Test : 18 Wheeler: American Pro Trucker (Dreamcast, PS2, GameCube)

Le Lundi au soleil, c'est une chose que l'on aura jamais ! pensez-vous? Je réponds non, la journée au bureau à regarder le ciel bleu en rêvant à sa liberté n'est pas une fatalité. D'abord parce que personne ne vous a obligé à revêtir ce costume de cadre et à aller travailler dans les tours d'ivoire à La Défense. Ensuite, parce qu'il existe des métiers qui vous font voir du pays et prendre le grand air ! Tous les routiers vous le diront : conduire un camion, c'est rouler droit vers la liberté. Et si pour vous c'est un vieux rêve, alors remerciez Sega qui vous offre la séance de rattrapage avec 18 Wheeler American Pro Trucker !

Les routiers sont sympas !

Avant de parler d'évasion, de liberté, et d'autres concepts dont les publicitaires sont friands, un petit recadrage s'impose : Le titre de l'AM2, que l'on pourrait traduire par "1000 pattes : Camionneur pro d'Amérique" est un jeu de camion sorti dans les salles d'arcade en 1999, puis adapté sur Dreamcast l'année suivante (fin 2000 au japon, puis en 2001 en Europe). 18 Wheeler vous propose donc de retrouver les sensations que l'on peut éprouver à bord d'un 38 tonnes, et au même titre qu'un bon survival horror, il demandera à être joué dans des conditions spécifiques pour délivrer toute sa saveur : Chaussez vos plus belles santiags, accrochez un calendrier de filles en maillot de bains au mur, et posez un autocollant les routiers sont sympa sur votre télé, désormais, vous êtes parés. On y va?

Le gros morceau d'Eighteen Wheeler, c'est (Roulements de tambour !!!) le mode Arcade où vous allez devoir parcourir les États-Unis à bord de votre monture. Au départ, vous allez devoir choisir entre quatre personnages, chacun ayant son camion avec des caractéristiques différentes en termes de vitesse, couple et solidité. Ä vous de voir si vous préférez Long Horn, à la corpulence respectable, et son camion solide comme le roc mais lent comme un 103 Vogue, Highway Cat, la blonde au caractère affirmé et son bahut violet rapide, mais sans couple. Pour les indécis, il y a aussi un camion dont les caractéristiques sont équilibrées. En tout cas, en proposant un cow-boy, un black, un corpulent et une fille, on peut pousser un ouf de soulagement en se disant que les stéréotypes ont été brillamment évités et que chaque communauté a son représentant. Enfin, presque.

En route vers le Puy du Fou !

Le départ approche : Il faut choisir la cargaison, plus ou moins lourde, qui conditionne le niveau de difficulté et donc la prime à l'arrivée. Une fois la remorque en place, c'est parti pour l'aventure! Les contrôles sont rapides à assimiler : En plus de la direction, de l'accélération et freinage analogiques, vous aurez un bouton pour le changement de vitesse (Low/High, comme dans OutRun), la marche arrière, la vue (une interne et une externe) et le klaxon. Ne riez pas, ce dernier permet, en plus de réveiller l'enfant qui sommeille en chacun de nous, d'avertir les automobilistes de votre arrivée et de les inviter à se rabattre.

Mais si vous pensiez prendre le temps d'admirer le paysage, vous allez être déçus : Non seulement vous allez devoir vous battre contre le chronomètre, comme dans tout jeu d'arcade, mais aussi contre un concurrent qui pointe le bout de son capot des les premiers mètres. Il a d'ailleurs tout d'un mauvais garçon : son camion est noir, il explose tout sur son passage, vous insulte copieusement dans la CB, et use de toutes les roublardises pour vous gêner, bref, il pourrait être la réincarnation du routier dans Duel de Spielberg.

18 Wheeler démarre donc bien, et les premières minutes de jeu continuent de bien surprendre : D'abord, le jeu se défend bien sur le plan technique (Les effets spéciaux sont de plus de bonne facture), et la maniabilité requiert une finesse dans la conduite que l'on aurait pas soupçonnée au premier abord. Mince, qui a dit que les routiers étaient tous des brutes épaisses ??? A vrai dire, il va même falloir un certain entraînement avant d'exploser les scores, et c'est là que l'on ressent que le jeu vient des salles d'arcade : L'IA triche comme c'est pas permis, la marge de progression est confortable, et le placement des items sur le parcours semble être calculé au millimètre. Vous prendrez aussi pas mal de plaisir à parcourir les États-Unis, de New York à San Francisco, puisque l'esthétique générale du soft est réussie, chaque ville ayant droit à ses particularités: Las Vegas a ses casinos et San Francisco a son tramway et ses dénivelés.

Le jour le plus court ?

Ben ça alors, il m'a l'air pétri de qualités ce jeu, je crois que je vais courir l'acheter!!! Hop hop hop! Pas si vite jeune ami! 18 Wheeler souffre malheureusement d'un défaut rédhibitoire : Comme tout jeu d'arcade, il est assez court puisqu'il n'y a que 4 niveaux, mais il est surtout trop facile! Au bout de trois quarts d'heure, vous aurez vu le bout du mode arcade, un peu plus si vous vous attachez à vouloir tout gagner (Il est vrai que débloquer le super klaxon et le moteur plus puissant revêt une importance particulière pour pouvoir frimer en soirée). De mémoire de Cow Boy, on n'avait pas traversé les Etats-Unis aussi vite depuis Thelma et Louise !

Même si Sega a ajouté un mode Parking amusant (des épreuves où il vous faudra manœuvrer avec dextérité), et un mode Contre la montre dénué d'intérêt (Il ne se fait pas sur les mêmes circuits que le mode Arcade, mais sur ceux fermés du mode 2 joueurs), le jeu ne vous résistera guère plus d'une après-midi !

Alors, 18 Wheeler, un jeu à éviter ? Eh bien... Pas vraiment non plus ! Si à l'époque de sa sortie, sa durée de vie le disqualifiait de manière scandaleuse, il en va autrement aujourd'hui : le fait de pouvoir se procurer le titre pour une poignée d'euros en occasion atténue beaucoup ce défaut. Rien que pour les musiques country jouées au Bontempi (merci Sega !) et pour le moteur physique qui gère le déplacement des lunettes de soleil sur la planche de bord en virages (en vue interne), il faut s'essayer à 18 Wheeler ! Quelque part, 18 Wheeler, c'est un peu le jeu de l'apéro, celui qu'on grignote vite fait pour se mettre dans l'ambiance avant de passer au plat de résistance. Et pour ceux qui se font toujours une deuxième tournée de cacahuètes, sachez que sa suite s'appelle The King of Route 66, et qu'il est dispo sur Playstation 2.

Note : Les versions Dreamcast (version testée), Game Cube et PS2 sont quasiment identiques.

Verdict

6

Points forts

  • Décors et textures travaillés
  • Gameplay bien rodé

Points faibles

  • Durée de vie scandaleuse
  • Un jeu "apéro"
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Dreamcast 6.9 13
GameCube 6.0 1
Playstation 2 6.0 1

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