[Dossier] Sega-Game 1000

Avant la Master-System :

La saga Sega-Game-1000


Depuis 1965 et Périscope SEGA s’est fait un nom dans le domaine des salles de jeu et des bornes d’arcade, ses titres sont appréciés et bien souvent technologiquement novateurs, en cette année 1982, Hayao Nakayama jette un regard envieux vers un marché prometteur, celui des consoles de salon et projette d’en devenir l’un des acteurs dominant.

Conscient de l’image qui est la sienne dans les salles obscures, SEGA souhaite l’utiliser comme vecteur pour s’implanter sur ce nouveau secteur en donnant aux futurs acheteurs de ses consoles la possibilité de jouer aux meilleurs jeux de la firme à leur domicile.

Au Japon, les premiers ordinateurs personnels sont commercialisés, comme l’emblématique MSX, ils suivent tous le même modèle, à savoir un clavier qui se branche directement sur un téléviseur, ils permettaient non seulement de jouer à des jeux-vidéo, mais également de s’essayer à la programmation.

SEGA envisage de commercialiser pour le milieu de l’année 1983 son propre ordinateur, le SC-3000, mais apprend au même moment que Nintendo s’apprête à lancer sur le marcher une toute nouvelle console de jeu, afin de contrer la menace, Hideki Sato concepteur de la machine décide avec l’assentiment de son président de commercialiser en même temps que son ordinateur une version de celui-ci dédié seulement au jeu, dont les fonctions de programmation seront supprimées et qui deviendra la toute première console de salon de la firme :

La SG-1000

 


En Juillet de l’année 1983 donc, les deux machines de Sega sont lancées à des prix logiquement différents, la SG-1000 étant moins chères pour les raisons évoqués précédemment, techniquement parlant, les deux hardwares sont identiques, le CPU étant le très en vogue Z80A cadencé à 3,58 Mhz, une RAM de 8Kbit, une Vram de 16Kbit, le processeur graphique est capable d’afficher 32 sprites simultanément, 16 couleurs et est dotée d’une résolution graphique de 256x192 pixels, la partie sonore est assurée par un Texas Instrument.
Esthétiquement, la machine fait plutôt jouet et semble fragile, sur sa façade un énorme logo « SEGA » accroche le regard et rappel qui en est le constructeur.

L’entreprise est à l’époque tout comme aujourd’hui un des leaders du marché de l’arcade et dote sa console dès sa sortie de ses meilleurs titres, comme Monaco Grand Prix ou Borderline, il en résulte alors un catalogue très typé, qui plus est, la console n’attire aucun éditeurs tiers.


En outre et malheureusement pour elle, la machine sort au même moment que la Famicom et se retrouve en face d’un hardware techniquement bien supérieur, qui a été longuement pensé pour être de surcroît peu coûteux à l’achat, à la logithèque plus variée et en prime, disposant contrairement à la SG-1000 de deux manettes de série.

Pourtant, la console se vend convenablement, même si elle est écrasé par le raz de marée Famicom, elle dépasse les espérances de la firme au futur hérisson, plusieurs périphériques sont même commercialisés, comme le clavier Sega KeyBoard SK-1100, une imprimante SP-400, un volant SH-400, des Joypads SJ-150, et même un outil de programmation, le Data Recorder, la SG-1000 restant compatible avec tous les accessoires du SC-3000.
Toutefois, le véritable problème de SEGA est sa non connaissance d’un marché grandement différent de celui dont est issue la marque, en effet nouvelle venue elle ne possède pas de réseau de distribution de softwares ce qui rend cette dernière anarchique dans les boutiques, de plus aucun planning n’est disponible, le consommateur est finalement dans l’impossibilité de savoir quand un jeu sortira.

 

 


Un mal pour un bien sans doute, car SEGA prendra conscience de son inexpérience et du préjudice qu’elle a engendré, surtout face à un Nintendo bien mieux organisé, car plus au fait d’un marché qu’il connaît depuis 1977 et ses consoles Color TV Game 6 et 15.

A noter que la société Tsukuda Original passera un partenariat avec SEGA afin de commercialiser sa propre version de la SG-1000, l’Othello Multivision FG-1000 et FG-2000.

SG-1000 II (Mark II)

 


En juillet 1984, soit un an après la sortie de la SG-1000, SEGA commercialise une nouvelle version de sa première console de salon, techniquement identique, sauf au niveau de la RAM qui a doublé, mais au design radicalement différent, plus moderne, la console est sobrement appelée SG-1000 II.
Conscient des défauts commis lors de l’expérience de la précédente SG-1000, l’entreprise s’attèle à y remédier, notamment en se constituant un réseau de distributeurs solide, mais surtout en essayant d’attirer les éditeurs tiers afin d’obtenir un catalogue plus varié, moins typé arcade et donc plus attractif pour le consommateur.

La console est cette fois-ci vendue avec deux manettes de jeux, et de nouveaux périphériques font leur apparition, parmi eux, celui qui marquera les esprits est le fameux adaptateur Card Catcher, qui permettait à la console de lire des jeux sur le format My Card, elle est de plus et bien entendu compatible avec tous les jeux et accessoires de sa devancière.

 

 


Quelques jeux Sega My Card:

- Wonder Boy
- Bank Panic
- Rock'n Bolt
- LodeRunner
- Bomb Jack
- Pitfall II
- Dragon Wang
- Zoom 909
- Choplifter
- Chack'n Pop

 

SEGA tente de fidéliser une clientèle en sortant beaucoup de jeux de qualité pensés pour la console et non plus issus des salles de jeu, pourtant et malgré tous les efforts de l’entreprise, le résultat est sensiblement le même qu’avec la précédente mouture de la SG-1000, la console ne parvient pas à s’imposer, il apparaît en prime de plus en plus évident que la Mark II est techniquement obsolète face à une Famicom étincelante.

 

Sega Mark III

 

En octobre 1985, SEGA se décide à sortir une ultime évolution de sa console de salon, cette fois-ci en mettant dès le départ tous les atouts de son côté, tout d’abord et techniquement la console est enfin plus puissante que la Famicom, car disposant d’un tout nouveau processeur graphique, elle peut désormais afficher 16 couleurs simultanément mais parmi une palette de 64, également 64 sprites en même temps, en prime l’affichage vidéo se fait par une sortie RGB, de plus même si la partie sonore reste identique, un module FM en option permet d’accroître sa qualité.
L’adaptateur Card Catcher est désormais incorporé à la machine qui dispose donc de deux ports médias, l’un pour les cartouches, l’autre pour les cartes, il est toutefois à noter qu’une nouvelle série à la capacité de stockage supérieure est commercialisée, les Sega My Card For Mark III, incompatible avec les deux consoles précédentes.

 

Quelques jeux Sega My Card for Mark III:

- Hang-On
- Astro Flash
- Great Baseball
- Satellite 7
- PitPot
- Spy vs Spy
- Woody Pop
- F-16
- Teddyboy-Blues

De nouveaux périphériques pour certains très novateurs apparaissent, comme une tablette graphique, un Tuner sans fil qui permettait d'établir une connexion entre un téléviseur et une Mark III sans câble, etc.

 

 

 

Le hardware supérieur de la machine permet à SEGA de développer des conversions de ses hits arcade d’excellentes qualités, comme Hang-On ou Space Harrier.

 

Toutefois, la machine ne s’implante toujours pas, car bien que techniquement au dessus de la Famicom elle possède plusieurs lacunes, d’abord un catalogue encore et toujours trop orienté arcade et peu varié, de plus il est à déplorer l’absence de mascotte forte face à Mario.
SEGA tente alors de booster les ventes de sa machine en diversifiant son catalogue et invente Alex Kidd première mascotte historique de la firme via un jeu de plateforme séduisant, ainsi qu’en sortant le premier épisode d’une série de RPG devenue phare, Phantasy Star, tout en continuant sa politique d’adaptation de jeu d’arcade avec Shinobi, Fantasy Zone ou ThunderBlade.

 


Malgré tous ces efforts la console ne parvient toujours pas à s’imposer sur le sol japonais, de plus Hudson Soft associé à NEC commercialise une console 8-bits qui écrase techniquement celle du roi de l'arcade.

Au Japon, SEGA édite Joy Joy News, une sorte de mag officiel de la Mark III, présentant les jeux et accessoires de la bête.


Conscient que le marché Nippon est perdu, Hayao Nakayama se décide à tenter l’aventure occidentale, d’abord aux Etats-Unis, puis en Europe, pour ce faire la console se verra esthétiquement modifiée et renommée Sega Master System, mais ça, c’est une autre histoire.

 

Annexe : Le Sega-Computer 3000

 

Indissociable de la SG-1000, le SC-3000 est donc le premier ordinateur de SEGA, en plus des fonction de jeu, il permettait à ses utilisateurs de programmer des jeux en langage Basic, il était en outre le cœur d’un vaste réseau de périphérique compatibles avec la console de salon, comme le lecteur enregistreur de cassette SR-1000, l’imprimante SP-400, diverses Joystick et Joypads, un volant, etc.

L’ordinateur aura droit à une évolution remplaçant ses touches en gomme par un clavier mécanique, le SC-3000 H.

Commentaires

Merci beaucoup pour ce dossier qui éclairci le peu de connaissances que j'avais sur cette période.:-)
bko, 13 mai 2009 - 11:17
Superbe dossier, complet et intéressant à lire ! Je ne savais pas que Sega avait sorti autant de périphériques sur cette console !! On est bien d'accord et comme c'est dit dans l'article que Sega Mark III = master system ?
Ca alors, c'est une master system !
Trés, trés beau dossier avec de magnifique pubs d'époques.
Dur de trouver une telle console de nos jours!
C'est ça bko, Mark III = Master-System euro, mais pas exactement Master-System Jap qui possède en plus le module FM intégré ;)
Enfin passionné, passionné pas tant que ça quand même.Tu parles d'un type qui a balancé tous ces megaforce quand même.^^
Rage, 13 mai 2009 - 10:20
Superbe dossier des débuts du Sega dans le monde merveilleux des consoles de salon! On a tous appris plein de choses et ça c'est génial!!
Rage, 16 mai 2009 - 2:17
En tous les cas maintenant tout est bien plus clair. De la SG 1000 à la Mark III...et tous ses accessoires. Et après il y en a eu plus de ces accessoires avec le casque 3D de Zaxxon 3D:c'est classe ça!
Merci pour cette rétrospective d' une période que je n' avais jamais vu abordée aussi profondément. Ceci malgré de petites imprécisions et une mise en page perfectible, mais un article instructif et agréable!
Vivement la suite, c' est sûr.