Test : SEGA Ages : Fantasy Zone (Saturn)

En 1986, SEGA surprend tout le monde avec un jeu atypique, surtout dans le domaine du shoot them up : Fantasy Zone. Onze ans, 3 épisodes Master System et 1 MegaDrive plus tard, SEGA décide de porter le jeu sur Saturn, suffisamment puissante pour pouvoir le soutenir. Sera-t-il à la hauteur ?

In the Space Year 1422...

SEGA Ages Fantasy Zone est un portage du fameux titre de 1986, un Shoot them Up dans lequel on incarne un étrange petit vaisseau ailé. Le jeu fait partie de la série des SEGA Ages, c'est-à-dire qu'il s'agit du portage de la version d'arcade du jeu.

Petit rappel du jeu : vous êtes Opa Opa, un mignon mais courageux petit vaisseau ailé dont le but est de défendre la Fantasy Zone des envahisseurs que sont les Menons sur fond de crise monétaire. Pour cela, il devra démolir les dix bases que compte chaque niveau avant d'en découdre avec un boss pour passer au niveau suivant.

Le jeu se déroule sur un scrolling horizontal mais au lieu d'être imposé comme bon nombre de shoots, le joueur est libre de se déplacer à droite comme à gauche, le niveau bouclant à l'infini quand on arrive à une extrémité. Le but consiste à détruire des ennemis nommés bases qui sont beaucoup plus gros que les autres et d'où sortent des vaisseaux hostiles. Ces bases sont indiquées en bas par un carré rouge qui se grise une fois détruite. D'ailleurs, leur destruction n'est pas aisée car elles ont des points de vie, de plus en plus quand on avance dans le jeu. Une fois toutes détruites, le boss arrive et il faut le terrasser en trouvant son point faible.

Pour se défendre, Opa Opa dispose de deux sortes d'attaques : un double tir qui permet d'attaquer les ennemis devant soi, faible mais assez rapide, tandis que des bombes peuvent être larguées. Celles-ci sont plus puissantes mais plus difficiles à utiliser car elles tombent sous le poids de gravité et sensibles à la vitesse que vous vous déplacez (et leur nombre à lancer est limité).

Mais ce n'est pas tout car vous pouvez acheter de nouvelles armes dans le magasin, qui apparaît sous forme d'un ballon rouge. À chaque fois que vous terrassez une base, un groupe d'ennemis ou, de l'argent apparaît, attendant à être récolté. Cet argent vous permet d'acheter des moteurs qui améliorent votre vitesse (au détriment de la maniabilité), des armes qui vous rendent plus puissant (limités dans le temps), des bombes encore plus puissantes (à usage unique) et des vies supplémentaires qui peuvent être utiles. Tous les achats peuvent être utilisés maintenant ou gardés pour plus tard. Pour les re-sélectionner, il faut toucher un ballon jaune. Attention, dès que vous perdez une vie, tout ce que vous avez acheté disparaît donc prudence ! Autre chose, mis à part les moteurs, tout ce que vous achetez augmente de prix la prochaine fois que vous voulez les acheter alors mieux être judicieux dans le choix de vos achats. À noter que le ballon n'apparaît que lorsque vous avez ramassé une certaine somme (de plus en plus grande évidemment).

Welcome to the Fantasy Zone, get ready ! (Ah non, c'est Space Harrier, ça !)

La grande particularité de Fantasy Zone est graphique : alors que la majorité des shoots them up adoptent un ton spatial et sombre, Fantasy Zone fait complètement l'inverse : des tons vifs et colorés voire bien pastels. Les ennemis sont de mignonnes créatures auxquelles on ne voudrait pas faire de mal, tout comme les boss et que dire du héros quelque peu "kawai" dont des jambes sortent lorsqu'il touche terre. Ce parti pris graphique donne un grand cachet au jeu, à tel point qu'on l'a rangé dans un sous-genre du shoot : le cute them up.

Mais ne vous fiez pas à l'allure enfantine de Fantasy Zone car il est difficile, très difficile. Un coup suffit à vous démolir et les occasions de mourir ne manquent pas. Les ennemis arrivent en nombre, peuvent submerger avec leur tirs et deviennent de plus en plus intelligents. Il arrive parfois ce qu'on appelle un "bullet hell", un enfer de balles délicat à esquiver et qui demande de ne pas être dyslexique des doigts. En outre, le jeu entier est un véritable contre-la-montre : non pas qu'il y ait un chrono mais rester dans un tableau diminue les chances de rester en un seul morceau, d'autant plus que l'argent que donnent les bases diminue avec le temps.

Le jeu contient 9 niveaux ayant son propre thème : Plaleaf, un niveau champêtre, accueillant et verdoyant, Tabas, un niveau volcanique, La Dune, un niveau sablonneux, Dolimicca, un niveau situé dans les fonds marins, Polaria, un niveau assez glacial, Mockstar, un niveau constitué essentiellement de nuages, Pocarius, un niveau balnéaire avec bon nombre d'îles et enfin Solfar un niveau mécanisé où on affronte tous les boss rencontrés avant de faire face à au boss final... un peu spécial avec un final qui l'est tout aussi.

Pour ce qui est du reste, Fantasy Zone s'en sort avec tous les honneurs : le jeu est très maniable (heureusement) mais en revanche souffre de quelques problèmes de caméras (dans un jeu 2D, il faut le faire). La musique y est excellente, ce qui n'est un hasard quand on sait que l'auteur n'est autre qu'Hiroshi Kawagushi. Les bruitages, eux, collent bien au jeu.

Ce SEGA Ages, en plus d'être très fidèle à la version borne, propose une foule d'options qui permettent de modifier sa partie : difficulté, nombre de vie, type audio (mono ou stéréo), la saturation des couleurs, un sound test mais surtout des options cachées déblocables en fonction de l'horloge de la console : vitesse de tir, armes inépuisables, continue, inflation... Tout ce que tricheur peut rêver pour rendre sa partie plus facile (mais ne ruine pas le challenge pour autant). Ajoutez une musique karaoké et on oublierait presque que le jeu est resté coincé au Japon.

Adventure of a winged vessel

Les SEGA Ages, sur Saturn, ont la grande réputation d'être fidèles à leur version arcade et celui-ci n'échappe à la règle. Alors si les jeux réalistes qui se ressemblent tous vous pèsent, lancez-vous dans la Fantasy Zone ! Avec ses couleurs chatoyantes, son univers original et son challenge intéressant, vous ne regretterez pas du voyage !

Verdict

9

Points forts

  • Univers dépaysant et original
  • Très coloré et atypique
  • Y a du challenge

Points faibles

  • De petits problèmes de caméra
  • Mieux ne vaut pas être handicapé des doigts
  • Japan only
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Saturn 8.0 1

Commentaires

myau, 17 fév 2014 - 12:25
Je l'ai acheté à sa sortie. Fan des versions Master System, j'étais tellement content de pouvoir toucher à un excellent portage de la version arcade, lui ressemblant comme deux gouttes d'eau. l'auto fire reste l'option la plus intéressante du jeu et j'adore la chanson Nee Nee Doushite. Depuis 2008, Fantasy Zone existe dans une compile Sega Ages sur PS2 bien plus complète (puisqu'elle rassemble tous les opus sortis sur machine Sega) et avec l'audacieux remake de Fantasy Zone II sur System 16 (le meilleur Fantasy Zone sorti à ce jour).