu'à l'aune de son esthétique, Dragon's Lair serait le meilleur jeu de tous les temps, et Wario Ware un titre oublié de tous.

Que vive l'alliance

Ce coup-ci c'est Yoshitaka Murayama (Suikoden) qui prend la place de Masato Kato et signe le scénario de the Alliance Alive.

Il y a donc 1000 ans de ça (convention du RPG, c'est toujours tout les 100 ou 1000 ans) l'humanité fut battue par des ennemis venus d'ailleurs, et qui ont décidé de s'installer dans ce monde en bon conquérants, avec les hommes-bêtes pour les suppléer, et d'observer ce qui reste d'humanité. Ces ennemis sont si retors qu'ils ont décidé de détraquer le temps et de se faire appeler Daemons plutôt que démons histoire de se rendre encore plus détestables.

Mais dans l'ombre des caves humide, la résistance s'organise. Wyatt, simple tenancier en apparence, en est le chef. Il charge sa fille Azura, enjouée et curieuse, ainsi que Galil, jeune homme plus raisonné et familier, de faire quelques missions de reconnaissance histoire de préparer au mieux la révolution. C'est lors de l'une de ces missions, poussés par la curiosité de la jeune fille, qu'ils découvriront dans un lieu singulier qu'il n'a pas toujours plu dans leur contrée, et même que le ciel fut bleu il y a longtemps. Ça, et la désagréable rencontre de Grossa, daemon puissant qui poussera Azura à adopter son look YoRHa... Nos jeune héros seront vite rejoints par les mercenaires Renzo et Barbarosa, l'homme bête bricoleur, ils croiseront la route du distant et calculateur Gene, de la très spontanée Rachel, de l'optimiste Vivian, suivi de son servant irascible Ignace, et la toute aussi brillante qu'originale Tiggy. Tout ce petit monde deviendra le fer de lance de l'alliance qui se donnera comme mission de sauver le monde du joug des daemons en détruisant les Ether Gear, sources de leur oppression, et à l'origine de la modification du climat.

Une histoire somme toute classique, mais qui donne à voir du pays, avec son lot d'événements propices à varier les phases de jeu ou à introduire de nouvelles possibilités de gameplay, et justement il est temps de parler de celui ci.

Se battre comme des FuRyu

Commençons par le système de combat, vu que l'on va y passer un bon bout de temps. C'est un tour par tour classique avec positions et rôles à remplir selon l'armement équipé et le personnage. Comme dans LoL, on débloque de nouveaux arts en utilisant régulièrement certaines actions. Les affrontements sont court en dehors des boss et de quelques ennemis spéciaux, et ils ne rapportent pas beaucoup, mais il y a une petite astuce. On peut tenter d'attirer un maximum d'adversaires sur la carte et lancer une suite de bastons. Plus il y a de monde, et plus ils sont puissants, plus on gagne d'argent, d'objets, d'expérience etc.

En parlant d'expérience, ce ne sont donc pas nos personnages qui gagnent en niveau, mais nos talents. Les protagonistes gagnent tout de même HP et SP, SP qui servent comme vous vous en doutez à lancer les talents au combat. Autre élément, une barre d'ignition augmente au fur et à mesure que la bagarre se déroule, et un certains nombre de coup encaissés dans la trombine, et un Final Strike peut se déclencher. Ça rappelle bien évidemment le Limit Break de FF VII, à la différence qu'il faut sacrifier une arme pour envoyer la sauce.

Au début du jeu c'est un moyen un peu facile d'envoyer ad patres un boss un peu costaud, d'autant plus que l'on trouve rapidement le moyen de réparer l'équipement détruit (ou le changer, mais c'est plus coûteux). Ça deviendra plus délicat par la suite face à des boss avec beaucoup plus de vie. Dernier point : à chaque tour, nos combattants regagnent un peu de SP. Il ne faut donc pas hésiter à utiliser les arts, d'autant plus qu'ils évoluent comme dit plus haut. La vie, elle, se régénère après les combats, par contre un combattant mit au tapis par les vilains peut voir sa barre de vie totale se réduire si ceux d'en face continuent à le frapper au sol, et à zéro c'est le game Over. On peut les ressusciter avec les objets et les sorts de soins, mais le perso aura moins de PV, risquant par là même de mourir plus vite.

Ils convient donc de bien préparer ses combats, et pour ça nous allons regarder du côté des menus. En premier lieu l'équipement ; son utilisation est plutôt évidente, mais on peut tout de même équiper ou non une arme ou un bouclier dans chaque main, voire un bouclier dans les deux mains parce que pourquoi pas ? Le menu des talents est très important car il convient d'y aller à chaque fois que l'on récupère un nouveau protagoniste pour y définir ses principaux traits, qui seront déterminants pour sa progression, surtout au combat, mais pas uniquement. Et forcément, avoir la capacité d'avoir une belle ristourne en magasin, ou de regagner plein de SP entre chaque tour pour un perso spé magie, c'est toujours intéressant.

De vos talents et de vos armes dépendent les arts, les fameux pouvoirs liés à vos armes. Aucun protagoniste n'a accès à tout et on a plutôt tendance à les spécialiser. Sachez aussi que les ennemis ont leurs points faibles, et en tendant l'oreille quand on frappe ces derniers on peut deviner quel art est plus ou moins efficace contre les streums, un bon travail de sound design à souligner.

Sur un damier rappelant quelque peu celui de Secret of Mana, nous avons la formation, très importante pour les combats puisque que c'est là qu'on choisit qui se trouve à quel endroit lors des affrontements. C'est un peu raide à utiliser, mais des possibilités s'ajouteront au fur et à mesure de la progression dans le jeu.

Notre alliance a des talents

Les préparations effectuées, on peut aborder le vaste monde. On se déplace donc sur une carte en 3D assez agréable à parcourir, bien que la caméra fait parfois défaut. C'est toujours lisible, fluide, on peut observer les monstres s'y déployant, utiliser les divers moyens de transports comme l'Ornithopter, création que n'aurait pas reniée Da Vinci, permettant de planer vers des coins inaccessible autrement.

Car il y a une bonne part d'exploration dans le jeu, avec plein d'endroits secrets, et si ça n'a pas l'air si grand que ça au départ, on pourra et devra fureter un peu partout pour progresser dans le jeu. Du reste, les lieux à visiter sont plutôt classiques, surtout les villes avec leurs diverses boutiques dans lesquelles ont peut comparer les équipements en vente par rapport à ceux que l'on porte (par contre uniquement une seul des armes équipées) à défaut de pouvoir les équiper directement après achat.

On y trouve aussi les auberges, seul lieu où on peut retrouver l'intégralité de nos PV, et bien sûr les PNJ qui confient au premier venu leurs tracas, et les coffre à piller. Les donjons sont plus intéressants à explorer, pas par leurs thèmes, mais par les petites énigmes ; rien de fou, mais ça fait du bien entre deux combats.

Il y a aussi les guildes : de cinq types différents (recon, blacksmith, library, signimancy, tactics) et disséminées un peu partout dans le monde, elles octroient divers bonus selon leur affiliation, tant que l'on est dans leur zone d'effet. De plus, on pourra en créer de nouvelles et recruter des volontaires pour faire fonctionner tout ça : les Daemons n'ont qu'à bien se tenir.

Sur l'écran du bas, qui sert pour la carte, la partie tactile est utilisée pour activer les sauvegardes (un peu partout en jeu, on a droit à plusieurs slots et non une sauvegarde unique comme on peut le croire de prime abord), les menus, certains moyens de transport et quelques actions annexes, telles que le télégraphe qu'utilisent les membres de l'alliance pour vous filer des astuces, ou tout simplement raconter leur vie à leurs amis (ce qui mène à des scénettes parfois comique).

La carte elle-même n'est pas des plus pratiques à utiliser : elle ne permet qu'un simple zoom/dézoom, et reste centrée uniquement sur la région explorée. Ceci dit, les points d'intérêt y sont notés (ce n'est pas surchargé comme dans les jeux Ubi).

A noter aussi que dans certains cas, les joueurs les plus pressés pourront profiter de voyages instantanés après avoir effectué certaines actions dans l'histoire principale, mais aussi accélérer la vitesse des combats et des dialogues, ainsi que zapper les cinématiques ; les speedrunners devraient être ravis.

Précisons quelques détails : le jeu est en démat' uniquement avec l'anglais comme seule langue disponible. La 3D se fait discrète, comme par exemple dans certains menus, tout comme le tactile. Il est également possible de faire des captures d'écran en appuyant sur les touches attribuées (Start et Select sur la 3DS classique).

Hum Ether gear?

Au final the Alliance Alive est un peu l'antithèse de the Legend of Legacy : un jeu un peu moche mais avec un gampelay solide, une histoire légère et bien amenée, et qui compte suffisamment de contenu pour mener sa partie comme il nous convient. Pas un indispensable de la 3DS mais agréable à jouer.

Verdict

7

Points forts

  • Varié
  • La customisation de sa troupe
  • Une histoire qui se laisse suivre

Points faibles

  • Artistiquement quelconque
  • Démat' uniquement
  • Pas de VF

Commentaires

Rage, 15 avr 2018 - 1:25
Merci pour le test !! Un jeu qui mérite un minimum d'attention en tous les cas. J'en suis qu'au début pour l'instant et je suis très satisfait de cet achat !! :good::good: