Test : Rampo (Saturn)


Rampo
Rampo
Aventure

Parmi les grands auteurs de romans policiers Japonais, Ranpo Edogawa est semble-t-il l'un des pionners du genre.
Si comme moi vous ne l'avez jamais lu, vous avez peut-être eu l'occasion d'avoir entre les mains le manga Detective Conan qui lui rend plusieurs hommages, avec entre autres le nom de famille du héros (Conan Edogawa).

En 1994 est sorti sur les écrans japonais le film Rampo (oui l'orthographe est un peu différente mais c'est sans importance). Naoto Takenaka y incarne le célèbre écrivain ; si vous êtes amateur de drama ou de film japonais, vous ne pouvez que le connaître.
Son interprétation la plus marquante, de mon point de vue, est sans aucun doute celle de Stresemann dans le feuilleton Nodame Cantabile. Cela ne vous dis rien ? Bon ok, et si je vous dis qu'il a participé au doublage de jeux tels que Binary Domain et Ryu ga Gotoku Kenzan ça doit vous parler un peu plus je pense ? Non ?

Donc tout cela pour dire que ce film a eu droit à une adaptation en jeu vidéo sur notre increvable Saturn. Mais n'ayant pu voir le dit film je me garde bien de l'affirmer (aucune enseigne de location de vidéo ne le propose à mon grand regret).

Rien de tel qu'un bon meurtre pour retrouver l'inspiration

Direction le Japon au début de l'ère Showa (1926~1989) ; Edogawa Ranpo est dans son bureau devant son manuscrit, enfin, une page blanche pour être plus précis.
Depuis un certain temps, notre célèbre auteur connaît une terrible panne d'inspiration : impossible d'écrire ne serait-ce qu'une ligne viable alors qu'il bénéficie d'une grande popularité au point que ses écrits se voient être publiés sans délai.

Au moment où il jette sa plume de dépit sur la feuille immaculée, son éditeur, Yokomizo Seishi (lui aussi deviendra un véritable écrivain de renom par la suite) arrive pour récupérer le manuscrit tant attendu. On fait la connaissance des habitants en devant supporter diverses remarques comme le fait qu'un chat semble faire du bruit dans le grenier, que le tarif du loyer est trop élevé ou encore qu'une voix féminine se fait parfois entendre.
Or, la pension est interdite aux femmes ! Si on reste indifférent aux 2 premières remarques, la troisième va nous titiller un peu plus. Pourquoi une femme serait dans ce bâtiment alors qu'elle n'y est pas autorisée ?

 

Afin d'en avoir le cœur net et de les prendre en flagrant délit, on va pour ouvrir la porte, mais elle est bien évidemment fermée ! Pas de souci, il y a le trousseau de clefs dans notre bureau. On s'empresse d'aller le chercher afin d'ouvrir mais surprise, la clef de cette pièce est manquante !
Ok, si c'est comme ça, allons dans le grenier pour les observer depuis l'un des nombreux trous du plafond (une occasion pour mater les autres locataires :voyeur:).
Et effectivement, un homme et une femme occupent bien cette pièce d'une manière totalement frauduleuse ! Retour devant la porte pour les attraper mais la pièce est déjà vide !
Vide mais peut-être pas sans indice, il faut donc bien fouiller pour entamer cette aventure qui va vite prendre de l'ampleur avec un meurtre ! Mais chut, je n'en dis pas plus.
Une chose est certaine, cette aventure fera probablement un gros carton une fois mise sur papier par notre auteur, et c'est ce qu'il va s'empresser de faire à chaque fin de journée synonyme aussi de sauvegarde.

Le Manoir des Âmes Perdues (ou presque) 2

Rampo prend la forme d'un jeu d'aventure dans lequel on se déplace en sélectionnant l'une des 3 directions dans des décors précalculés exactement comme dans le Manoir des Âmes Perdues.
Et ce n'est pas vraiment un hasard puisque l'équipe derrière ces 2 jeux est la même !
Ici, aussi aucun curseur ou autre élément polluant l'écran, l'immersion est totale et parfaitement intuitive. Niveau conversation on se limite toutefois à répondre oui (en ne faisant rien) ou non (en pressant B donc), pas de choix plus poussé, ce qui n'est pas vraiment un gros défaut mais cela limite pas mal la rejouabilité.

2 disques, 2 aventures !

Les acteurs sont digitalisés et intégrés dans les décors du jeu. L'ensemble fonctionne parfaitement et ne fait pas kitsch. La technique est tout à fait acceptable sans être incroyable, seules les voix ne semblent ne pas avoir été toutes samplées avec la même qualité, souvent nickel mais parfois moyenne.
Notre aventure va aussi en appeler une seconde : une fois le meurtre ayant eu lieu dans notre pension résolu, nous serons rapidement embringués dans une seconde enquête.
Ce sera aussi l'occasion de mettre les pieds dans un tout autre lieu avec d'autres personnages, donnant l'impression de repartir pour une toute nouvelle aventure !

Elle se révèle même largement supérieure avec entre autres, une énigme qui va au-delà du jeu en lui même afin d'être résolue, je ne vous la révèle pas, mais elle est vraiment bien trouvée.
La compréhension du japonais est malheureusement obligatoire pour la comprendre et donc pour progresser, rendant le jeu difficile d'accès pour les quelques passages du genre.

Alors oui, l'ensemble se termine plutôt vite malgré les 2 CDs (moins de 5h), mais se révèle vraiment intéressant de bout en bout avec une seconde partie un bon cran au-dessus.
On peut lui reprocher son côté trop dirigiste et le manque d'interactivité général ainsi que sa durée de vie un peu courte, mais l'histoire se laisse vraiment bien suivre pour au final nous faire passer un excellent moment.
Un jeu que je conseille vivement aux joueurs en mesure de le faire !

Compréhension du japonais : Parfois obligatoire pour progresser, vivement conseillé pour apprécier.

•Cartouche mémoire supportée, 8 blocs pour 3 slots.

Verdict

7

Points forts

  • Une bonne réalisation au service de bons acteurs
  • Excellente ambiance
  • Aucune information à l'écran
  • La seconde partie encore plus passionnante
  • Une énigme particulièrement bien pensée

Points faibles

  • Trop peu d'interaction
  • On en voudrait plus
  • Au final c'est court

Commentaires

myau, 03 Aoû 2018 - 10:18
Merci de nous avoir fait découvrir ce jeu (que je voyais à l'époque dans les magazines Saturn Fan sans m'y attarder ; j'étais bien plus subjugué par Astal). Perso, je ne pensais pas qu'il était dans la même veine que le Manoir des âmes perdues.